Il y a pourtant, et en particulier aux États-Unis où c’est davantage une philosophie qu’un simple régime, une façon saine et rapide de perdre du poids. Évidemment, comme l’indique le journal anglais « The Sun », il faut un certain sacrifice pour y parvenir, mais les résultats sont là et bien là. Ici ou là, des célébrités comme Hugh Jackman l’ont testé pour une silhouette visiblement amincie et moins « grasse ».
Je suis en train de parler du régime « Un repas par jour », ou l’acronyme OMAD de sa version anglaise « One Meal A Day », version extrême du jeûne intermittent. Comme l’indique bien son nom, le concept en est simple au possible : ne manger que pendant une heure sur 24.
23 heures de jeûne
La bonne nouvelle, c’est que durant cette heure, on va pouvoir manger TOUT ce que l’on veut, et dans n’importe quelle quantité. La recommandation officielle préconise cependant un plat de 28 centimètres de diamètre entièrement rempli, sur une hauteur de 7,6 centimètres (précision au petit poil). À l’issue de cette heure d’ingestion, on ne pourra boire que des boissons non sucrées, du café et de l’eau.
Efficace pour la vésicule biliaire et le foie
L’effet de OMAD est similaire à celui d’une diète Detox pour le foie et la vésicule qui ne sont sollicités qu’une fois par jour. Au repos, ayant le temps de terminer le cycle de digestion, la bile se produit plus aisément et les toxines de l’organisme et de la digestion sont plus facilement évacuées.
En outre, ceux qui l’ont testé révèlent un sommeil amélioré, et du fait d’une moindre préoccupation pour « savoir ce que l’on va manger au prochain repas », une disponibilité intellectuelle plus grande. Résultat : une efficacité accrue au travail. On sent que les patrons vont bientôt recommander OMAD !
Un de ses fervents défenseurs n’est autre que Jack Dorsey, CEO de Twitter, qui affirmait dans une interview « Pendant la journée, je me sens beaucoup plus concentré. Le gain de temps m’a permis de me centrer davantage sur mon programme quotidien. En plus, je mange beaucoup moins, et je dors bien mieux. »
Manger de « vrais aliments »
La nutritionniste Sarah Flower insiste sur l’importance de la qualité des aliments que tu vas consommer pendant TON heure car, selon elle, « cela pourrait ruiner ta relation à la nourriture ». Sarah affirme qu’il est impossible de tenir un régime OMAD avec des aliments industriels ou faibles en graisses. Elle l’explique par le fait que chaque repas stimule une réponse à l’insuline, ce qui induit que le jeûne puisse aider à rééquilibrer les niveaux de sucre dans le sang et l’insuline. Cependant, elle conseille pour accompagner OMAD une diète à IGB, ou Index Glucémique Bas, et avec un maintien des graisses saines.
Inquiète aussi pour ceux qui souffrent de TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) que cette diète peut perturber sérieusement, elle préconise plutôt une fenêtre de jeune de 16 heures de jeûne pour 8 heures d’alimentation (ce qui fait supprimer un repas par jour, soit le petit déjeuner, soit le dîner, et peut s’avérer moins défiant que les 23 heures de jeûne).
Pour celles et ceux qui en sont au terrible palier à l’issue d’un long régime, OMAD peut aussi être le coup de « booster » temporaire qui va réveiller le métabolisme.
De toute manière, il est dangereux de se lancer directement dans OMAD sans une préparation préalable par le jeûne intermittent « classique », dit « fasting ».
Moins de calories alors que je peux manger tout ce que je veux ?
Certains considèrent le régime OMAD comme un moyen "facile" de réduire l'apport calorique. Lorsque vous n'êtes autorisé à manger que dans un laps de temps de 30 à 60 minutes, il devient physiquement difficile de dépasser vos besoins caloriques quotidiens. Ce n'est pas impossible (il suffit de demander à Joey Chestnut, champion du "qui peut manger le plus de hot dogs le plus vite", qui consomme plus de 10 000 calories en 10 minutes), mais c'est certainement difficile. Pour ceux pour qui un programme ferme, qui limite le grignotage, le régime OMAD peut être la meilleure stratégie (bien sûr, "facile" dépend du filtre à travers lequel vous mesurez cette information).
On est foutus, on mange trop !
C’est ce que prétendait Alain Souchon dans une chanson, il y a… longtemps. « On est foutus, on mange trop, qu’est-ce qu’on fera quand on sera gros ? ». Prémonitoire, non ? Tant les adeptes de OMAD que certains médecins holistiques (Le docteur Nida Chenagtsang, expert en médecine tibétaine par exemple) affirment que nous mangeons beaucoup trop. « Nous passons notre temps à nous complémenter en vitamines, et autres, alors qu’en fait notre alimentation est une surconsommation, qui correspond aussi à une surconsommation émotionnelle. Nous voulons plus, tout le temps. Plus d’émotions, plus de nourriture, c’est un cercle vicieux. Nous sommes en excès permanent », affirme le nomade tibétain devenu le plus célèbre représentant de Sowa Rigpa (Science de la Guérison, en tibétain) à travers le monde. Il est vrai que nous ignorons bien souvent les fameux « signaux de satiété » envoyés par notre corps. En fait, le corps humain est « programmé » pour passer de nombreuses heures entre les repas, mais il s’agit d’une disposition que nous avons oublié dans les sociétés modernes.
À quelle heure dois-je manger quand je fais OMAD ?
Eh bien, il n'y a pas vraiment de règles dans ce domaine. Maintenant, la clé est certainement ici : connaître le corps humain et ses processus... Ce qui fait que vous comprendrez vite qu’il vaut mieux consommer vos aliments OMAD pendant la journée. Normalement, tôt le matin est le moment où nous avons moins faim (l'hormone "ghréline" qui signale la faim est faible). Et tard dans la nuit n'est PAS le meilleur moment pour commencer à digérer et absorber les nutriments.
L'heure idéale pour votre repas se situe donc certainement entre 12 et 16 heures.
Et un petit tuyau : votre sport, faites-le dans l’heure qui précède l’ingestion du repas. Pour cramer les graisses, rien de tel !
Mon repas OMAD ressemble à ça…
Oui mais, manger équilibré quand on fait un seul repas par jour, ce peut être un peu compliqué. Comme les fraises se combinent parfaitement avec la chantilly, OMAD se marie bien avec une diète cétonique dont les aliments très protéinés vont apporter de la satiété et permettre de tenir sur la distance. Après tout, on est bien en train de parler de l’Iron Man du jeûne intermittent, son aspect extrême…
Dans l’absolu, votre repas OMAD + Cétose devrait peu ou prou ressembler à cela :
2 œufs
2 saucisses, chipolatas fraîches
35 grs de fromage Feta
2 tranches de jambon Serrano
50 grs de saumon fumé d’Alaska
12 grammes de pousses d’épinards
2 tomates cherry
½ avocat pelé
5 grammes de couenne de porc grillé
2 grammes de sel
7 grammes d’huile d’olive
1 carré de chocolat noir 85%
15 grammes de noix (noix de cajou, pistaches, amandes, etc…)
Mais, mais, mais… On vous connaît, et il ne faudrait pas que votre diète OMAD se transforme en grand n’importe quoi, genre 2 hamburgers, 3 croissants au beurre, des pâtisseries et de la charcuterie, alcool à gogo, sous prétexte que « je ne mange qu’une fois par jour, je fais ce que je veux ! ». Le résultat ne sera pas au bout du tunnel, mais plutôt l’hosto.
Et comme nous avons quelques réticences sur les diètes cétogènes, on vous conseillera d’opter pour une version « crétoise » ou « méditerranéenne », probablement plus saine pour vos artères et votre petit cœur :
Une salade grecque avec tomates, concombres, fromage Feta, olives noires, salade verte et ½ avocat, le tout arrosé de vinaigre balsamique et d’huile d’olive de la meilleure qualité,
100 grammes de lentilles cuisinées, froides ou chaudes/ou 100 grammes de haricots – blancs, noirs, rouges, variez les plaisirs/ou 100 grammes d’une légumineuse (quinoa, boulgour, pois-chiches, épeautre, riz sauvage, etc…)
30 grammes de houmous (de haricots blancs, ou de pois-chiches)
Un pain Pitta ou aux céréales
Deux fruits frais,
Un yaourt grec sucré avec du miel, et parsemé de noix (noix de cajou, amandes, pistaches, etc…)
4 ou 5 dattes.
Un verre de bon vin rouge (sauf problème de santé particulier).
Contre-Indications :
Comme indiqué ci-dessus, si vous souffrez de troubles alimentaires, mieux vaut éviter OMAD. Idem pour ceux qui suivent un traitement médicamenteux plusieurs fois par jour à accompagner de nourriture. Il serait dangereux d’associer tous vos médicaments en une seule prise, à l’heure de manger.
Au début d’OMAD, et surtout couplé à une diète cétonique, il est normal de subir des céphalées. Elles doivent rapidement s’estomper au bout de deux, trois jours. En revanche, si vous ressentez un mal-être, une fatigue extrême, des nausées ou évanouissements, il est probable que cette diète ne soit pas pour vous. Rapprochez-vous alors de votre médecin ou d’une diététicienne pour des conseils plus personnalisés. « Tout est bon pour quelqu’un, mais rien n’est bon pour tout le monde », dit à raison l’adage ayurvédique.
Les absolument contre ou « OMAD m’a tueR » :
La nutritionniste Sara Rubio Rodanes, du site Dietas10.net estime qu'il n'existe pas de "régime miracle" et met en garde contre les dangers de certaines publicités qui pourraient nuire à la santé. "Je ne recommande en aucun cas le jeûne. Manger fait partie de notre nature, notre organisme a besoin d'énergie et nous obtenons de l'énergie à partir de la nourriture. Si nous voulons perdre du poids, nous opterons pour une variété d'aliments hypocaloriques, mais toujours dans le cadre d'une alimentation équilibrée et d'exercices physiques. »
Moins belliqueux à l'égard du jeûne intermittent, le diététicien-nutritionniste Aítor Sánchez García, pour qui cette ressource applicable dans les régimes n'est plus si rare en raison de "son acceptation par certains athlètes et les tendances de la nutrition alternative". "Le jeûne intermittent sera sain si le modèle alimentaire est également sain. En soi, il ne garantit rien. Il est vrai qu'il existe des résultats intéressants en termes de contrôle de l'appétit, de glycémie et de satiété", explique-t-il. M. Sánchez García fait partie de ceux qui pensent que davantage d'informations sont nécessaires à cet égard. "Ce type de directives destinées à la population générale sont facilement mal interprétées, cela n'a pas de sens que les gens les appliquent pour compenser d'autres types de carences, car le remède pourrait être pire que la maladie. J'invite les professionnels à s'informer et à décider de l'appliquer ou non. »
Et vous, seriez-vous prêt(e) à tenter l’expérience OMAD ? Racontez-nous…
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