Allez, on fait le compte : prix de la révélation masculine (Eneko Sagardoy), du meilleur scénario original, de la meilleure photographie, de la meilleure direction de production, de la meilleure musique originale, de la meilleure direction artistique, des meilleurs costumes, meilleurs coiffure et maquillage, meilleurs effets spéciaux.
Et enfin du meilleur montage (pour Laurent Dufrèche, l’Hendayais). Oui, ça fait bien dix, faisant de Handia le troisième long-métrage le plus primé par les Goya (après Mar Adentro et Ay Carmela).
Il s’agit de l’histoire de rencontres et de séparations de deux frères, les Eléicegui, au temps des guerres carlistes. L’un d’eux, Joaquín, a grandi anormalement, jusqu’à atteindre 2,42 mètres, ce qui amène Martín à l’exhiber telle la femme à barbe dans les foires, histoire de rapporter quelques gros sous.
La chronique affirme que le voir coûtait l’équivalent du salaire d’un jour. Raconté ainsi, cela a un côté sordide, qui ne correspond pas à la poésie et à la beauté des scènes du film, où le « géant d’Altzo » se montre bien plus fin, délicat et intelligent que bien des personnes de tailles normales.
Il est permis de penser que cette pluie de récompenses donnera un coup de boost au film dû à Aitor Arregi et Jon Garaño. Car jusqu’alors, depuis sa sortie en octobre dernier, seulement 90.000 personnes l’ont vu dans les salles obscures, ne laissant dans les caisses de la production que 500.000 euros (très loin par exemple de succès espagnols tel que Perfectos desconocidos, qui a rapporté 19 millions).
Il n’est d’ailleurs projeté actuellement – du moins avant ses prix – qu’à Madrid, Barcelone, Séville et Valence. Et pas en Euskadi…
Le film est donc inspiré d’une histoire vraie, celle de Miguel Joaquin Eléicegui (1818 – 1861), mesurant 2,43 mètres et pesant 203 kilos, sacré en son temps le « géant le plus connu en Europe ». Et rien ne vous empêche, un prochain week-end, de vous diriger vers son petit village de 400 habitants, Altzo, au Guipúzcoa, où a été érigée une statue en sa mémoire.
Un chemin de mémoire a même été tracé, de la place à son caserio, Ipintza-zar, situé dans le quartier d’Altzo Azpi, jouxtant Alegia.
Une idée géante, non ?
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