Le sport a toujours fait partie de la vie de Sylvie Charlet. « J'en fais depuis mes 10 ans, je dirais », commence-t-elle. Natation, athlétisme, cross, kayak, à chaque fois avec passion et l'envie de faire du mieux possible, de se dépasser. « Je suis une compétitrice dans l'âme ! Que ce soit dans le sport ou dans la vie de tous les jours, je veux aller au bout de moi-même, dépasser mes limites ». Un état d'esprit certainement salvateur lorsqu'à 40 ans un fauteuil entre dans la vie de Sylvie Charlet.
« Je suis atteinte de deux maladies orphelines : une dégénérescence des fibres musculaires à laquelle s'ajoute une maladie osseuse. Cela me provoque coxarthrose, dysplasie des hanches, tendinites chroniques, arthrose dans tout le corps, décollement du grand muscle dentelé droit, paresthésie des mains et des pieds, pertes musculaires, arthrose déformante, ostéoporose, corps sans repos, entorses chroniques des ligaments et tendons. Tout cela m'a valu, à ce jour, 34 opérations ».
Un passif lourd, très lourd, qui n'empêche pas la cinquantenaire de continuer à s'adonner au sport. « C'est vital pour moi. Et quand je dis ça, c'est certes au sens figuré puisque cela me permet de me vider la tête, c'est un refuge, mais aussi au sens propre puisque si mon corps reste au repos, la maladie s'accélère... ». Alors sa vie est plus que jamais consacrée au sport, et en ce moment, à la Guadarun.
« C'est une course que je rêvais de faire quand j'étais valide, mais ai toujours repoussé. En 2015, j'ai vu passer l'annonce de l'édition annuelle, et j'ai commenté la publication en disant que je ne pourrais jamais faire cette course à cause de mon handicap. Daniel Derid et Lucien Datil, fondateurs et organisateurs de la course, m'ont contactée et m'ont proposé de venir participer à l'épreuve gratuitement. Je n'ai pas hésité une seule seconde ! », raconte celle qui fut la première personne en fauteuil à participer à la Guadarun, et qui est, encore à ce jour, la seule.
« Nous sommes à la recherche de sponsors… »
« Pour cette année, j'aimerais pouvoir amener avec moi Mathieu, un trentenaire de Mont-de-Marsan, lui aussi en fauteuil. Nous sommes à la recherche de sponsors pour pouvoir boucler un budget assez élevé de 9880 euros euros pour quatre personnes (deux para-atlèthes et deux accompagnants)... Là-bas, l'idée c'est que l'on puisse participer à l'épreuve ensemble, pour que je puisse lui passer le relais ». Un relais moral, d'ambassadeur de l'épreuve comme l'est Sylvie Charlet depuis 2016, mais aussi un relais matériel, puisque l'idée est qu'elle puisse lui transmettre son fauteuil de compétition.
Après le sport, la transmission c'est le second moteur qui anime Sylvie Charlet. « Finalement, les deux sont liés. Grâce au sport, je peux montrer que l'on est capable de faire des choses. Vous savez, nous, on se voit comme des valides, le handicap est dans le regard des autres ». Un regard qu'elle cherche donc à changer, en informant les gens, petits et grands. « J'interviens notamment dans des écoles pour parler de différences aux enfants. Alors de handicap, oui, car je suis concernée, mais pas uniquement, également de différences sociales, de couleur de peau, physiques, etc. ».
Un volet qu'elle pourra développer après la Guadarun, la course étant sa dernière en athlétisme. Mais ne pensez pas que le sport sortira de la vie de Sylvie Charlet... « Avec le Rotary de St Sever et d'Hagetmau, nous allons créer un événement cécifoot durant lequel il y aura plusieurs autres activités. J'ai aussi été la première licenciée en para-badminton à Mont-de-Marsan, et je compte bien développer ça. Le Stade Montois me fait confiance, alors l'idée c'est de pouvoir créer une équipe complète pour participer aux Championnats de France ». Et le rêve de Sylvie Charlet ? « Les Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028 en para-badminton », conclut-elle. Allez, on y croit, et s'il le faut, on enverra une délégation PresseLib' chez l'Oncle Sam !
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