Le grand-père de Franck Pomarez, son dirigeant actuel, avait lancé la Truite des Pyrénées au début des années 50. Aujourd’hui installée sur deux sites, à Lau-Balagnas et à Soulom, entre les gaves de Pau, Azun, Cauterets et Gavarnie, l’entreprise n’en est pas à sa première crise.
Elle avait notamment dû faire face à la terrible crue de 2013, qui avait dévasté l’exploitation de Lau-Balagnas et nécessité un an de travaux de reconstruction. Mais elle paraissait ressortie plus forte de cette triste mésaventure. Aujourd’hui, ses deux implantations produiraient 1.400 tonnes de truites chaque année.
Malheureusement, l’affaire est de nouveau frappée de plein fouet, cette fois par les conséquences de l’épidémie. Lourdement pénalisée par l’annulation des pèlerinages à Lourdes et la fermeture des hôtels, qui lui permettent habituellement d’écouler plus de 25.000 poissons entre Pâques et mai, la Truite des Pyrénées est plus généralement victime de la fermeture des restaurants et des services de restauration collective, notamment dans les écoles. Elle aurait ainsi perdu de nombreux débouchés, et son chiffre d’affaires serait en recul de 50%.
De nouveaux circuits de distribution…
Évidemment, il ne pouvait être question de cesser l’activité, même si l’entreprise a étudié le scénario d’une mise au chômage partiel d’une partie de ses 27 salariés. Car il faut bien continuer d’alimenter les poissons, qui sont élevés 3 ans, depuis l’écloserie jusqu’à leur expédition.
Naissent en ce moment les truites qui atterriront sur les tables en 2023, pour les fêtes de fin d’année. Conséquence immédiate : les bassins sont remplis, et il faut contrôler de très près la croissance des truites arrivant à maturité. La problématique est un peu la même que pour les Esturgeons de l’Adour, installés à Riscle, et pour la plupart des exploitations aquacoles du pays.
La Truite des Pyrénées recherche donc activement des solutions pour écouler sa production. Avec l’aide de la Préfecture et des pouvoirs publics, elle a notamment pu s’inviter à table dans les casernes de Toulouse, de Castres et de Tarbes. Elle a fait des dons aux hôpitaux, qui lui auraient ensuite acheté du poisson. L’entreprise n’exclut aucun débouché : elle se dit en mesure de livrer rapidement des structures comme les Ehpad avec des truites tout juste sorties du bassin.
Au-delà, la Truite des Pyrénées en appelle aux particuliers en quête de produits locaux. Les truites de l’exploitation sont disponibles un peu partout dans la région, et en particulier dans les magasins de producteurs : La Ferme en direct à Lourdes, le Panier de la marmotte à Cauterets, Ferm’Envies à Bizanos et Serres-Castet, les Fermiers Bigourdans à Tarbes, les Saveurs de la Ferme à Ger, Plat Beroi à Coarraze, Sam’ Market à Pau.
On peut aussi la retrouver chez Carrefour Market à Luz-Saint-Sauveur, Bourisp et Argelès-Gazost, chez Leclerc à Lourdes, dans le réseau de magasins Point Vert des Hautes-Pyrénées et en Béarn, en région toulousaine et dans les Landes. D’autres enseignes comme Super U ou Intermarché en proposent localement. La liste n’est pas exhaustive.
Et bien sûr, le point de vente de la Truite des Pyrénées reste ouvert à Lau-Balagnas, tous les jours de 9h à 12h. Il est possible de passer commande avant de se déplacer. L’entreprise se réjouit de voir les Français se tourner davantage vers leurs producteurs, mais le secteur piscicole reste assez peu audible dans la cacophonie ambiante.
N’oublions donc pas de nous mobiliser aussi pour nos truites d’ici.
Informations sur le site internet – cliquez ici
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