En France, les acouphènes touchent environ un adulte sur cinq. Ces bruits fantômes (sifflements ou bourdonnements) sont perçus dans l'oreille ou la tête sans stimulation sonore extérieure.
Leurs origines peuvent être multiples : exposition sonore prolongée ou traumatisme acoustique, troubles ORL, stress, fatigue, anxiété, vieillissement de l’oreille interne, problèmes vasculaires, articulaires ou neurologiques…
Il existe deux types d’acouphènes, ceux dits objectifs, qui sont des symptômes d’autres problèmes de santé. Les acouphènes subjectifs sont des sons « fantômes » entendus uniquement par la personne qui en souffre, ce qui rend d’autant plus difficile l’identification de leur cause.
Les patients souffrant de cette maladie perçoivent un réel impact dans leur quotidien : difficultés de concentration, troubles du sommeil, irritabilité, isolement…
Bien qu'il n'existe pas de remède, des solutions ont été développées pour apaiser les symptômes et aider les malades à retrouver un confort et une qualité de vie.
« J’ai des acouphènes depuis des années, donc j’ai été sensibilisée très tôt à ce trouble de l'audition. Au cours de mon expérience professionnelle, je me suis rendue compte que les praticiens n’avaient ni le temps ni les moyens nécessaires pour prendre en charge les besoins spécifiques des acouphéniques », expose Blandine Dit-Zedde, audioprothésiste et acouphénologue.
Les acouphènes chroniques nécessitent une approche dépassant la simple adaptation d'une prothèse standard.
Face à l'urgence silencieuse des troubles auditifs et des acouphènes chroniques, Blandine Dit-Zedde a décidé de se spécialiser dans l’accompagnement des patients.
Un accompagnement personnalisé
Depuis quelques semaines, la praticienne propose dans son cabinet des protocoles de soins personnalisés qui répondent à un besoin criant dans les Pyrénées-Atlantiques.
Un premier rendez-vous permet de réaliser un bilan détaillé de la capacité auditive du patient.
Celui-ci englobe une série de tests et de questions, afin de comprendre les circonstances d’apparition d’acouphène, les antécédents particuliers…
« Ce premier état des lieux global va nous donner des pistes sur les axes d’amélioration. On va également faire un bilan audioprothésiste complet, et déterminer les seuils d’inconfort. Je vais ensuite travailler sur trois axes principaux, afin de diminuer la perception des acouphènes : la thérapie sonore, une approche douce, sensorielle et apaisante qui permet de réduire la perception et l’anxiété liées aux acouphènes ; le management des symptômes, qui permet de comprendre ce que l’acouphène veut nous dire et enfin, la technologie Lyric, une aide auditive 100% invisible qui contribue à une stimulation auditive permanente », expose Blandine Dit-Zedde, qui s’appuie également sur un questionnaire scientifique, l'Inventaire du handicap acouphénique (THI).
L’acouphénologue se voit comme le dernier maillon de la chaîne des professionnels de santé : dans l’idéal, elle intervient lorsque ses patients ont déjà éliminé toutes les causes de l’acouphène (médecin généraliste, orl, dentiste, kiné…).
« Il n’y a pas de solutions miracles. L’objectif n’est pas de faire disparaître le bruit, mais d’apprendre à le maîtriser, à comprendre ce qu’il veut nous dire et ainsi leur faire gagner en confort et en qualité de vie, ce qui est très important pour moi. Chaque acouphène a une histoire, j’ai à cœur d’en savoir plus sur le contexte global pour aider les patients », souligne la spécialiste.
Vers une prise en charge pluridisciplinaire
En s’installant au sein du dynamique Pôle Santé d'Ossau, Blandine Dit-Zedde s'inscrit dans un environnement médical structuré, essentiel pour la prise en charge des pathologies sensorielles complexes.
Cette implantation n'est pas fortuite. Elle répond à un projet à plus long terme : faciliter les synergies entre les professionnels, pour offrir une prise en charge la plus globale possible. À terme, l’acouphénologue souhaiterait créer une formation spécifique pour les audioprothésistes.
« Je crois énormément à une approche pluridisciplinaire pour aider les acouphéniques : ça permet de se challenger, d’améliorer nos pratiques et d’apporter des regards différents sur ce trouble encore méconnu… », conclut-elle.
Noémie Besnard



N.B

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