Abonnez-vous
Publié le Mis à jour le

Avenir et MétiersImmersion dans une classe de CAP Boulanger

Au lycée Hôtelier de Morlaàs, le Greta Sud Aquitaine ouvre cette formation pour adultes sur 6 mois, destinée aux demandeurs d’emploi et aux personnes en reconversion…
occi1pain
En collaboration avec le Greta Sud-Aquitaine, PresseLib’ vous propose de découvrir les nombreuses possibilités de formation en alternance ou en formation continue.

Le Greta Sud Aquitaine a ouvert cette formation afin de répondre à une demande croissante. « Aujourd'hui, le CAP est le sésame de la restauration et des métiers de bouche » affirme Claude Bulhé, conseiller en formation continue au Greta Sud Aquitaine. « Personne ne peut travailler en tant que boulanger sans un CAP en poche ».

Le CAP Boulanger est financé par le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du Plan d’investissement compétences (PIC), pour former les demandeurs d’emploi afin qu’ils retrouvent du travail.

Cette formation comprend 400 heures de cours (13 semaines) et 287 heures (10 semaines) en entreprise sur 6 mois, en alternance hebdomadaire. A la fin de celle-ci, ils obtiennent le Cap Boulanger, diplôme de l’Education nationale. « Ce système leur permet de rentrer dans le monde de la boulangerie en suivant les cours de la formation » note Jean-Baptiste Grangé le responsable des formations CAP Boulanger et CAP Pâtissier au Lycée hôtelier de Morlaàs.

Les apprenants doivent acheter la tenue et les ustensiles nécessaires. Ils bénéficient d’un cadre de formation exceptionnel au Lycée de Morlaàs, celui-ci étant parfaitement équipé. Il dispense d’ailleurs des formations professionnelles de cuisinier, boucher, pâtissier, charcutier-traiteur… C’est pour cela que le Greta Sud Aquitaine, organisme de formation pour adultes de l’Education nationale, bénéficie de ce bel espace.

Pour l’intégrer, les demandeurs d'emploi doivent avoir un projet professionnel, validé par Pôle Emploi. « Pour cette formation, Pôle Emploi prescrit les stagiaires au Greta Sud Aquitaine après avoir validé leur projet professionnel » indique Claude Bulhé. La personne souhaitant intégrer ce CAP Boulanger doit avoir un peu d’expérience dans la boulangerie ou avoir fait une immersion (15 jours maximum). « On sélectionne ensuite les apprenants par des entretiens individuels ».

24 candidats ont été prescrits pour cette première session, 12 ont été pris. « Les futurs apprenants doivent être motivés, c’est l’essentiel. Le CAP leur permet de travailler dans leur domaine, ils pourront devenir chef avec l’expérience par la suite » explique Claude Bulhé.

Jeudi 10 janvier 2019, une douzaine de stagiaires, en reconversion professionnelle ou demandeurs d’emploi, s’activaient à la préparation de pain de campagne et de pains au lait dans la classe de travaux pratique du CAP Boulanger. Ils ont débuté leur formation au début du mois de décembre. « C’est une classe qui est soudée et qui s’entraide. Ils ont l’envie de réussir et d’apprendre ce métier. La difficulté pour eux est de retenir tout ce qu’on leur apprend en un temps minimum : cette formation se fait normalement en 2 ans tandis qu’ici, les apprenants ont 6 mois pour apprendre le métier de boulanger. Des intervenants viennent assurer les TP pour leur montrer le plus de choses possibles, c’est un plus d’apprendre avec des professionnels ».

Chacun son projet…

Cette première session du CAP Boulanger est composée de profils et projets très différents. Christophe fait partie de cette première session. A 53 ans, il aimerait ouvrir « une boulangerie biologique et travailler à partir de farine locale. J’ai déjà de l’expérience dans la boulangerie, car je travaille chez un paysan-boulanger, qui produit lui-même son blé. Il me faut une formation et un diplôme afin de me lancer à mon compte et vendre mes produits sur les marchés. L’an dernier, je me suis inscrit au CAP en candidat libre, mais il me manquait des acquis ».

« Depuis trois ans, j’ai repris une ferme de culture biologique. Faire ce CAP me permettra d’avoir un complément de revenus » avoue le stagiaire boulanger. « Le paysan-boulanger m’a parlé de la formation du Greta Sud Aquitaine, je les ai appelés et je l’ai intégrée ». Contrairement à la majorité de ses camarades, Christophe finance sa formation sur ses fonds propres. « J’ai déjà un four et la place pour m’installer et faire les marchés des environs ».

Fabienne, 52 ans, réalise son pain chez elle depuis une trentaine d’années. Elle est passionnée par la boulangerie depuis l’âge de 15 ans. « J’étais vendeuse en boulangerie. Lorsqu’elle a fermé, je me suis retrouvée au chômage. Maintenant que mes enfants sont grands, j’ai eu envie de réaliser mon rêve : ouvrir une boulangerie. Un matin, j’ai appelé Pôle Emploi pour leur parler de mon projet et ils m’ont dirigé vers cette formation. J’ai fait 15 jours en immersion dans une entreprise pour vérifier que j’étais capable de la suivre et j’ai été admise ».

« Je trouve que la durée de formation est un avantage et un inconvénient : même si l’apprentissage est condensé, à 52 ans, on n’a pas envie de recommencer un apprentissage en un ou deux ans. Comme cette formation dure six mois, le rythme est plus soutenu. Le contrôle continu permet de mesurer notre évolution et met moins de pression » assure Fabienne.

Sur les douze stagiaires, il y a seulement trois femmes. « C’est un monde assez masculin. Mais, je pense que les femmes sont tout aussi capables de faire ce métier que la gent masculine. Quand il faut porter les sacs de farine ou faire d’autres tâches physiques, on le fait. A la fin de la formation, je dois intégrer une boulangerie pendant 15 jours en immersion, avant le départ du propriétaire ».

Les réunions d’informations collectives se dérouleront une fois par mois à partir de février pour la rentrée de la deuxième session en septembre 2019.

Informations sur le site internet – cliquez ici

 

Commentaires


Réagissez à cet article

Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

À lire aussi