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RENCONTRE AVECJoëlle Darricau et GOazen

Dans une période charnière, la représentante de ce cluster du tourisme basque nous donne une vision positive, inspirée du témoignage envoyé par les grottes d’Isturitz et Oxocelhaya…
GOAZEN 0
Joëlle Darricau a pris le relais de la saga familiale, commencée par son grand-père André, à la tête de ce site porteur de 80.000 ans de préhistoire.

Classées aux Monuments historiques, les grottes ont été ouvertes au public en 1953. Nous aurons l’occasion de revenir sur la présentation de ces grottes d’exception avec leur propriétaire.

Entre-temps, la présidente de GOazen nous parle tourisme.

Quelle est la mission de ce cluster ?

Joëlle Darricau – GOazen est un réseau qui rassemble quelque 580 acteurs du tourisme au Pays Basque. Nous pouvons ainsi échanger et travailler ensemble pour définir les meilleures stratégies à développer. Ce regroupement informel, initié et animé par la Chambre de commerce et d’industrie, mène aussi des actions collectives. GOazen, « Allons-y », est particulièrement utile dans la période actuelle qui chamboule nos activités. Notre richesse vient du fait que toute la filière est réunie : les entreprises de l'hébergement, de la restauration et des loisirs, mais aussi des prestataires d'animation, de séjours, des musées, des sociétés de réceptifs et de transport… Le cluster s'engage sur les domaines du marketing, des ressources humaines, de l'innovation, de la qualité, du tourisme transfrontalier et de la synergie d'actions publiques/privées.

Etes-vous optimiste malgré l’impact de la crise sanitaire ?

J. D. – Oui et notamment grâce à ce travail de fond que nous menons avec le cluster. Il est peu visible de l’extérieur, mais il construit les fondations de futures actions. J’ai toujours gardé une forte espérance parce qu’on ne reste pas les bras croisés, parce qu’on échange et partage, dans le respect de l’autre pour construire un nouveau paradigme. C’est une attitude positive essentielle. Il y a des valeurs fondamentales qui doivent rester notre boussole par tous les temps, avec l’interdépendance comme socle commun et avec comme corollaire une responsabilité partagée pour le bien de tous.

Vous prenez le bon côté des choses…

J. D. - La covid nous permet un temps de réflexion, de remise en cause, de recul. Nous allions droit dans le mur du toujours plus. La pandémie a démontré à quel point nous sommes tous reliés, tous interdépendants.

Les grottes inspirent-elles votre réflexion ?

J. D. - Le Sapiens a dans ses gènes tout ce qu’il faut pour se sauver. Encore faut-il se servir de sa capacité d’adaptation qui a fait que nous sommes arrivés jusqu’à aujourd’hui. Il nous faut rectifier certains choix, avec courage, et il nous faut être solidaires. Ces réflexions sont le fruit de ma recherche personnelle pour essayer de comprendre le monde dans lequel nous sommes aujourd’hui. Chaque fois que je rentre dans la grotte et que je suis en face des premiers Sapiens, j’y retrouve une autre façon de vivre, avec frugalité, et surtout des valeurs universelles fondamentales qui doivent nous inspirer. C’est fascinant, car il nous faut les (et nous) retrouver dans leur manière d’être.

Pour revenir au tourisme, quelles évolutions ?

J. D. – Nous devons voir les choses différemment et repenser le mode de développement touristique. Si la pandémie a mis en danger l’économie touristique, il faut la prendre comme une opportunité pour se projeter dans l’avenir en changeant vraiment de cap, en privilégiant des formes plus douces, plus slow, plus humaines. Un tourisme plus responsable et plus qualitatif. Il faut arrêter de se focaliser sur l’augmentation effrénée du nombre de touristes sur nos territoires, pour mieux prendre en compte les singularités locales, l’environnement et la culture, en plaçant les habitants au coeur du système.

Il faut lui donner plus de sens ?

J. D. – Certainement. Pour qu’en plus d’être responsable et qualitatif, le tourisme soit plus durable. Nous devons prendre en compte des valeurs qui installent la durabilité au centre des actes de consommation, autour des traditions et du patrimoine, des produits du terroir et des savoir-faire (circuits courts), du respect de l’environnement, du besoin de reconnexion à soi et aux autres, de la résonance avec les lieux. Le tourisme responsable doit s’inscrire dans une volonté d’innovation permanente pour développer des stratégies différenciantes et adaptées à chaque territoire, mais aussi pour inventer de nouveaux produits et services hybrides autour de l’environnement, de la culture et des sports afin de permettre aux visiteurs de vivre des expériences riches, authentiques et propices à la reconnexion.

Vous êtes convaincue…

J. D. – C’est un vrai défi à relever et la crise que nous traversons peut servir de déclic. A nous d’être créatifs en ayant bien en tête que le tourisme responsable, qualitatif et durable doit nous ouvrir de nouveaux horizons.

Informations concernant GOazen, cliquez ici

Informations sur les grottes d’Isturitz et Oxocelhaya, cliquez ici

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