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Le foie gras entre reprise et menace d’influenza

Au total, la récente crise aviaire aura fait perdre près de 7 millions de canards à la profession, qui a pourtant séduit 1,2 million de consommateurs supplémentaires…
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Alors que se tenait vendredi dernier l’assemblée générale annuelle du Cifog, son président Michel Fruchet s’est inquiété d’un retour prochain de la grippe aviaire.

En mars dernier, le Cifog (Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras) dressait un bilan à la fois triste et rassurant de l’année 2020. Certes la fermeture des restaurants, qui représentent 40% de l’activité, a coûté cher aux producteurs. Mais les dégâts ont été plus limités que prévu : les ventes de foie gras et de magret auprès de la restauration ont respectivement reculé de 36% et 21%, tandis que la consommation des ménages a été au rendez-vous, avec un rebond spectaculaire des ventes en GMS et en épicerie pendant les fêtes.

La profession aurait au final gagné 1,2 million de consommateurs sur l’année. Pas assez pour compenser les pertes (-25% de chiffre d’affaires en 2020), mais de quoi se rassurer un peu.

Malheureusement, les crises aviaires et le coût de l’alimentation animale sont venus s’ajouter à la crise sanitaire, et les producteurs n’auront donc pas été mieux lotis au premier semestre 2021. Ils ont notamment dû faire une croix sur les ventes à l’export, qui pèsent quant à elles 20% de l’activité. La production devrait à l’arrivée diminuer de 20% sur 2021. Entre l’abattage et l’impossibilité de relancer l’élevage, la profession aurait perdu près de 7 millions de canards depuis le début de cette crise aviaire.

Inquiétudes pour 2021…

Michel Fruchet, président du Cifog, ne prévoit de retour à la normale de la production qu’à la rentrée, avec un impact de la crise sur tous les professionnels de la filière, des acteurs de l’abattage aux vétérinaires. Mais, il souligne aussi les progrès réalisés en matière de biosécurité, notamment côté transport.

Le président du Cifog a par ailleurs plaidé pour une simplification de la mise à l’abri des animaux en période de risque afin de limiter les cas de contamination. Il s’est dit inquiet pour le second semestre, évoquant les premiers cas d’influenza dans la faune sauvage du nord de l’Europe. Comme le virus pourrait arriver dès la fin août sous nos latitudes, le Cifog a demandé au ministre de l’agriculture d’avancer sa feuille de route de fin juillet à cette fin juin.

Heureusement, la réouverture des restaurants vient redonner du baume au cœur. Le Cifog milite au passage toujours pour une mention d’origine obligatoire des foies gras proposés au menu des restaurants, comme pour les viandes. L’organisme rappelle qu’il a lancé fin 2019 un logo « Foie gras de France », que mettent déjà en avant les restaurants. Pour le reste, pas de panique au chapitre d’éventuelles pénuries à venir : le foie gras sera disponible en quantité suffisante pour les fêtes de fin d’année, a expliqué Michel Fruchet.

Bien entendu, le président du Cifog a aussi été questionné sur les attaques des défenseurs de la cause animale, et en particulier sur le cas de Villeurbanne (capitale française de la culture en 2022), qui a déclaré exclure le foie gras des menus de ses manifestations, en réponse à l’association Peta (organisation américaine de défense des droits des animaux), laquelle interpellait la municipalité sur le sujet. Michel Fruchet s’est dit « sidéré ».

Pour mieux informer sur les pratiques réelles de la profession, le Cifog souhaite contre-attaquer en accueillant le public dans les fermes.

Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici

Notre dernier article sur le foie gras, c’est ici

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