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COUP DE CŒURLes PNEUS, garage solidaire

Née il y a 19 ans dans le quartier Ousse-des-Bois à Pau, l’association permet de participer aux réparations de son véhicule et s’adapte à la situation de chacun...
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Une démarche à la fois valorisante et solidaire. Elle propose des tarifs très accessibles à une clientèle en difficulté financière.

L’idée a vu le jour en observant une figure du quartier. « Il avait des mains en or. Tout le monde venait lui confier sa voiture pour qu'il la répare. On a souhaité valoriser ce travail et lui donner un statut. C’est une manière de prouver aux jeunes qu'il est possible de s'en sortir », explique Séverine, responsable administrative.

Les PNEUS, pour Projet de Nouvelle Economie Utile et Solidaire, fait référence à ces morceaux de caoutchouc qui permettent aux voitures de rouler : un clin d’œil pour afficher une volonté d’aller de l’avant. « C'est en 2002 que le projet est devenu concret. Nous avions de plus en plus de demande. Puis, en 2008, la crise économique a déclenché un bon de cette activité solidaire ».

Aujourd'hui très sollicité, le garage s'adapte à ses clients. « Au début, il y avait deux tarifs : travailleurs et non-travailleurs. Depuis cette crise, et encore plus en ce moment, cela n'a plus de sens. Certains travailleurs , notamment les temps partiels, subissent également une grande précarité. Donc, on a changé notre façon de calculer ».

Désormais, ce sont les ressources du client qui sont prises en compte. « Je vais me fixer sur le dernier revenu fiscal émis par les Impôts, en vérifiant qu’il reflète toujours la situation du client : qu'il n'a pas perdu son emploi depuis, qu'il ne se retrouve pas seul, divorcé, etc. Ensuite, je divise par le nombre de parts fiscales dans le foyer, et j’applique notre grille de tarifs », résume Séverine.

Comptez entre 30 et 75 euros pour l'inscription à l'association, et entre 10 et 25 euros de l'heure pour les réparations. « La majeure partie de notre clientèle est située dans la tranche basse du tarif. Il faut être honnête, cela ne nous permet pas de payer nos frais fixes et les 5 (A remplacer par : 4) salaires. On arrive à s'autofinancer seulement à 40% environ ».

Pour combler la différence, l'association est aidée par de très nombreux partenaires : la ville de Pau, qui verse une subvention et qui offre le local ; le Conseil départemental ; le GIPDSU, qui oeuvre pour les quartier prioritaires ; la CAF, qui accompagne l'association dans le non-mécanique ; la Prefecture ; le PLIE, qui favorise l'insertion par l'emploi ; le FDVA, qui accompagne les associations ; ou encore la FIPD, qui permet la réinsertion de repris de justice.

« Même si c'est la part la plus importante de notre activité, nous ne faisons pas que de la mécanique pratique », continue la responsable administrative. « Cet endroit a aussi été pensé pour être un lieu sûr, où les gens peuvent se retrouver, travailler, mais également être aidés et accompagnés ».

Dans cette démarche, l'association Les PNEUS propose donc des animations, autour de la mécanique, comme des cours d'initiation, notamment pour les femmes, qui représentent 40% des inscriptions, mais aussi des cours plus techniques en partenariat avec l'auto-école associative de Pau « Pour vous c'est Permis ».

« Nous travaillons aussi sur la sécurité routière, et organisons, dès que possible, des activités conviviales et culturelles, comme des petits concerts, des spectacles pour enfants, pour adultes, etc. On fait vivre le quartier avec nos moyens, et le quartier nous le rend bien ! »

« J'aimerais juste souligner que comme toutes les associations, nous ne pouvons pas travailler sans les autres, et sans l'aide des gens. Que ce soit nos bénéficiaires, ou des donateurs, c'est important pour nous de pouvoir faire vivre notre démarche, et cela demande de l'argent », clôture Séverine, qui ne manque pas de rappeler que l'association possède un agrément Structure d'intérêt général, qui rend les dons déductibles des impôts.

Plus d'informations – cliquez ici

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