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L’ESC Pau Business School entre excellence et ambitions

Rencontre avec Youssef Errami, directeur de l’établissement d’enseignement supérieur : de l’impact de la pandémie à la stratégie de développement Tomorrow 2020-2025…
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Créée en 1969 par la Chambre de commerce et d’industrie Pau Béarn, cette école de management délivre des diplômes allant du Bac au Bac+5 et forme plus de 1.800 étudiants chaque année.

A la tête de l’établissement depuis juillet 2016, Youssef Errami est un ancien étudiant de l’ESC Pau Business School (il a obtenu son doctorat en Sciences de Gestion en 2007) et a intégré l’équipe pédagogique de l’établissement palois en 2013, en tant que professeur assistant en Sciences de Gestion avant de donner des cours d’Innovation Management, puis comme responsable du département Management et doyen du corps professoral et de la recherche.

L’ESC entretient des relations privilégiées avec les entreprises locales. Comment analysez-vous l’impact de la pandémie sur vos partenaires ?

Youssef Errami : La Covid a eu un très fort impact sur notre territoire, tourné essentiellement vers l’industrie, le tourisme et la restauration. Les mesures gouvernementales ont permis d’éviter beaucoup de dépôts de bilan et de manière générale, les entreprises ont réussi à passer l’année 2020 sans trop de dégâts. D’où l’inquiétude des entrepreneurs face à l’arrêt des aides publiques. Cette décision va révéler les fragilités structurelles ou nées de la crise sanitaire dans beaucoup de sociétés.

Dans de nombreux secteurs, la crise a amené une désorganisation : des difficultés d’approvisionnement, des problèmes de logistique, un manque de main-d’œuvre…, à l’instar de l’agroalimentaire et l’hôtellerie-restauration.

En tant qu’organisme de formation, nous avons pour mission de former les cadres capables de répondre aux besoins actuels et futurs des entreprises locales. Nous sommes donc attentifs à ces difficultés. Le monde est en train de changer, notre objectif est de savoir comment nous pouvons faire partie des leaders de demain. Si aujourd’hui l’horizon se dégage, il n’en reste pas moins incertain.

L’ESC s’est rapidement adapté aux mesures sanitaires grâce à son développement numérique…

Y.E - Effectivement. Avant le premier confinement, nos outils numériques étaient déjà opérationnels et nos équipes formées à les utiliser. Donc nous avons eu une capacité de réactivité très forte et avons pu assurer l’ensemble de nos formations en distanciel.

Nous avons quand même été obligés d’adapter nos formations : 37% des étudiants de l’ESC Pau Business School sont étrangers. Certains sont repartis chez eux et les étudiants français ont pu revenir, tout en continuant leur formation à distance.

Lorsque les stages n’étaient pas possibles, nos étudiants ont pu réaliser des missions au profit d'entreprises du territoire, pour répondre à leurs besoins. Ainsi, l’élève ne se place pas en simple stagiaire, mais comme consultant.

Enfin, une partie de nos admissions se faisait déjà par un test 100% digitalisé, notamment pour les étrangers ou les personnes qui ne pouvaient pas se déplacer. Nous avons simplement rendu systématique ce test.

L’ESC veut remettre l’étudiant au centre de la formation. Est-ce que cela s’est traduit pendant la pandémie ?

Y. E. - Une école est un lieu social. Nous le savions déjà, mais la pandémie a accentué ce sentiment. Avant cette crise, nous nous dirigions vers l’enseignement à distance. Certes la technologie nous a aidés, mais nous n’oublions pas que ce n’est qu’un outil et l’humain reste très important.

Pendant le confinement, les étudiants ont connu des difficultés, qu’elles soient financières, scolaires, sociales ou psychologiques. Nous avons multiplié les rendez-vous entre les élèves et les professeurs-tuteurs pour éviter le décrochage scolaire et préserver le lien social. Grâce à notre partenariat avec l’association Psychologue64, qui s’est renforcé et structuré avec la pandémie, nous avons pu proposer un soutien adapté aux élèves qui en avaient besoin.

En 2020, nous avons engagé 424 apprenants dans le programme Bachelor et Grandes Ecoles, un record dans l’histoire de notre école. Beaucoup de ces étudiants sont devenus apprentis à distance, puisque certaines entreprises étaient encore en télétravail. La manière d’apprendre a pu changer, mais la finalité reste la même et n’a jamais été aussi concrète : aider les talents à réfléchir au monde de demain.

En quoi cette crise a démontré le bienfondé de votre plan de développement sur cinq ans ?

Y. E - « Tomorrow 2020-2025 » a pour objectif d’allier une stratégie pensée pour les étudiants avec les forces vives du territoire, tout en préservant la dimension humaine et locale. Ce plan s’articule autour de quatre axes principaux : le renouvellement de la pédagogie, la préservation de son ancrage territorial, l’économie circulaire et la quête d’excellence.

En temps de crise, de nouveaux outils ou des façons de faire émergent. Notre monde évolue et ne correspond plus au schéma « étude-travail-retraite ». Nous devons repenser notre méthode d’enseignement et sortir de ce carcan linéaire. Aujourd’hui, on peut avoir un élève qui s’engage dans l’école n’importe quand dans l’année et en ressort diplômé dans une dizaine d’années. Tout au long de sa vie, il peut travailler et venir chercher l’équivalent d’un semestre, d’un bloc de compétence ou valider un savoir-faire déjà acquis.

La formation devient un élément incontournable de la vie professionnelle, car tous les métiers évoluent très vite. Elle permet de trouver un équilibre entre l’expérience professionnelle passée et la compréhension des nouveaux enjeux et des nouvelles technologies. Tout savoir est soumis à l’obsolescence, la formation est donc cruciale pour appréhender le monde dans lequel nous vivons.

Qu’elle est l’actualité de l’ESC ?

Y. E. - Nous avons actuellement l’audit pour la certification Qualipi concernant la qualité de l’apprentissage, et nous sommes en cours d’accréditation par la AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), qui récompense les écoles de commerce pour la qualité de leurs formations au management. Nous venons également d’actualiser notre accréditation du Grade de Master pour le Master Grande Ecole et nous venons d’obtenir notre accréditation de Grade de Licence pour le Bachelor Business Developer. Ces trois labels s’ajoutent à notre accréditation internationale EFMD (organisme européen d’accréditation des formations management).

Cette logique d’accréditation nous permet de prouver que nous joignons les actes à la parole et que nous possédons un enseignement de qualité à travers les compétences de nos enseignants-chercheurs ainsi que des professeurs externes (des personnes que l’on va sélectionner pour leur compétence, académique ou professionnelle).

Parmi les différents critères de ces certifications, on retrouve la qualification des enseignants-chercheurs. Celle-ci se mesure en fonction de leur production intellectuelle et de la parution de leurs travaux dans des revues scientifiques répertoriés par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES). Depuis 2018, nous sommes la deuxième école de commerce en termes de production intellectuelle en France. Grâce à ces recherches, les professeurs apportent aux étudiants un plus important dans leurs spécialités.

Pour en savoir plus, cliquez ici

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