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1500 COUPS DE POUCEAima veut essaimer son modèle de recyclerie de mobilier professionnel

Depuis 21 ans, l’association humanitaire finance des convois à travers le monde entier grâce à ses 4 recycleries solidaires implantées dans le 64. Elle cherche aujourd’hui à partager son expérience.
Des bénévoles de l'association humanitaire Aima, qui finance ces convois grâce à ses recycleries.
L’association de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), autonome financièrement à 92%, compte donc aujourd'hui quatre recycleries et une boutique de troc, ouvertes à tous, à Came, Salies-de-Béarn, Castetnau-Camblong et Osserain.

Depuis 2016, Aima expérimente la mise en place de recycleries de mobilier professionnel dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle accompagne de ce fait les collectivités qui s'engagent dans la transition écologique induite en 2020 par la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) en proposant une large gamme de mobilier professionnel de seconde vie et de qualité. Près de 1.500 tonnes d’objets sont réemployées, chaque année.

« Il y a du mobilier médical, hôtelier ou touristique encore utilisable que les établissements jettent. C'est dommage. Alors on les prend et on les envoie là où les gens en ont besoin. Cette innovation sociale est très utile pour les associations ou bien les entreprises qui misent sur le réemploi à moindre coût », souligne Sigrid Dumaz, présidente de l’association et responsable du réseau Aima Pro.

Bureaux, fauteuils, armoires métalliques, lits, de quoi aménager des salles de repos… Avec le soutien de l'éco-organisme Valdelia, Aima a réalisé d'importantes collectes auprès de grandes entreprises et de partenaires engagés dans le réemploi : Mouvement Conseil, Valmob, 15 Transfert, Form'A, Tertio, Tetris. D’autre part, Renault, Orange, Nestle, Nexity, la BPCE, Netixis, le Crédit Agricole et d’autres grandes entreprises ont fait des dons substantiels à l’association.

COUPS DE POUCE

Aima cherche aujourd’hui à partager son savoir-faire auprès d’autres recycleries, afin de pouvoir répondre à la demande croissante des entreprises de toute la France. Elle se propose ainsi de créer un réseau autour du concept Hangar Pro et de former ses partenaires. D’ici quatre à cinq ans, son objectif est d’atteindre 122 hangars en France. Quatre structures associatives du Grand Sud-Ouest y ont déjà adhéré.

« Le gisement et les demandes sont en plein boom, d’où l’intérêt de former des recycleries au plus près des besoins. En diversifiant les flux, elles pourront ainsi consolider leur modèle économique et accroître leur nombre d’adhérents », précise Sigrid Dumaz.

Un développement continu

Élaboré au fil des années, son modèle économique vertueux et durable a permis à l’association de passer de cinq à 35 salariés et de pérenniser ses activités. En 2022, les hangars d’Aima ont accueilli en moyenne 1.000 visiteurs par semaine, près de 2.700 particuliers, 256 entreprises, 118 associations et 15 collectivités territoriales sont venus s’y équiper !

Aima vient d’ouvrir un cinquième site à Castetnau-Camblong, à côté de Navarrenx. Il s’agit d’une recyclerie généraliste, avec du matériel de professionnels et de particuliers, et une bourse d’échanges, du type « Le Coin du Trocoeur » de Salies.

Cette année, l’association va développer un nouveau flux d’approvisionnement dans ses recycleries : le réemploi de matériaux de construction. Elle recherche donc des bénévoles pour aller sur les chantiers et identifier les pièces qui peuvent être réutilisées.

COUPS DE POUCE

En 2022, Aima a fêté ses 20 ans et son 200e convoi humanitaire. L’association vient de faire partir son vingtième camion en Ukraine et recherche activement de nouveaux donateurs. En raison du contexte économique et international, le coût d’un convoi est passé de 2700 à 5000 euros.

« Habituellement, ce sont les pays bénéficiaires qui payent le transport, mais dans le cas de l’Ukraine, ce n’est pas possible. Aujourd’hui, nous sommes bloqués, alors que les demandes se multiplient », indique la responsable d’Aima Pro. À noter que le montant du don est défiscalisé à hauteur de 60 % et pour les particuliers à hauteur de 66 %.

Noémie Besnard

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