Cette semaine, Serge Blanco et Manu Mérin, présidents du Biarritz Olympique et de l’Aviron Bayonnais, vont présenter le projet de création d’une équipe commune pour porter les couleurs du Pays basque. Leur objectif est de mener à bien cette initiative très rapidement pour qu’elle puisse être opérationnelle dès la saison prochaine.
Si cette perspective déclenche des oppositions vives - pour ne pas dire plus - chez les inconditionnels des deux clubs, elle s’attaque à une problématique lourde qui n’autorise pas d’erreur. Le rugby du Pays basque est à un tournant de son histoire. Absent de l’élite pour la première fois, il lui faut rebondir au plus vite et surtout éviter une spirale négative qui pourrait être fatale.
Cette démarche est à suivre attentivement, tellement elle s’attaque à une problématique fondamentale et incontournable. Le rugby professionnel va continuer à évoluer rapidement notamment sur deux plans : un développement accéléré hors Sud-Ouest porté par les grandes métropoles françaises et une augmentation sensible des budgets. Deux tendances qui bouleverseront inévitablement le paysage de l’ovalie dans les prochaines années.
L’arrivée de Lille dans le rugby professionnel est un signe supplémentaire de cet élargissement géographique voulu par les autorités du rugby français. Quant aux budgets, ils grimpent année après année. Aujourd’hui, il faut rassembler au moins 15 millions d’euros pour exister en Top 14, tandis que les clubs de Pro D2 qui veulent retrouver l’élite devront se donner des moyens proches de 10 millions d’euros. Heureusement, cela n’empêchera pas certains clubs, comme le Stade Montois, de jouer les trouble-fête dans le concert des grosses écuries.
Il faut bien se rendre à l’évidence. Une agglomération de taille moyenne comme le BAB n’aura plus les moyens de faire vivre deux clubs en Top 14. Si Bayonne et Biarritz trouvent une solution satisfaisante, voire une nouvelle dynamique, pour rebondir rapidement vers le Top 14, les deux clubs auront la fierté d’avoir été des précurseurs, d’avoir su anticiper la recomposition imposée par le rugby moderne. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter.
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