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Au Pays basque, l’ostreopsis est sous surveillance rapprochée

Le développement de cette microalgue tropicale sur la côte fait l’objet de recherches par le Groupement d’intérêt scientifique Littoral Basque.
Au Pays basque, l’ostreopsis est sous surveillance rapprochée
Créé en 2013 et présidé par la Communauté Pays Basque, ce GIS rassemble des collectivités et des scientifiques à l’échelle transfrontalière. Cette plateforme favorise les échanges entre les collectivités et développe des outils communs.

Signalée en Méditerranée dès 2006, l’ostreopsis cf. ovata est présente depuis plusieurs années dans les eaux tempérées. Selon l’Agence régionale de santé (ARS), lorsque sa concentration est importante, l’inhalation d’aérosols marins contaminés peut provoquer différentes manifestations cliniques : toux, rhinorrhée, irritations de la sphère ORL et des yeux, céphalées, fièvre, difficultés respiratoires, réactions cutanées.

Si ce nouvel organisme est apparu périodiquement sur le littoral basque en 2020, un épisode de Bloom (recrudescence de l’algue) a été constaté l’été dernier, avec une présence beaucoup plus étendue à Hendaye, Guéthary, Biarritz et Bidart, mais aussi à San Sébastien ; plusieurs cas d’intoxication ont été signalés.

Une cellule de crise avait alors été mise en place. Elle était dirigée par Emmanuel Alzuri, maire de Bidart et élu de la Communauté Pays Basque en charge de l’eau potable, du littoral, du trait de côte, du Gemapi et des milieux naturels. La collectivité a également confié à l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et au bureau d’études Rivages Pro Tech des analyses sur les plages basques pour suivre l’évolution du phénomène.

C’est alors que le GIS Littoral Basque a amorcé une réflexion pour développer des outils permettant d’accompagner les communes dans leurs décisions. Afin de mieux identifier les impacts (biodiversité, qualité de l’eau et santé) de l’ostreopsis sur la côte atlantique, le Groupement vient d’officialiser la création d’un contrat de recherche scientifique.

Prélever, identifier et prévenir

« Grâce à l’Ifremer, nous avons pu mettre en place un protocole évolutif de prélèvements des eaux de baignades, d’algues et d’analyses pour aider les élus à la décision dès l’été 2022. Différents seuils d’alerte ont été fixés en fonction de la quantité d’ostreopsis présente dans les prélèvements », note Aurélie Bocquet Escourrou, coordinatrice scientifique du GIS Littoral Basque.

En parallèle, la dizaine de chercheurs impliquée dans ce contrat de recherche teste d’autres méthodes d’analyses, comme la biologie moléculaire, afin de définir plus précisément les différentes souches présentes (ostreopsis siamensis et ostreopsis ovata) et de développer des mesures de gestion plus appropriées.

Enfin, au cours des dix prochaines années, le GIS Littoral Basque va mettre à la disposition des communes concernées une base de données sur l’ostreopsis. « Nous avons remarqué des conditions climatiques, atmosphériques et océanographiques très particulières ces deux dernières années. Il faut maintenant voir s’il y a une corrélation entre ces anomalies et l’arrivée de cette algues sur nos côtes ».

Cofinancé par la CAPB, l’Agence de l’eau Adour-Garonne, Rivages Pro Tech, l’Ifremer et l’ARS, ce contrat de recherche sera effectif pendant les 15 prochains mois, pour un coût total estimé à 400.000 euros.

Pour lire notre dernier article sur l’ostreopsis, cliquez ici

Photos : GIS Littoral Basque

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