Les besoins en plasma augmentent de 8 % chaque année. Ces dons, transformés en médicaments, sont essentiels pour soigner des pathologies graves comme les maladies auto-immunes, certains cancers ou des neuropathies. Mais la France dépend encore trop largement de l’étranger pour s’approvisionner. Une situation que les autorités de santé souhaitent désormais corriger.
« Les médicaments issus du plasma servent surtout à freiner les maladies auto-immunes, dont les diagnostics se multiplient avec le vieillissement de la population », explique le Dr Jérôme Sin Lee Sou, responsable du site de Biarritz et des prélèvements du Pays-Basque. « Ils sont aussi utilisés pour soigner certains cancers. » Ces traitements, qualifiés de médicaments dérivés du plasma (MDP), font partie des thérapies les plus innovantes en médecine actuelle. « Au fur et à mesure, nous découvrons de nouvelles pathologies que ces médicaments peuvent traiter », précise le médecin. Résultat : la demande ne cesse de croître, et la France peine à y répondre par ses propres moyens.
Près des deux tiers du plasma utilisé sur le territoire proviennent aujourd’hui des États-Unis. Une dépendance jugée préoccupante. « À partir du moment où vous êtes dépendant des exportations d’un pays étranger, ce pays peut, à tout moment, bloquer l’approvisionnement », rappelle-t-il. L’épisode du Covid-19 a marqué les esprits : la fermeture des frontières américaines avait entraîné des difficultés d’accès aux médicaments dérivés du plasma pour les patients français. « Cela a été un signal fort. »
Certains patients comme Christine, paloise atteinte d’une neuropathie, ont besoin de 585 dons de plasma par an pour assurer leur traitement, à vie. Les conséquences de ces pénuries peuvent être donc être lourdes pour ces malades. « Certains patients atteints de maladies neuropathiques ont dû recevoir des demi-doses, ce qui a entraîné le retour de symptômes qu’ils avaient réussi à contrôler », témoigne le Dr Sin Lee Sou. Si tous les cas ne sont pas vitaux, certaines pathologies peuvent à terme mettre la vie en danger.
Face à ce constat, la stratégie nationale vise désormais à mobiliser le plus grand nombre de donneurs car la question éthique reste centrale. Contrairement aux États-Unis, où les dons sont rémunérés, la France défend un modèle fondé sur le volontariat, l’anonymat et la gratuité. « Ce qu’on veut, c’est que le don reste éthique. Aux États-Unis, certains laboratoires installés à la frontière mexicaine recrutent des donneurs précaires qui viennent plusieurs fois par semaine, les donneurs pouvant effectuer jusqu’à 104 dons par an là où la France n’en autorise que 24. »
Entre enjeu sanitaire, solidarité et indépendance nationale, le don de plasma apparaît plus que jamais comme un geste vital pour les autres et pour la collectivité tout entière.
Partagez ce message, mobilisez autour de vous et relevez le défi du don de plasma.
Maison du don de Pau (145 Av. de Buros, 64000 Pau), Laetitia Jovine
Maison du don de Biarritz (10 rue Manuel Jaudel), Nathalie Albor
Maison du don de Dax (1 rue Labadie), Nathalie Albor.
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