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SUR LE FRONTMéthode sans contact pour les conducteurs de bus

Confinés toute la journée dans leur véhicule, les chauffeurs assurent le transport des usagers, en dépit de la menace du coronavirus...
BEARN FEBUS 1
Bien sûr, la fréquentation a chuté de façon spectaculaire depuis le début du confinement. Plus de salariés se pressant en masse pour arriver à l’heure au travail, d’étudiants ou de parents accompagnant les enfants à l’école.

Malgré tout restent ceux qui continuent d’embaucher le matin, les personnes âgées qui doivent se débrouiller seules avec leur caddie de courses, ceux qui honorent leurs rendez-vous médicaux, et qui n’ont d’autre solution pour se déplacer.

Outre la diminution, voire la suppression, de la fréquence des passages sur les lignes, des mesures de précaution ont été rapidement instaurées afin de limiter la propagation du virus dans ces espaces très réduits. À l’intérieur des bus par exemple, il est désormais interdit d’emprunter la porte avant et de s’approcher du conducteur.

« La période étant exceptionnelle, les trajets sont gratuits pour suspendre la vente à bord de titres de transport, explique ce chauffeur de bus auscitain travaillant chez Kéolis, premier opérateur de réseaux de transports publics en province. Nous n’ouvrons plus que la porte arrière pour les montées et les descentes des voyageurs, et nous sommes séparés d’eux par un ruban de protection qui les tient à distance. » Les contacts avec le public sont donc quasi nuls.

Ces dispositifs de prévention ont été instaurés un peu partout en France, avec des stratégies différentes. À Mont-de-Marsan, les transports en commun TMA sont passés en mode « petites vacances » pour les lignes encore en service. À Dax, c’est « horaires vacances » ; à Pau « service minimum » pour Idélis, et sur la communauté d’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées, « transport sur réservation » pour Alezan.

Depuis le 19 mars, à Auch, le réseau s’est adapté pour devenir transport à la demande. « Les usagers appellent la veille au standard pour réserver la course, en précisant l’arrêt de départ et d’arrivée. Nous sommes vingt-cinq chauffeurs à travailler à tour de rôle. Nous arrivons au dépôt vers 7h30 le matin, et tournons ensuite jusqu’à 18h30, toute la journée, avec un créneau pour manger. Nous disposons de gel hydro-alcoolique, comme en temps normal, et avec le renforcement des mesures sanitaires, le bus est désinfecté tous les soirs. » Une situation qui ne semble donc pas générer trop d’inquiétudes dans la préfecture de ce département d’Occitanie, relativement épargnée.

Mais dans les grandes villes, ou les régions frappées de plein fouet par le Covid-19, les conditions sont loin d’être idylliques.

Les salariés, confrontés à l’angoisse d’être contaminés et de véhiculer le virus auprès de leur famille, partent travailler la peur au ventre. Difficile par exemple de faire appliquer les consignes sanitaires demandant aux usagers de se tenir à un mètre de distance les uns des autres. Des règles loin d’être respectées aux heures de pointe.

En région parisienne, sur les lignes de banlieue les plus fréquentées, il arrive que certains se retrouvent parfois très serrés. Et le moindre toussotement fait craindre le pire…

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