Ces zones ont étés reconnues et classées par Bruxelles, il y a plusieurs années, et font l’objet de compensations financières afin d’accompagner les faibles revenus qu’elles procurent.
Leur identification géographique fait l’objet de révisions et chaque fois l’Europe, soucieuse de faire des économies, restreint leurs surfaces autant que faire se peut. Alors, nos paysans n’ont souvent d’autre choix que celui de manifester pour se faire entendre et défendre leurs droits.
En fait, c’est peut-être un peu plus compliqué. L’agriculture, comme bien d’autres secteurs est vaccinée à la subvention. De peur d’en oublier, je ne citerai pas les autres secteurs qui vivent ainsi, même si je pense très fort à la SNCF, la RATP et bien d’autres. C’est la France, c’est L’Europe : faire payer au contribuable ce que l’on ne veut pas faire payer au consommateur. Sauf qu’à ce petit jeu, les impôts augmentent, les producteurs crèvent, les trains n’arrivent plus à l’heure, les salaires stagnent, etc.
Revenons à nos paysans, les zones défavorisées ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : leur revenu est en berne depuis longtemps, ils sont vilipendés sans merci pour leur méthodes de travail, pour la qualité de leurs produits, pour leur méthodes d’élevage, pour les pesticides… Les paysans auront tout vu, tout entendu, tant subi. Par exemple, avec cette écolo parisienne qui a accusé les pesticides d’imperméabiliser les sols, causant ainsi les inondations (?). Ou encore, ce néo-rural qui a fait condamner un éleveur à fermer son étable qui gênait sa quiétude. La liste est malheureusement sans fin.
La méthanisation, vous connaissez ? Ce mode de production d’énergie propre est vanté par tous les Verts, - et je partage ce point de vue. Mais, essayez donc de mettre en place un projet. Aussitôt, une association se crée pour l’empêcher.
J’ai fait référence aux inondations. Non seulement, les paysans n’y sont pour rien : la nature est indomptable, elle fait ce qu’elle veut, quand elle veut, où elle veut. Mais en plus, ils sont parmi les plus pénalisés. Allez donc voir l’état des cultures qui sont restées sous l’eau pendant quinze jours ; allez donc voir le supplément de travail chez ces éleveurs touchés par les chutes de neige… Et, pourtant, malgré cela, les paysans ont sorti leurs tracteurs pour dégager les chemins au service du plus grand nombre.
Les raisons du malaise agricole sont nombreuses, multiples, incomprises, elles rejoignent aussi celles du monde rural trop souvent oublié ou présenté de façon bien bucolique.
Les agriculteurs mettent un grand espoir dans cette nouvelle loi que prépare le gouvernement, guidé par les longues réflexions des groupes de travail agriculture et alimentation ; par expérience, je ne suis guère optimiste.
Le faible revenu des paysans est, avant tout, dû à des prix trop bas. Le prix est le résultat d’une négociation entre un vendeur et un acheteur. Simple constat, me direz-vous. Oui, mais quand sur le marché vous avez des milliers de vendeurs et seulement quatre à cinq acheteurs, devinez à qui profite le rapport de force.
Je veux souligner que, par ailleurs, dans la majorité des cas le paysan est représenté par le commercial de l’intermédiaire privé ou coopératif pour qui souvent le seul souci est de vendre du volume. Peu importe le prix, puisque depuis toujours on donne au producteur paysan uniquement ce qu’il reste quand on a payé tous les autres. Le paysan est hélas le seul dans la chaîne à ne pas avoir de convention collective.
Bon sens paysan – JPM
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