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PORTRAIT PASSIONÀ Tarnos, une école différente qui privilégie l'écologie et qui laisse le temps aux enfants

Ce sont deux professeures des écoles, Camille Colombain et Fanny Dubois, qui ont eu l'idée de OSE, un établissement unique en son genre dans les Landes. Ouvert depuis la rentrée 2020, il abrite aujourd'hui 42 enfants, 4 enseignants et 2 éducateurs...
L'équipe enseignante de l'école OSE pose pour une photo de groupe.
L'école fonctionne grâce à un système participatif dans lequel chaque parent à un rôle à jouer. Et comme leurs enfants, grâce à « L'école des grands », ils apprennent beaucoup de choses sur le vivre ensemble, l'éducation, la santé, l'écologie, etc.

Professeure des écoles de la Drôme, Camille Colombain souhaitait se recentrer sur une éducation plus proche de ses valeurs, et au Pays basque, région qui l'attirait fortement. « J'ai démissionné en 2017 et je suis arrivé ici l'année suivante. J'avais déjà le projet de l'école, mais c'était compliqué à lancer seule », commence-t-elle. Alors qu'elle propose des ateliers artistiques et éducatifs pour les enfants, Fanny Dubois y amène sa fille. « Nous avons discuté, sympathisé, et je lui ai exposé mon projet. Elle même convaincue de la nécessité de créer une école émancipatrice, nous nous sommes lancées à deux dans l'aventure ! »

Après deux longues années, OSE (pour On S'éveille Ensemble) se concrétise. « L'idée était de proposer un établissement qui mêlerait des avantages de l'école publique comme la mixité sociale par exemple, avec d'autres avantages du privé afin de pouvoir opter pour une éducation différente ». Une éducation plus verte, plus en lien avec la nature, et en effectif réduit afin que les professeurs puissent être au plus près des élèves, et les accompagner à leur rythme. « Nous souhaitions ramener de la joie à l'école, que les enfants soient heureux de venir ».

Notre philosophie, c’est plutôt la pédagogie de projet. 

Les deux codirectrices se sont alors formées à l'école de la pédagogie, et plus généralement à de nombreuses pédagogies. « Notre philosophie c'est plutôt la pédagogie de projet. C'est-à-dire qu'avec les élèves, nous fixons un projet, et que les notions de mathématiques, d'art, de français, etc. que nous allons apprendre vont nous servir dans la réalisation de ce projet. Cela donne du sens à l'apprentissage, et les enfants n'ont pas l'impression de travailler ». Les journées sont donc découpées en deux, la matinée étant plutôt réservée aux apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter), et l'après-midi étant consacré aux projets, aux disciplines artistiques, sportives et socio-émotionnelles.

« Nous sommes implantés dans les locaux de la Ferme Emmaüs Baudonne à Tarnos. Nous avons donc un lien très direct avec la forêt et la nature. Les enfants sont tous les jours dans les bois, en contact avec la nature, et c'est aussi une façon pour eux de voir concrètement l'importance d'en prendre soin, et l'impact que cela peut avoir si on la néglige ». Une dimension écologique qui se poursuit dans le fonctionnement de l'école, avec des toilettes sèches, la mise en place du tri-sélectif, et un traiteur bio et locale.

Tout le fonctionnement de l'école est en partie assuré par les parents d'élèves, tous très impliqué dans la vie de l'établissement. « Chaque parent rejoint une commission afin de devenir acteur de la vie du lieu. Ils s'occupent des fêtes, du potager, du ménage, de la gestion des ressources, etc. Sans eux, la vie de l'école serait bien plus compliquée... », confie Camille Colombain.

Ce qui est vrai dans la vie quotidienne de l'établissement, mais aussi dans ses finances, la grande majorité des rentrées d'argent de l'école étant les frais d'inscription. « Nous avons opté pour un système variable en fonction des revenus des parents pour que chaque élève puisse avoir accès à l'école. C'est un choix fort, mais c'est aussi un risque, puisque cela apporte moins de confort financier que la plupart des établissements privés qui ont des frais de scolarité fixes ».

Jusqu'à présent, OSE bénéficiait d'aides de l'État. Mais dans un souci de réduction des coûts, l'établissement a perdu cet accompagnement, et est donc à la recherche de mécènes. « On réfléchit à un nouveau système qui pourrait nous permettre de conserver les frais d'inscription adaptatifs, tout en nous assurant une équipe pérenne et une indépendance des aides de l'État ». Une indépendance qui permettrait à l'école de continuer à vivre et à se déployer.

« Beaucoup de parents ont des connaissances, et nous souhaitions qu'ils les partagent aux autres. Cela se caractérise sous la forme d'ateliers, de conférences, le but étant que chaque parent d'élève puisse s'enrichir et enrichir son éducation et sa façon de vivre afin d'aider au mieux son enfant et l'environnement », souligne Camille Colombain avant de revenir sur le positionnement de l'école. « Ça a du sens, et aujourd'hui je pense qu'il est important d'avoir un métier qui fait sens. Nous avons créé un espace dans lequel les enfants ont plaisir à venir. Nous travaillons au contact de l'avenir, ces enfants sont les adultes de demain, et c'est encourageant de pouvoir transmettre (les bons gestes) dès le plus jeune âge », conclut-elle.

Une philosophie que les deux codirectrices souhaitent développer, en créant, idéalement, un tiers lieu qui rassemblerait crèche, école primaire, et collège pour les enfants, et espace de coworking pour les parents. En bref, un vrai lieu de vie et d'échange au service d'un monde durable. Mais comme tout projet, le principal frein reste les financements... Nul doute que si la situation financière de l'école se stabilise, les deux femmes n'hésiteront pas à oser...

Timothé Linard

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