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RENCONTREFranck Laborde, nouveau porte-voix des maïsiculteurs français (1/2)

L’agriculteur de Préchacq-Navarrenx, fin connaisseur des problématiques de la filière majeure parmi les grandes cultures, prône la force du collectif.
Franck Laborde, le nouveau président de l'AGPM, devant la Chambre d'Agriculture de Pau.
Un peu plus d’un mois après la nomination du Landais Daniel Peyraube à la tête du groupe coopératif Maïsadour, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a choisi comme successeur un président béarnais.

C’est Franck Laborde (53 ans) a donc pris les rênes de l’AGPM à la suite de sa nomination par le conseil d’administration du1er février dernier à Paris. Il pilote désormais cette structure qui œuvre au quotidien pour que les maïsiculteurs puissent vivre correctement de leur métier.

Ce Béarnais s’est associé à son frère pour reprendre à l’âge de 22 ans l’exploitation familiale, qui s’étend aujourd’hui sur 100 hectares en maïs semence, maïs grain et maïs doux. Au cours d’un long entretien , il s’est confié sur son métier et son engagement en faveur du collectif.

Quel est le poids de la production de maïs sur le territoire et en France ?

Franck Laborde- Les Pyrénées-Atlantiques et les Landes sont les deux départements qui produisent le plus de maïs en France. Notre agriculture départementale doit beaucoup au maïs, y compris l’élevage de qualité. Le maïs semence est le plus présent dansle 64, avec Lidéa, une marque locale filiale d’Euralis.

En France, les parcelles de maïs représentent 3 millions d’hectares, dont la moitié récoltée en maïs grain. Nous sommes le premier exportateur mondial de maïs semence, ce qui prouve la qualité de notre savoir-faire, reconnu à travers le monde, malgré le peu de surfaces exploitées : 80.000 hectares de maïs semence.

Comment êtes-vous devenu agriculteur ?

F.L.- Mon frère et moi sommes la quatrième génération à exploiter notre ferme. Pourtant, je ne me destinais pas spécialement et immédiatement après mes études à travailler sur la ferme. Je souhaitais aller travailler dans l’agriculture à travers le monde, mais des évènements familiaux ont accéléré mon installation. Mais je ne regrette rien.

Nous étions alors aussi éleveurs de vache laitières, une activité que mon frère et moi avons remplacé par un atelier de canards prêts à engraisser. Aujourd’hui, notre exploitation a atteint son régime de croisière. Grâce à l’implication de mon frère dans la ferme, je peux m’engager pleinement dans la défense des intérêts des maïsiculteurs français.

Votre métier a beaucoup évolué...

F.L.- Effectivement. Aujourd’hui, on parle beaucoup de transition, notamment agroécologique. En réalité, c’est une transformation qui a démarré il y a longtemps. Au sortir de la guerre, les priorités étaient toutes autres. Nos grands-parents avaient pour mission de produire à tout prix, y compris au détriment de l’environnement.

Nos parents ont continué cette mission, mais ont engagé, sans le savoir, une petite révolution verte de notre métier, que nous amplifions aujourd'hui. Les technologies nous offrent une meilleure connaissance des besoins des plantes et de la terre. On peut apporter exactement ce qu’il faut, là où il faut. Cette révolution ne fait que commencer !

Quelle est votre implication dans les organisations professionnelles ?

F.L.- Au-delà de ce qui se passait dans ma ferme, j’étais très curieux du monde agricole, en plus de considérer qu’on est plus fort collectivement. J’ai fait partie, dès l’âge de 25 ans, de divers conseils d’administration de coopératives, notamment Lur Berri, dont j’ai été vice-président durant une dizaine d’années.

Je me suis engagé de plus en plus , jusqu’à entrer au conseil d’administration de l’Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM), en 2006. J’en suis devenu le secrétaire général en 2017, puis j’ai été élu président le 1er février dernier. Si, par mon action, je peux modestement faire avancer l’agriculture départementale ou même nationale de manière collective et avoir une influence sur les décisions qui peuvent être prises à Paris et à Bruxelles, ce serait une grande satisfaction.

Rendez-vous le jeudi 16 mars pour la seconde partie de l’interview du nouveau président de l’AGPM.

Propos recueillis par Noémie Besnard

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