Depuis Foix, l’association La Chèvre de race pyrénéenne, créée en 2004, regroupe les éleveurs de celle qui était très intégrée autrefois dans l’économie familiale, tant pour sa production de lait que sa viande ou son cuir. De 1.000 pyrénéennes répertoriées en 1994, elles sont aujourd’hui 5.000, chez les quelques 210 éleveurs installés entre Landes et Pyrénées Orientales, avec une forte concentration au Pays Basque et en Bigorre.
À Madiran, à la ferme Les Capri’cornes, Christelle Sempé en élève depuis quatre ans. « J’avais commencé avec des Alpines, puis je suis tombée amoureuse de cette race qui fait partie de notre patrimoine, et j’ai rejoint l’association. Dans les Hautes-Pyrénées, nous sommes une bonne vingtaine, en allaitants ou fromagers. Ces chèvres ont le poil très long, ce qui leur permet de se protéger des épineux. Grâce à leurs forts aplombs, leur carrure assez compacte et musclée, elles s’adaptent parfaitement au relief pyrénéen, dans les bois, les vallons ou en estive. Elles ont du caractère, comme toutes les chèvres, mais comme j’ai l’habitude de les manipuler pour la production de lait, elles sont particulièrement sociables, ce qui me permet de travailler aussi au contact de personnes en situation de handicap » explique la jeune éleveuse.
Une race à la robe de couleur variable, extrêmement rustique donc, capable de valoriser les milieux embroussaillés délaissés par d’autres espèces, et mixte puisqu’elle produit du lait et de la viande de qualité.
L’association La Chèvre de race pyrénéenne vise à la sauvegarder alors qu’elle était en déclin, pour permettre à terme aux producteurs du Massif d’en vivre en activité principale ou dans le cadre de petits ateliers de diversification. Elle travaille à conserver la variabilité existante, à améliorer les performances à travers une sélection collective raisonnée, à faire connaître et valoriser les produits, à promouvoir la race et ses systèmes d’élevage, et à faire vivre le réseau en se structurant et en accueillant de nouveaux éleveurs.
Photos : G. Cazaban - C. Sempé
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