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Le bassin de Lacq entre dans la danse des terres rares

C’est une activité stratégique qui va débarquer en Béarn, autour du recyclage des aimants permanents utilisant ces très précieuses matières premières.
Le bassin de Lacq entre dans la danse des terres rares
Ce projet baptisé « Caremag » est porté par l’entreprise lyonnaise Carester, spécialiste des « terres rares ». Il sera développé sur la zone Induslacq à horizon 2024. L’investissement estimé à 42 millions d’euros, devrait générer une soixantaine d’emplois directs.

La Communauté de communes Lacq-Orthez s’est réjoui du développement sur son territoire d’un « projet d’économie circulaire au service du développement durable et de la transition énergétique ». Grâce à un procédé chimique innovant, il est prévu de recycler jusqu’à 1.000 tonnes d’aimants provenant d’équipements en fin de vie. Derrière, l’objectif est de produire 320 tonnes de terres rares par an en Béarn, d’ici 2027, d’une qualité pouvant rivaliser avec la matière première en sortie de mine, mais aussi à des prix compétitifs.

« La transition énergétique en Europe et le développement de l’électromobilité font apparaître des besoins critiques en aimants aux terres rares. En limitant le recours des fabricants d’aimants aux ressources minières principalement importées de Chine, cette unité contribuera à sécuriser l’approvisionnement d’acteurs industriels en France ou en Europe, et à réduire la dépendance aux importations de ces métaux critiques. Elle apportera en outre des bénéfices environnementaux à la chaîne de valeur : empreinte carbone réduite, utilisation de toutes les terres rares issues du recyclage, absence d’extraction minière et absence de radioactivité ».

Pas si rares que cela…

Les « terres rares » sont un groupe de métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium, l'yttrium et les quinze lanthanides. « Ces métaux sont, contrairement à ce que suggère leur appellation, assez répandus dans la croute terrestre, à l'égal de certains métaux usuels. Aujourd’hui, la Chine extrait environ 80% et raffine 90% des terres rares à l’échelle mondiale. Pour autant, elle n’est en possession que d’un tiers des réserves mondiales » précise le groupe basé à Lyon.

« Les applications industrielles des terres rares sont multiples : on les retrouve par exemple dans les catalyseurs de raffinage du pétrole ou de dépollution automobile, dans le verre ou la céramique dans l’électronique civile et militaire. Mais c’est avant tout dans la production des aimants permanents que les terres rares ont un rôle majeur à jouer pour le futur ».


Nettement plus puissant que son ancêtre en ferrite, l’aimant aux terres rares est devenu incontournable par la miniaturisation qu’il permet. On le retrouve ainsi dans la plupart des développements technologiques modernes comme les smartphones, les tablettes, les objets connectés ou encore les éoliennes, les panneaux solaires, les voitures électriques...

En réalité, c’est le procédé pour les isoler de leurs minerais et les purifier à un haut niveau de pureté, préalable indispensable à leur utilisation, qui donne aux terres rares un caractère particulièrement « précieux ».

Ce qualificatif de « terres rares » vient donc de la difficulté de les séparer les unes des autres. « De la manière méticuleuse et précise dont on va extraire d’une fleur sa précieuse huile essentielle pour obtenir les bénéfices les plus concentrés et les plus puissants, il convient de mettre en œuvre des procédés infiniment élaborés pour purifier les terres rares ».

La communauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO) et Chemparc, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Pyrénées-Atlantiques, le Bureau de Développement Economique Attractivité Adour (BDEA) se sont mobilisés auprès de TotalEnergies et de la Sobegi pour convaincre le groupe Carester de s’implanter sur notre territoire.

Excellente nouvelle !

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