À l’hôtel de la Région, son président Alain Rousset, en compagnie d’Arnaud Leroy, le président de l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), a présenté une nouvelle étude néo-aquitaine menée en 2019 et intitulée « Ensemble pour un gaz 100% vert en 2050 ».
Une étude régionale qui s’inscrit d’ailleurs dans la lignée de celle, nationale, publiée par ladite Ademe, GRDF et GRTgaz il y a deux ans, sur « la faisabilité technico-économique d’un gaz d’origine 100% renouvelable ». Cette dernière portait déjà sur les 30 prochaines années, et la principale conclusion en était qu’une « demande de gaz de 276 à 361 TWh en 2050 pourra être satisfaite par du gaz renouvelable, pour un coût global compris entre 116 et 153€/MWh ». Le tout avec un potentiel théorique de 460 TWh, à peu près équitablement réparti entre procédés de méthanisation, de pyro-gazéification et d’électrolyse de l’eau (ou « power to gas »)…
830 nouvelles unités de production en 2050…
Mais il y aurait aussi des raisons d’espérer à l’échelle régionale, si l’on en croit cette toute nouvelle étude néo-aquitaine. On se souvient au passage que la Région a adopté en juillet dernier une « feuille de route » sur ce sujet de la transition énergétique et écologique, ce fameux programme « Néo Terra » comportant une petite douzaine d’axes de travail et d’objectifs chiffrés pour l’échéance 2030.
Parmi ceux-ci, on peut par exemple citer la sortie des pesticides de synthèse, 80% d’exploitations certifiées bio « Haute Valeur Ajoutée », 30% de prélèvements d’eau à vocation agricole en moins en période d’étiage, ou bien encore la création de 100 unités de micro-méthanisation à la ferme.
À en croire l’étude présentée lundi, ce procédé de méthanisation devrait d’ailleurs représenter l’essentiel des 830 unités de production de gaz qui seront créées dans la région d’ici 2050 pour subvenir écologiquement à nos besoins. Cela représente 45 nouvelles unités par an, et plus de 5 par intercommunalité.
La Nouvelle-Aquitaine disposerait d’un important potentiel de 43 TWh, évidemment très lié à notre agriculture : pourraient ainsi être exploités 50% de nos déchets agricoles, 90% des effluves associées à nos activités d’élevage, mais également les « chutes » de notre industrie du bois ou les ressources générées par nos cultures intermédiaires. De quoi couvrir l’intégralité de nos besoins en gaz d’ici 2050, et même 15% des besoins nationaux (via « l’exportation » des 17 TWh de gaz verts qui viendront en plus des 25 de la demande locale). Tout du moins si le scénario général d’une baisse des consommations énergétiques de la population vient à se confirmer…
Un coût limité, mais des citoyens à convaincre…
Avant cela, il s’agira bien sûr de donner un premier coup d’accélérateur dans la nouvelle décennie qui s’ouvre. L’objectif est d’augmenter la production d’énergies renouvelables de 40% d’ici 2030, ainsi que de produire 30% du gaz régional à partir de ressources et d’énergies renouvelables.
La bonne nouvelle, c’est que la conversion de l’infrastructure pourrait se faire à un coût relativement limité : elle ne nécessiterait que 20% de conduites supplémentaires, ce qui ne pèserait qu’à hauteur de 5 euros par MWh, et par suite pour moins de 5% dans le coût de production du gaz, qui restera cependant deux fois plus élevé que celui du gaz fossile en 2030, mais sans les coûts et taxes associés au CO2 émis, appelés à croître dans les années à venir…
Il ne restera donc plus qu’à convaincre les habitants, citoyens et riverains du bien-fondé de ces installations d’unités, notamment par un travail efficace de traitement des odeurs et autres nuisances associées à la production de gaz. Mais peut-être aussi, par une réflexion pertinente sur le dimensionnement de ces unités.
Enfin, alors que ce gaz vert ne représente encore qu’1,5% de la production, on peut ajouter que la réalisation de ces premiers objectifs pour 2030 pourrait occasionner la création… de 6.300 emplois. À méditer…
Plus d’informations sur le site assises-energie.net
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire