Nous vous proposons cette semaine de replonger en enfance en abordant les spectacles qui divertissent petits et grands, à savoir les marionnettes. Ces figurines existent depuis bien longtemps, et n'ont pas toujours été destinées à un public très jeune. Vous connaissez certainement Guignol qui a vu le jour après la révolution française et que la plupart des enfants connaissent. Encore aujourd'hui, des spectacles de marionnettes ont lieu partout en France et nous avons rencontré Mélissa, landaise d'adoption, qui au travers de ces figurines aborde des sujets sensibles et d'actualité à l'attention de nos chères petites têtes blondes.
Pouvez-vous vous présenter ?
Mélissa Porra - J'ai 34 ans et un parcours plutôt atypique. Diplômée d'un master en archéologie à Aix en Provence, j'ai ensuite travaillé dans la conformité bancaire à Paris avant de m'installer dans les Landes. J'y suis devenue maman et à partir de ce moment-là tout a changé en moi. Progressivement je me suis rendue compte que ma vie professionnelle ne pourrait plus être la même. Je voulais élever mon enfant et faire quelque chose qui avait du sens et un rapport avec la nouvelle personne que j'étais.
D'abord maman au foyer, j'ai ensuite eu l'idée de Monaqueta. Tout était limpide, je savais ce que je voulais en faire et j'ai créé le concept (sur le papier) en très peu de temps. En parallèle j'ai commencé à travailler en tant qu'assistante maternelle. Bref, ce projet, c'est le croisement de mes facettes intellectuelle, artistique et militante.
Qu'est-ce qui vous a amené à vous lancer dans les marionnettes ?
M. P. -Je suis une personne militante et souvent heurtée par les injustices et les violences. La violence que vivent les enfants en France, je la voyais déjà un peu, mais c'est durant ma grossesse, (je me renseignais et me formais à devenir maman) que j'ai vu à quel point c'était ancré dans notre société, qu'il s'agissait d'une norme : les VEO (violences dites éducatives ordinaires), l'adultisme, le sexisme, la pédocriminalité. Et ce malgré la loi de 2019 qui interdit toute forme de violence.
Je voulais être dans l'action pour aider au changement dans notre culture et les pédagogies dites alternatives (Montessori, Reggio, Freinet) me paraissaient les plus respectueuses pour le développement et le rythme de l'enfant. Je découvrais sur les réseaux sociaux des comptes qui véhiculaient ces messages de non violence et les soutenais en les suivant.
Et puis une nuit j'ai eu l'idée de "Monaqueta, les découvertes de Fleur et Charlie". C'était limpide, j'avais en tête l'intégralité de ce que je voulais développer et comment. J'avais des idées pour l'évolution de l'entreprise sur plusieurs années si ça fonctionnait.
Et pour parler aux enfants, rien de mieux que des marionnettes...
M. P. -Le théâtre de marionnettes est le support parfait pour sensibiliser les enfants à leurs droits et leur donner toutes les clefs pour ne pas vivre des violences ou savoir y réagir. Il s'agit d'un moment hors temps, sans écran mais aussi d'échanges entre les marionnettes et les spectateurs.
C'est un spectacle à la carte (un menu liste les différentes courtes pièces pour les 3- 10 ans, le spectacle présenté se fait en fonction de la demande lors de la commande), avec deux personnages - Fleur et Charlie - de 9 ans. J'ai travaillé avec des sculpteurs de marionnettes français (Marionnettes Visca) qui ont su capter mes demandes spécifiques. Je voulais casser les codes et permettre à un maximum d'enfants de s'identifier. Avec ces deux enfants, je veux stopper les stéréotypes de genre, la vision d'un unique modèle familial ou encore les représentations non inclusives.
Qu'en est-il du nom « Monaqueta » ?
M. P. - Ce mot signifie "marionnette" en occitan. Je voulais une marque que je peux présenter au niveau national mais avec une identité locale. Le concept c'est aussi l'itinérance du théâtre (au début dans la région, si ça fonctionne j'espère pouvoir faire des représentations dans tout le pays) et dans des lieux tels que les structures scolaires, crèches, centre aéré, hôpitaux... mais aussi dans les événements privés comme les mariages ou les anniversaires. Partout où se trouvent des enfants.
COUP DE POUCE
Outre la visibilité que l'article va vo us donner, de quels type de coup de pouce auriez-vous besoin ?
M. P. -Pour financer le théâtre, mais aussi lancer le site internet, j'ai lancé une campagne de dons sur Ulule. Les personnes peuvent donner ce qu'elles veulent afin de me permettre de réaliser ce projet. Je suis en contact avec un menuisier basque pour le théâtre. Pour aller sur Ulule cliquez ici. Aujourd'hui, je suis à mi-parcours concernant la somme nécessaire.
D'autre part, je suis aussi intéressée pour rencontre des artistes. Notamment des illustrateurs, car j'ai besoin d'établir une charte graphique pour Monaqueta. Puis, au travers de cet article, j'espère pourvoir toucher de potentiels clients, sensible à ma démarche.
Pourquoi aborder des thématiques sérieuses plutôt que des sujets plus légers ?
M. P. - Les enfants aiment qu'on leur dise la vérité, et qu'on les respecte. J'aborde les notions essentielles à leur protection : consentement, secrets, droits des enfants, VEO, punition, sexisme, harcèlement, racisme... La sensibilisation c'est ce qui permettra d'endiguer la violence systémique. C'est aussi un moyen de faire passer ces messages aux adultes, via le spectacle directement ou via les conversations que les enfants entameront avec eux.
Je propose aussi des petites pièces plus légères pour entrecouper le spectacle et ne pas être que dans des sujets pouvant être difficiles. Cela dit j'aborde ces sujets sérieux de façon divertissante. Les textes que j'écris sont relus par une psychologue de l'enfance pour valider ma façon d'aborder les sujets. J'essaye au mieux d'être à "hauteur d'enfants" comme le dit si bien Marion Cuerq, spécialiste de la défense des droits de l'enfant.
Quels sont vos projets à court terme ?
M. P. - A très court terme, il faut que je fasse fabriquer le théâtre pour commencer à me produire dans les alentours . Je souhaitais débuter cet été mais les aléas de l'entrepreneuriat font que cela risque d'être un peu différé.
AUTRE COUP DE POUCE
Afin de permettre à Monaqueta de démarrer ses tournées dans la région, Mélissa mérite des coups de pouce de notre part.
Comment ? N'hésitez pas à relayer cet article auprès de vos contacts et via vos réseaux sociaux, afin de faire connaître aux structures scolaires, crèches, centres aéré, hôpitaux... que Monaqueta existe et que ce théâtre de marionnettes peut contribuer au bien-être des enfants. N'hésitez pas à cliquer sur le lien ci-dessous afin d'aider Mélissa à fabriquer son théâtre.
Propos recueillis par Sébastien Soumagnas
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