C'est très jeune, grâce à son école primaire, que Quentin Vlamynck, découvre la voile. « On a cette chance à Biscarrosse, d'avoir deux semaines par an des sorties en voile. C'est comme ça que j'ai découvert cette discipline, et j'ai tout de suite accroché », commence-t-il. Un attrait pour la dimension sportive, mais également pour le côté technique, la préparation méticuleuse que cela demande, et l'organisation bien huilée qui doit aller avec. « Et puis cela a d'autres avantages ! C'est un sport qui coûte assez cher, donc rapidement cela nous apprend à gérer notre portefeuille par exemple. C'est aussi un bon moyen d'apprendre comment fonctionne le vent. Et puis bien sûr, il y a ce sentiment de liberté qui est génial ».
Cette découverte le fait donc très vite tomber amoureux de la voile, il s'y implique de plus en plus, arrête le football, et consacre même ses études vers une carrière dans les métiers marins. « C'est juste avant d'aller à la fac que j'ai eu l'opportunité d'intégrer le Team Lalou Multi, basé au Verdon-sur-Mer en Gironde. Ça s'est tellement bien passé, que je ne l'ai jamais quitté ! »
Une expérience dont il est très reconnaissant, qui lui a ouvert les portes de son rêve, et qu'il souhaite partager à son tour. « L 'Aquitaine n'est pas tant un pays de voile contrairement à la Bretagne par exemple. On le voit, rien que dans notre quotidien, les fournisseurs et les transporteurs sont moins disponibles, donc cela nous demande de beaucoup anticiper et de s'organiser en conséquence. C'est aussi assez difficile pour trouver des partenaires. Et forcément, ce n'est pas très populaire auprès des jeunes, ou du moins il est difficile pour ceux que ça intéresse de se faire une place sans devoir partir ».
C'est notamment pour ça que les prochaines années du team Neo Sailing Technologies (Lalou Multi) seront dédiées à un projet visant à démocratiser la voile. « Nous venons d'acquérir un nouveau bateau, dans une nouvelle catégorie dont la course principale sera la Solitaire du Figaro. Mais dans nos projets, nous avons également envie de participer au Tour de France à la voile, avec dans notre équipage des jeunes aquitains. L'idée est de leur permettre d'avoir accès à un bateau sans rien payé, et de bénéficier de conseils, et d'une expérience riche. J'ai envie de leur tendre la main comme on m'a tendu la main quand j'avais leur âge ».
COUP DE POUCE
Mais pour ce faire, le team Neo Sailing Technologies recherche des partenaires. « Le budget total est de 300 000 euros. Aujourd’hui, je dirais que nous avons un tiers du budget environ. C'est suffisant pour faire les courses que l'on a prévu, mais forcément, plus l'on aura de moyens, plus l'on pourra faire de courses, et plus l'on pourra progresser et impliquer du monde dans notre aventure ».
Une aventure d'autant plus solidaire que si pendant près de 10 ans, le bateau de l'équipe était aux couleurs d'Arkema, ce nouveau projet sera lui sous les couleurs des Étoiles Filantes, une association qui vient en soutien à des enfants victimes d'un cancer pédiatrique rare. « Il y a deux moyens de nous accompagner : le sponsoring classique, dont les prix sont entre 15 000 euros et 200 000 euros, pour avoir son logo sur notre bateau notamment. Et il y a également le mécénat, libre ». Dans le premier cas, les dépenses de sponsoring sont déductibles du résultat de l'entreprise partenaires et la TVA déductible, quand le second permet quant à lui une défiscalisation.
Pour Quentin Vlamynck, second de la Route du Rhum 2022 et vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2023, « c'est un moyen de donner du sens à [sa] navigation ». L'occasion également de faire parler d'une association et de ses missions. « L'idée est de pouvoir se servir du bateau comme un outil pour aider les enfants. Nous pourrait les emmener en mer, et si ce n'est pas possible, je souhaite pouvoir aller les voir, les rencontrer, et leur raconter mes histoires et mes aventures pour leur permettre de s'évader un peu avec moi ».
Ces projets pourront donner naissance à tant d'autres, mais la problématique financière sera toujours présente. « J'adore m'impliquer dans différents projets qu'entreprend le team, j'y prends beaucoup de plaisir, mais on y va petit à petit, et on fait les choses au fur et à mesure. Aujourd’hui les calendriers sont très chargés, et pour pouvoir tout assurer, il faut des partenaires solides. Je rêve notamment de faire un jour un tour du monde, participer au Vendée Globe, mais là aussi cela demande des budgets importants. Donc pour le moment, on va se concentrer sur les deux prochaines années et sur nos projets avec les Étoiles Filantes et notre nouveau bateau ». Une sage décision pour ne pas faire naufrage, et au contraire, pouvoir naviguer sur l'océan du succès...
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