De sérieuses études scientifiques prouvent que les patients hospitalisés dans une chambre donnant sur un paysage verdoyant et naturel quittent l’hôpital (en ayant pris moins d’antidouleurs en outre) un jour plus tôt que leur voisin d’infortune dont la vue donnait sur… du béton.
Vous en voulez encore ? Les enfants entourés, à l’école ou dans leur environnement familial, d’espaces verts ont des capacités de concentration et de mémorisation nettement supérieures aux autres. Quant à leur créativité (et la nôtre), elle augmenterait de 50% (non, il n’y a pas d’erreur de frappe) après six jours en pleine nature. Sans entrer dans des détails trop techniques, des chercheurs de l’Université de Stanford (Massachussets, États-Unis) ont révélé qu’une marche de 90 minutes dans la nature a un impact sur le cortex-préfrontal, diminuant de façon significative stress et pessimisme.
À Tokyo, Japon, d’autres chercheurs ont démontré qu’une immersion de deux jours dans la forêt avait des effets bénéfiques sur les défenses immunitaires en augmentant de façon significative le taux de lymphocytes NK (NK pour Natural Killer, vous pouvez vérifier, je n’invente rien). Le professeur Qing Li de la Nippon Medical School de Tokyo s’est même amusé à faire plusieurs prélèvements sanguins à plusieurs moments de la journée sur deux groupes d’individus : l’un en ville, l’autre en forêt. Il en est ressorti que l’activité parasympathique connaissait une augmentation de 100% pendant une marche en forêt versus marche en ville. Quant au fameux cortisol, marqueur du stress par excellence, il baisse de 16% lors de la même balade dans les bois.
Cromagnon, tu étais, Cromagnon, tu resteras…
Rien d’illogique à cela lorsqu’on considère que l’homme a toujours vécu en forte symbiose avec la nature, s’en nourrissant, l’utilisant pour son développement, et que ce n’est que depuis l’industrialisation et la migration des campagnes vers les villes que la déconnection s’est installée peu à peu. On n’a pas tardé à en voir le prix sur notre santé tant physique que mentale ! « Notre santé mentale est très dépendante de notre environnement. Or, aujourd’hui, près de 70% de la population mondiale vit dans les villes. Ce contexte artificiel n’est pas adapté à l’anatomie du cerveau de l’homme moderne », affirme Michel Le Van Quyen, auteur chez Flammarion de l’ouvrage « Cerveau et Nature », sous-titré : « Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde ». Et de nous rappeler que nous continuons d’être proches de l’homme de Cromagnon, et que notre cerveau « reste largement celui d’un chasseur-cueilleur des steppes verdoyantes de nos origines paléolithiques. » Bigre, bigre…
1-2-3, nous irons au bois…
Si l’on retourne au Japon deux secondes, on y fera alors connaissance d’un phénomène ancestral inspiré du bouddhisme : le shinrin yoku, littéralement « les bains de forêt », assez proches d’une forme de méditation. Avec de plus en plus d’adeptes à travers le monde, le shinrin yoku est appréhendé comme une médecine. Amos Clifford, fondateur de l’association de Thérapies de la Nature et de la Forêt en Californie, explique : « Il faut prendre son temps pour noter ce que l’on voit, respirer profondément, sentir le contact avec l’air, la texture des feuilles, écouter le vent dans les arbres, le cri des oiseaux… » Mais sans recourir nécessairement à un guide de shinrin yoku, pourquoi ne pas simplement s’asseoir contre un arbre, fermer les yeux, toucher la terre, respirer profondément… Retrouver notre vraie nature… dans la nature…
Et ta mer ?
Pas de jaloux, car c’est une vraie championne, elle aussi. À son contact, la pression artérielle diminue, le rythme de la respiration et la fréquence cardiaque s’apaisent, dixit notre même auteur Michel Le van Quyen. Sans compter que le va-et-vient des vagues va aider notre cerveau à émettre des ondes de plus basse fréquence, vagues électriques en somme qui nous approchent du calme absolu.
L’excellente nouvelle de tout ça, c’est que pas besoin de filer au Japon ou près de l’Océan Pacifique, dans nos belles Pyrénées, Landes, Gers, ou Côte basque, tout est là, sous nos doigts… Des privilégiés, qu’on vous dit !
Gracianne Hastoy
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