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Côte sud des Landes : sensibilisation autour des déchets ménagers

Pour l'année en cours, le Sitcom a voté un budget de près de 90 millions d'euros. Une somme qui ne cesse d'augmenter année après année, générant des questionnements, voire des crispations pour certains. L'objectif est d'expliquer les raisons et d'apaiser les tensions afin de trouver des solutions...
Des agents du Sitcom portent une poubelle.Photo : Sitcom.
Fondé en 1969, le Syndicat intercommunal Côte sud des Landes est chargé de la collecte et du traitement des déchets ménagers et assimilés sur un territoire de plus de 2.000 km² comprenant 5 collectivités et 76 communes, avec environ 180.000 résidents à l'année, et plus de double en été...

Chaque année, le Sitcom traite environ 300 000 tonnes de déchets. « Nous exerçons l'intégralité de nos missions en régie, c'est-à-dire en interne, sans la participation d'organismes extérieurs », explique Thomas Vachey, directeur de la structure publique. Pour ce faire, ce sont environ 400 agents qui sont embauchés par l'organisme. « Nous nous occupons de la collecte, que ce soit via les véhicules qui parcourent le territoire ou grâce aux déchetteries, mais aussi du traitement des déchets, de leur valorisation, du recyclage, etc. ». Sur les sites du Sitcom 40, la quasi-totalité des déchets trouve d'ailleurs une seconde vie. « Pour être précis, ce sont 95 % des déchets qui sont recyclés ou valorisés. C'est bien plus que la moyenne nationale », se réjouit le directeur.

Cependant, toute cette activité en interne et tous ces chiffres, aussi positifs et réjouissants soient-il, ont un coût. « En 2024, le budget est de 70 millions d'euros pour le fonctionnement de la structure, et 20 millions d'euros pour des investissements divers ». Une enveloppe de 90 millions d'euros donc, alimentée aux trois quarts par les collectivités adhérentes elles-mêmes financées par la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères intégrée dans la taxe foncière. « La problématique, c'est que tous les ans, nos besoins financiers augmentent du fait de facteurs externes aux choix faits sur notre territoire ».

Les raisons de ces augmentations sont diverses : fiscalité, augmentation de certaines taxes, marché mondial des matières premières et secondaires, inflation, réglementation, développement de nouvelles filières, etc. À titre d'exemple, nous pouvons citer la Taxe Générale pour les Activités Polluantes (TGAP), prélevée sur chaque tonne de déchets incinérée : « Jusqu’en 2020, le taux applicable au Sitcom (3€/tonne) était le taux le plus bas en France, compte tenu de la modernité et des performances de l'Unité de Valorisation Énergétique. Mais en l'espace de 4 ans, nous sommes passés d'une taxe de 273 000 euros en 2020, à 1 274 000 euros en 2024 ».

Des coûts qui augmentent donc, et des bénéfices potentiels qui se réduisent, notamment sur la reprise de matériaux. « Les recettes de vente des matières issues du tri des usagers sont une source de revenus non négligeables pour le Sitcom. En 2022, ces recettes avoisinaient les 4 millions d'euros, soit 25% des recettes totales du Sitcom (hors contributions des collectivités adhérentes) ». Si l'on prend l'exemple du carton, de 100 euros la tonne il y a quelques années, la même quantité n'est aujourd'hui reprise qu'à 20 euros. « L’année 2023 a connu un véritable écroulement des marchés de reprise, ayant pour conséquence directe une nouvelle perte de recette de plus d’un million d’euros alors que les habitants du territoire n'ont jamais aussi bien trié ».

Photo : Sitcom.
Photo : Sitcom.

Tant de raisons qui font du Sitcom un simple passager d'une situation qui impacte de façon générale l'ensemble des structures de gestion des déchets partout en France. « Ce sont des éléments totalement indépendant de notre volonté... », déplore Thomas Vachey. « C'est une situation similaire à ce que toutes les structures connaissent et subissent, mais étant donné que nous travaillons sur des quantités très importantes, la note est forcément très importante. Fort heureusement, les choix politiques forts et la dynamique positive menée par le Sitcom depuis plusieurs années en termes de maîtrise des coûts, d’innovation, d’optimisation de ces procédés et d’identification de nouvelles filières de recyclage, permettent de réduire l’impact de ces facteurs sans toutefois bien sûr les compenser totalement, loin de là ».

Ainsi, le Sitcom a entrepris une démarche d’information et de sensibilisation sur le « vrai coût de la performance environnementale », pour reprendre le titre d'un document transmis aux élus. Une douzaine de pages qui présente la situation et les problématiques rencontrées par la structure, avec des chiffres et des détails pour permettre aux élus de disposer de tous les éléments nécessaires. « Nous sommes conscients que ce sujet n'est pas forcément simple à appréhender quand on n'a pas le nez dedans, c'est pour cela que nous avons rédigé ce document. Nous sommes bien conscient de la réalité financière du service de gestion des déchets, et nous cherchons à l'expliquer et à faire comprendre que nos marges de manœuvre sont réduites ».

Le Sitcom reste également proactif afin de trouver des solutions pour faire des économies, mieux trier, et avoir moins de déchets à traiter en fin de chaîne. « Nous menons également des actions de proximité lors d'événements, auprès des scolaires. Nous avons plusieurs idées de communication assez ludiques pour rendre la problématique accessible à tous. Nous avons face à nous un challenge à relever, dans l’intérêt du territoire et de ses habitants. Cette situation avait été identifiée dès 2020 et a fait l’objet d’un plan d’action détaillé qui a pris la forme d’une feuille de route sur la période 2021-2026 validée par l’ensemble des élus. À nous de poursuivre la mise en œuvre de ces actions au plus vite pour y répondre du mieux possible ! », conclut Thomas Vachey.

Timothé Linard

Plus d'informations sur le Sitcom Côte sud des Landes

Commentaires (1)


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ELISABETH DEILLER
il y a 5 mois -
L'augmentation des coûts à laquelle le Sitcom est confronté ne fait pas de doute en revanche les dispositions prises pour y remédier sont très contestables et contestées. La Redevance spéciale mise à la charge de TOUS les particuliers (qui s'acquittent déjà de la TEOM) aveuglément sans tenir compte réellement (le code APE n'est pas un critère valide) de l'activité, du CA et de la quantité réelle (souvent inexistante) de déchets générés est inique. D'autres, confrontés aux mêmes difficultés, ont fait mieux : des mesures justes et efficaces doivent être discutées et adoptées. Pour plus d'informations consultez le document publié par SPSH : https://www.spsh40.com/2024/04/23/la-redevance-tres-speciale-flash-info-n-62/

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