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LE PRODUCTEUR DU JOURStéphanie Siberchicot, paysanne du grain au pain

Depuis deux ans, cette Landaise de 38 ans a repris l’exploitation familiale en lui insufflant une nouvelle dynamique. Intolérants au gluten, bienvenus à la Ferme de Boy !
Stéphanie Siberchicot, entourée de son marie Frédéric, et de ses parents, Francis et Bernadette, a repris l'exploitation familiale à Saint-Lon-les-Mines, dans les Landes.
Stéphanie Siberchicot a grandi au rythme du travail à la ferme à Saint-Lon-les-Mines. Sa mère s’occupe d’un atelier de palmipèdes tandis que son père y cultive du maïs et élève des vaches laitières.

La ferme de Boy cultive depuis trois ans maintenant une vingtaine de variétés de blés anciens, sélectionnés pour leurs qualités gustatives et nutritionnelles, et du maïs population qu’elle transforme en pains. « Le mélange de variétés offre une certaine complémentarité. Elles sont sélectionnées pour s’adapter au terroir et pour leurs qualités nutritionnelles », souligne l’agricultrice landaise.

Stéphanie Siberchicot débute officiellement la nouvelle activité de la ferme de Boy en avril 2020 et aménage par la suite l'ancienne laiterie pour en faire un fournil, avec un four à bois et un pétrin. Elle devient aussi membre de l’Association landaise pour la Promotion de l'agriculture durable (Alpad), qui organise des formations ainsi que des visites d’exploitations pour diffuser les bonnes pratiques et amorcer une réflexion sur l’agriculture durable.

Elle réalise ainsi différents pains, mais aussi des biscuits, des brioches, des pastis… Qu’elle vend dans sa boutique directement sur l’exploitation familiale (325, route de haut Bordes,), et ne manque pas d’idées pour développer son activité ni de recettes à tester !

Vous pouvez également trouver les produits de la ferme de Boy dans le magasin l’œuf Libre angressois, de Jérôme Duffau à Angresse. Mais avant d’en arriver là, le chemin n’a pas était de tout repos…

D’un bac scientifique à un BPREA

« Après l'obtention de mon BAC Scientifique, j'ai mis un peu de temps à trouver ma voie… J'ai donc testé différents domaines : santé, social, logistique, pour finalement me régaler dans celui de la Petite Enfance, en exerçant les métiers d'ATSEM et d'animatrice en école maternelle », raconte Stéphanie Siberchicot.

Je voulais faire quelque chose de ce lieu…


Le destin l’a cependant ramené dans l’entreprise familiale, avec un tout nouveau projet : la première pièce du puzzle s’est mise en place juste avant le départ à la retraite de son père, qui a marqué la fin de l'élevage et de la traite des vaches.

Il entame cependant une diversification des cultures et rejoint un petit groupe de paysans réuni au sein de la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) Protéole. « La vue des étables et des prairies désespérément vides m'a particulièrement touchée et questionnée sur le devenir de l'exploitation familiale. J’y ai beaucoup de bons souvenirs et je voulais faire quelque chose de ce lieu », confie-t-elle.

J’ai la chance d’avoir grandi dans ce milieu et de pouvoir reprendre l’exploitation familiale…


En 2016, Stéphanie et son mari découvrent l'hypersensibilité au gluten de ce dernier. Le couple se documente sur les causes de ce trouble et rencontre des paysans qui cultivent des variétés anciennes de blés plus digestes et les transforment à la ferme.

Totalement novice dans le domaine des grandes cultures et de leur transformation, une formation s'imposait... En 2017, Stéphanie Siberchicot s’inscrit donc à un Brevet Professionnel Responsable d'Exploitation Agricole (BPREA) en "Agriculture Biologique", option paysan "du grain au pain" dans le Tarn. Durant les dix mois qui suivent, elle effectue des stages dans différentes exploitations, se forme à la gestion, à l’utilisation d’un moulin, la transformation du blé…

« J’ai la chance d’avoir grandi dans ce milieu et de pouvoir reprendre l’exploitation familiale : mes parents m’ont encouragée à réaliser cette nouvelle aventure et m’épaulent encore aujourd’hui dans ce projet », assure Stéphanie Siberchicot. Ça ne mange pas de pain ? Oh que si, bien au contraire

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