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DÉCRYPTAGETélétravail, bonne ou mauvaise solution ?

Depuis jeudi dernier, on connaît les mesures d'économies prônées par le gouvernement, destinées à éviter les coupures de gaz et d’électricité dans les temps à venir. Dont l’une recommande de recourir au télétravail. Bonne ou mauvaise idée ? Décryptage.
Photo d'une personne en télétravail

La pandémie de la Covid-19 a balayé bien des certitudes, en particulier celle du modèle inventé par Ford, où les salariés pointent à la même heure, effectuent la même tache, en un lieu unique. Depuis janvier, trois à quatre jours par semaine de télétravail sont recommandés pour les salariés occupant principalement des fonctions de bureau. Particulièrement concernés, les agents de la fonction publique vont ainsi bénéficier d’une augmentation de l’indemnité forfaitaire de télétravail de 15 %. Côté salarié du privé, l’employeur n’est pas tenu de verser une quelconque indemnité, quoique l’URSSAF indique que si c’est le cas, elle sera exonérée de charges sociales et donne à titre d’exemple, la somme de 30 euros/mois pour trois jours de télétravail par semaine, 40 pour quatre jours.

D’où consensus ? Pas vraiment, car les critiques ne manquent pas, et sont tout à fait argumentées. Côté entreprise, du point de vue énergétique, pour que le télétravail soit pleinement efficace, il faut que les bureaux soient totalement fermés. Autrement dit, que plus personne n’y bosse, car rien que deux personnes sur un plateau accueillant d’habitude une trentaine – ou plus - de salariés oblige à maintenir chauffage et électricité à leur étiage habituel. Kif kif côté résidence particulière, où la présence chez lui du télétravailleur va engendrer une consommation supérieure d’énergie, électrique et surtout calorique. Essayez de rester le derrière sur un fauteuil durant six heures, avec 19 degrés ambiant, un plaid sur les genoux et un bob sur la tête, rien de mieux pour s’entraîner à fréquenter les Inuits.

En fait, la vertu est ailleurs : adopter, ou plutôt se voir imposer le télétravail, cela suppose la suppression des trajets maison-bureau-maison. L’Ademe a calculé une réduction de 69 % du volume des déplacements, comparé à un jour « normal » de bureau. Super, ça ! Mais aïe, il faut relativiser, parce que du coup, le télétravailleur part davantage en week-end, et utilise plus la visioconférence, d’où une consommation énergétique plus élevée.

Rien n’est simple donc, même si sur le fond, tout le monde tombe d’accord : autant pour la santé de notre portefeuille que pour « sauver la planète », il faut réduire nos dépenses. À commencer par l’énergie. Télétravailleurs de tous les pays, au boulot !

Dominique Padovani

Ne manquez pas notre prochain article du mercredi 12 octobre : Liz Truss, amie ou ennemie ?

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