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CHANGER DE VIEValentine, passionnée d'architecture d'intérieur

Après 10 ans dans l'événementiel en région parisienne, Valentine fait de sa passion son nouveau travail à l'issue du confinement. Installée à Came, elle a créé Casa Hita. Rencontre...
Portrait de Valentine Rocheteau

Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours avant votre arrivée au Pays basque ?

Valentine Rocheteau - Je m’appelle Valentine, j’ai 32 ans, je suis originaire de Vendée et j’ai commencé ma carrière professionnelle dans l’événementiel. J’ai passé environ 8 ans en agence et j’ai ensuite été free-lance pendant presque 2 ans.

J’ai eu la chance d’évoluer dans des structures qui m’ont permis d’être vraiment multi-casquettes car j’ai aussi bien travaillé en tant que directrice de projet, de production puis du planning stratégique. Le projet me permettait d’être l’interface client et d’imaginer le format et le contenu d’événements qui répondraient à ses attentes. La production me permettait d’accéder à ce volet terrain qui me passionnait tout autant : veiller à réaliser le projet promis par l’équipe projet, coordonner les différents métiers sollicités dans ce cadre, tenir les délais, suivre le budget, gérer les aléas…

Cette expérience a véritablement nourri ma curiosité, ma soif d’apprendre, mon envie de rencontres.

Qu'est-ce qui vous a amené à vous reconvertir dans l'architecture d'intérieur ?

V.R - C’est un peu « cliché » mais j’ai commencé à chercher le sens de mon job et de ma mission pendant mes deux congés maternité. Je manquais d’une sensation de « faire du bien », j’avais du mal à mesurer l’impact de mes actions et il me trottait toujours dans la tête l’envie de conjuguer job et passion.

J’étais devenue free-lance au moment du confinement, inutile de dire que je n’avais donc plus de travail… J’ai assez naturellement mené ma réflexion autour de cette reconversion. Je savais ce que je voulais : faire de l’architecture d’intérieur. La réflexion était finalement plus portée sur la façon dont cela pouvait arriver, comment conduire ce changement sans impact majeur ou du moins négatif sur ma vie de famille.

Pourquoi l'architecture d'intérieur, vous avez repris des études ?

V.R - J’ai longtemps été dans une pratique du sport intensive et cela prenait tout mon temps libre, mais, d’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été sensible aux arts d’une manière générale. Alors, quand j’ai arrêté la pratique du basket, cet intérêt s’est révélé d’autant plus présent que je pouvais mieux l’explorer. Ma curiosité s’est vite portée sur le design et l’architecture. 

Le milieu de l’événementiel étant assez artistique, j’avais la chance de pouvoir nourrir et me servir de cette curiosité pour mes projets. J’ai rapidement eu envie d’aller plus loin dans ma mission de projet et d’essayer une nouvelle casquette, celle de scénographe ou « set designer ». Pour y parvenir, j’ai appris toute seule à utiliser le logiciel de modélisation 3D sketchup.

Quand j’ai pris cette décision de reconversion, je me suis orientée vers une formation courte qui mettait l’accent sur un apprentissage plutôt technique (conception, normes, revêtements, fournitures...)  car j’étais finalement assez rassurée par ma capacité à piloter un projet, coordonner des métiers, produire des vues 3D.

Qu'est-ce que la reconversion a changé dans votre vie ?

V.R - J’ai opté pour ce nouveau métier, portée par mon envie de conjuguer job et passion. Avec un peu recul désormais, ce qui me plaît le plus dans cette nouvelle activité, c’est son impact. Il ne s’agit pas de simples projets pour moi, j’ai conscience que mes clients y projettent leur vie, leurs envies, parfois leurs rêves et que l’investissement financier tout comme l’engagement émotionnel sont majeurs. 

Aussi, quand je trouve ma place et mon rôle auprès d’eux, il me tient à cœur de défendre leurs envies et de leur faire profiter un maximum de cette aventure en les dépolluant un maximum. Alors quand le dessin leur plaît, quand je trouve avec eux LA bonne fourniture, quand je leur révèle les nouveaux volumes ou que je leur partage une solution technique trouvée par suite d’un imprévu… j’ai l’impression de leur faire du bien.

Valentine Rocheteau

Comment s'est organisée votre nouvelle vie au niveau familial ?

V.R - Mon conjoint étant originaire de Saint Martin de Seignanx, nous avons toujours su qu’on quitterait Paris pour venir s’installer au Pays basque. Avant de partir, on vivait à quatre dans 60m2 ça commençait à être serré mais au-delà de ça on ne sentait plus notre famille « au bon endroit ». L’idée était déjà assez claire avant le confinement, on projetait de s’installer en 2022-2023.

Le confinement a clairement fini de nous convaincre et, je dois l’avouer, de me rendre impatiente. Nous avons trouvé fin 2020 une maison qui ressemblait à tout ce que l’on se souhaitait… alors le projet s’est accéléré et nous avons déménagé durant l’été 2021.

Le timing était super juste pour moi puisque je lançais mon activité. Du côté de mon conjoint cela n’était pas aussi simple. Son activité et son rôle (il fait partie des fondateurs/associés de l’agence Frénésie) impliquent qu’il soit présent à Paris assez régulièrement. Aussi, il s’y rend une semaine sur deux. L’organisation familiale a donc évolué mais après une bonne année d’exercice, on peut dire que chacun y a bien (re)trouvé sa place.

Quels types de services proposez-vous à vos clients ?

V.R - Qu’ils soient particuliers ou professionnels, je peux accompagner mes clients de la conception de leur projet à la livraison du chantier. La conception implique le travail des plans 2D, la recherche de matériaux et fournitures, la modélisation 3D, le dessin de mobilier sur mesure.

Lors de la phase de consultation des entreprises je me charge de préparer un cahier des charges précis et peux, à cette occasion, consulter des entreprises et artisans de mon réseau. Enfin, je peux également m’occuper de la partie décoration à savoir le sourcing de mobilier et décoration.

Mon accompagnement est « à la carte », composé selon les besoins des maitres d’ouvrage. En termes de typologie de projets, j’accompagne tout type de rénovation (appartement, maison, espaces commerciaux, bureaux...) ainsi que des extensions et construction jusqu’à 150m2.

Avez-vous un style, une patte qui vous différencie de vos confrères ?

V.R - Je cherche avant tout à être juste. Juste envers les clients en défendant toujours leurs intérêts et le projet tel que nous l’imaginons mais aussi à l’égard des entreprises et artisans que je soutiens de la même façon.

Concernant ma mission également, je facture mes honoraires au temps passé (estimé et forfaitaire), c’est à mon sens plus équitable mais aussi plus tangible pour les clients. Toutes ces ajustements participent selon moi à créer une relation de confiance indispensable à la bonne réalisation d’un projet.

Concernant le style, je m’adapte aux envies et goûts des maîtres d’ouvrages, mes réalisations jusqu’ici l’illustrent bien. Pour autant il y a évidemment des choses que j’affectionne particulièrement : j’aime revisiter les espaces de façon minimaliste avec des lignes simples, une coquille finalement assez épurée pour mettre en lumière les matériaux, revêtements et les objets (que j’adore vintage - j’ai une passion pour le design des 70’s !).

J’ai un sens du détail assez aiguisé et, d’une manière générale, chaque projet me rend enthousiaste, mais quand les maîtres d’ouvrage sont prêts à pousser les curseurs sur la couleur ou l’originalité des revêtements par exemple, je suis conquise. En ce sens, j’adorerais réaliser un projet de boutique ou lieu de convivialité (hôtel, restaurant, bar...).  

Et pour finir, pourquoi Casa Hita ?

V.R - J’aimais la consonance de Casa pour commencer. Ensuite je n’avais pas particulièrement envie d’y associer mon nom j’ai donc cherché un mot qui sonne bien et qui ait du sens. Hita signifie "chaleur" en islandais et " trouver" en suédois et ces deux mots racontent finalement assez bien ce que j’aime dans mon métier et ma façon de l’aborder : la chaleur des rencontres, celle d’intérieurs généreux, uniques, « solaires » et le fait de trouver les bonnes lignes du projet, les bons objets et les bonnes personnes avec qui partager cette aventure

Sébastien Soumagnas

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