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    CatalogneLe décryptage de PresseLib’

    La Communauté autonome en sécession essaiera de voter le 1er octobre. Au Pays basque, les indépendantistes observent, afin d’éviter les mêmes erreurs et se lancer à leur tour
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    Les jours qui viennent risquent d’être tendus en Catalogne, avec le 1er octobre la tenue d’un référendum portant sur l’indépendance – ou pas – de ce territoire. Là où l’affaire se corse, c’est que le Conseil constitutionnel a déclaré illégale la consultation, que les dirigeant catalans entendent mener à bien vaille que vaille. Décryptage d’une situation compliquée et explosive.

    Une répétition du 6 octobre 1934, lorsque Lluis Companys avait proclamé unilatéralement « l’Etat catalan », sous forme de « République catalane ». La répression avait été rude : tous les membres du gouvernement local, les chefs de la police avaient été emprisonnés, soit 5.000 personnes, l’autonomie suspendue. On n’en est bien sûr pas encore là, mais à bien y regarder, la situation présente bien des similitudes

    A Madrid, la doctrine est simple : l’Espagne est une et indivisible, et le restera. Un point, c’est tout. Et déjà des mesures coercitives ont été prises en Catalogne ; saisie de bon nombre de bulletins de vote et des urnes, blocage des subventions et des comptes de la Generalitat, envoi de la Garde civile à Barcelone et ailleurs et déjà l’arrestation de quatorze meneurs séparatistes. Et ce n’est qu’un début !

    Le référendum aura-t-il lieu ? Certainement, quoique complètement biaisé, avec peu d’urnes pour recueillir les bulletins, des villes se refusant à l’organiser, la police catalane (les Mossos) divisée et ses détracteurs restant chez eux pour ne pas donner crédit au résultat, et surtout sans aucune valeur légale.

    Plus que tout, ce sont les affrontements violents qui sont à craindre tant les nerfs sont à vif, tant entre Catalans (qui d’après plusieurs sondages sont en majorité opposés à l’indépendance) que dans les milieux politiques, la coalition Podemos, par exemple, étant partisan de laisser s’organiser la consultation, mais pas de la séparation du territoire de l’Espagne. Mais pour Madrid, l’autoriser serait lancer un engrenage irréversible.

    Du côté de Vitoria, capitale de l’Euskadi, on scrute avec attention la situation, afin d’éviter de commettre les mêmes erreurs et de mener à son terme un processus d’autodétermination, revendiqué par toute la gauche abertzale en même temps que le PNV.

    Première leçon : l’affrontement direct avec Madrid est voué à l’échec (on l’avait constaté avec le Plan Ibarretxe). Second enseignement : il convient de diviser en amont, c’est-à-dire les partis politiques nationaux, afin de priver de majorité le PP, actuellement au pouvoir, et soutenu en la circonstance par le PSOE, comme la corde soutient le pendu.

    Les jours qui viennent seront tendus, et même davantage, et aussi très instructifs pour l’avenir de deux des régions rebelles, dont leurs dirigeants ne se sentent plus espagnols. Mais ceux du côté de Barcelone qui se voyaient indépendants en cette fin 2017 vont être forcément déçus. Très déçus même.

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