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Créateurs et Passionnés

Le bayonnais Lynxter dans la troisième dimension

Julien Duhalde, Karim Sinno et Thomas Batigne, un trio de diplômés de l’École Nationale d’Ingénieurs de Tarbes portent ce réjouissant projet au nom « un poil félin »…
LYNXTER 1
Créée en 2016 et installée à la pépinière Technocité, la jeune pousse Lynxter conçoit et produit des machines de fabrication additive. En misant sur l’ouverture et la modularité. On vous explique.

Partie prenante dans la création toute récente du pôle AdditiValley, elle travaille déjà avec de grands groupes comme Airbus ou Total. Elle est en cours de levée de fonds et son activité devrait rapidement décoller.

Lynxter : un projet réjouissant, car il réunit des énergies, des compétences et des ambitions sur un marché exigeant mais plein de perspectives : la fabrication additive, autrement appelée « impression 3D », une dénomination héritée du début des années 2010, lorsqu’on tablait avant tout sur l’essor de cette technologie auprès du grand public.

« Le boom médiatique qu’il y a eu a créé un paradoxe, avec d’un côté des particuliers très vite équipés, et de l’autre des professionnels qui ignoraient à peu près tout du procédé et de machines dont l’utilisation réclame connaissances et compétences », explique Karim Sinno.

Un large champ d’applications…

Les fondements technologiques de l’impression 3D ne sont pas nouveaux. Mais les principaux brevets associés, déposés dans les années 80, sont entrés dans le domaine public au début des années 2010. Aujourd’hui, près de 10 ans plus tard, les débouchés de la technologie seraient plutôt à rechercher dans l’industrie, dans le secteur médical ou dans le domaine éducatif au sens large, notamment à travers « fablabs » et autres plateformes communautaires. Ce sont en tout cas là les 3 principales clientèles ciblées par la jeune pousse bayonnaise.

Les 3 ingénieurs avaient pu mesurer dès leurs débuts l’intérêt des grands groupes pour la fabrication additive. Encore étudiants, ils avaient développé un premier prototype, rapidement suivi par la signature d’un premier contrat… avec Airbus ! Et remporté au passage le concours des Entrepreneuriales.

La collaboration s’est poursuivie avec l’avionneur, puisqu’il a depuis acquis deux autres machines : « Ils s’en servent pour du prototypage ou de l’outillage de production. Cela leur a permis de mettre en place un circuit court de fabrication interne, et par là de réduire le temps de développement de certaines pièces techniques », révèle Karim Sinno.

Derrière cet exemple marquant, on doit comprendre que ces machines sont particulièrement compétitives dans un contexte de production de pièces à l’unité ou en petite série, car elles ne nécessitent plus d’investir dans des moules.

Pour les grands groupes industriels, la technologie va ainsi bénéficier directement aux activités de R&D (pour le prototypage de pièces techniques) ou de maintenance et d’exploitation (par l’impression à la demande d’outillage de production). Dans la pratique, le champ d’applications est extrêmement vaste. Certaines sont encore à définir, et c’est sans doute là le but de la création récente du pôle AdditiValley (voir notre article sur Compétitiv’Eko). Dans le domaine médical, la machine Lynxter va par exemple imprimer des modèles anatomiques (organes, etc.), lesquels serviront dans un contexte de simulation/préparation d’opérations chirurgicales.

Deux maîtres-mots : ouverture et modularité…

Restait tout de même pour Lynxter à se démarquer de l’offre existante par des innovations et des choix technologiques. Sur la vingtaine de technologies d’impression 3D aujourd’hui répertoriées, la machine Lynxter a pour première particularité d’en supporter deux différentes, l’une classique, pour la fabrication de pièces à base de matériaux thermoplastiques (ABS, PC, PEKK, etc.), et l’autre, beaucoup moins répandue, « par dépôt de liquides, qui permet de travailler des matériaux comme le silicone, et ainsi d’imprimer des objets souples ». Pas mal… La version finale de la première machine Lynxter a été présentée en juin dernier. L’entreprise devrait dès cette année ajouter deux nouvelles cordes à son arc, soit deux nouvelles technologies d’impression 3D… et autant de nouveaux matériaux potentiellement exploitables, tous traités par une même machine-outil.

Outre cet avantage de la modularité et de la polyvalence, Lynxter a mis en place un « écosystème collaboratif ouvert ». Autrement dit, la société travaille directement avec ses utilisateurs et partenaires au développement de nouvelles solutions d’impression 3D. En d’autres termes, cet écosystème accélèrera le processus d’innovation autour des machines grâce à une communauté active de développeurs.

Une croissance (déjà en cours)…

Actuellement, une dizaine de machines ont  été déployées chez des clients des secteurs du textile, du médical, de l’énergie (chez Total, s’il vous plaît) et, sud-ouest oblige, de l’aéronautique. Les machines-outils servent également dans un contexte pédagogique (lycée Gustave Eiffel de Bordeaux, Estia Entreprendre, Compositadour). En parallèle, l’entreprise structure sa commercialisation avec la mise en place de partenariats avec des distributeurs/revendeurs.

Plus d’informations sur Linkedin – cliquez ici

 

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