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Chemparc au cœur du nouveau bassin de Lacq

Depuis 15 ans, le Groupement d’intérêt public contribue activement au développement des entreprises avec en ligne de mire l’industrie de demain…
CHEMSTARTUP 4

La démarche, dédiée initialement à la chimie, a été initiée par ELF Aquitaine puis par le groupe Total, avec les collectivités territoriales et les acteurs économiques du territoire. Elle a déjà pris sa part dans le maintien de 8.000 emplois industriels. Rencontre avec Pierre Nerguararian, son président, et Patrice Bernos, son directeur général…

Pierre Nerguararian

L’objectif de Chemparc est double. D’abord, le Groupement a pour mission de détecter de nouveaux projets industriels et d’accompagner les investisseurs potentiels pour réussir leur installation. Ensuite, à travers la plateforme technologique Chemstart’up, il s’agit de trouver des start-ups susceptibles de venir sur le bassin de Lacq, en leur offrant un environnement spécifique et sécurisé, ainsi que des conditions idéales pour se développer jusqu’au stade industriel.

« Au-delà des start-ups à gros potentiel, nous visons aussi des acteurs dans le domaine de la recherche appliquée » précise Pierre Nerguararian. « Nous ne nous limitons pas au seul bassin de Lacq. La démarche a été élargie à tout le Sud-Aquitain ».

Le succès est au rendez-vous puisque le premier bâtiment est plein avec 5 sociétés qui occupent les 8 modules disponibles. Du coup, la construction d’un deuxième site a été lancée par la Communauté de communes de Lacq-Orthez (CCLO) avec le soutien financier du Conseil régional Nouvelle-Aquitaine ; elle sera achevée en seulement 18 mois. Un troisième bâtiment est programmé pour fin 2019. « La force de la démarche est de proposer une unité de lieu de temps et d’action, avec la possibilité de mobiliser l’ensemble des acteurs » insiste le président.

Les 5 premières pépites…

« L’objectif est de regrouper autour de Chemparc plus de 450 chercheurs d’ici un an. 50 postes devraient être créés dans les nouveaux bâtiments, se rajoutant aux 60 déjà installés à Chemstart’up, aux 320 du Groupement de recherche de Lacq, et à ceux de Toray » se félicite Patrice Bernos, le directeur général. « Beaucoup de jeunes chercheurs ont rejoint le site. Ils sont dynamiques et heureux de contribuer à imaginer le futur ».

[caption id="attachment_72508" align="alignleft" width="246"] M2i[/caption]

Actuellement, Chemstart’up héberge 5 entreprises de pointe : BGH, une start-up qui a mis au point une méthode innovante de traitement des effluents par des gaz hydratants ; M2i, avec 21 collaborateurs, spécialisée dans la protection des cultures sans pesticides (voir notre article) ; le laboratoire PIC de Total, avec 20 chercheurs, dédié aux interfaces complexes pétrole-eau-roche ; SCE France, filiale d'Hydro-Québec, qui travaille sur les batteries du futur dans le cadre d’un partenariat de recherche industrielle avec Arkema (lire notre article).

Le deuxième bâtiment veut répondre aux besoins de CANOE (Composites en Aquitaine nanostrucutres organiques), une plateforme unique en France, dédiée à la recherche de produits innovants et écologiques.

Cette structure est née d’une coopération entre Arkema et le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine. Les matériaux qu’elle met au point visent des débouchés majeurs dans l’industrie aéronautique, la fabrication de pâles d’éoliennes et même dans le sport (lire notre article).

Un travail en réseau…

[caption id="attachment_84880" align="alignleft" width="325"] Laurent Dussault, Alexandra Barty et Patrice Bernos[/caption]

Chemparc est une toute petite équipe, mais très efficace grâce à un travail en réseau. La structure est animée par Patrice Bernos, directeur général, Laurent Dussault, responsable de Chemstart’up, et Alexandra Barty, assistante, qui fait le lien pour tous les services mis en commun.

Ils ont tissé des liens excellents avec les industriels, comme Sobegi et Toray, mais aussi avec Total Développement Régional (TDR), piloté par Isabelle Patrié et Eric Verbruge, afin d’attirer de nouvelles entreprises industrielles. De même, Chemparc collabore très efficacement avec la Communauté de communes Lacq-Orthez, la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, les Chambres de commerce et d’industrie de Bayonne Pays Basque et Pau Béarn, Invest in Pau Pyrénées, ou encore l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), Hélioparc et le Pôle Avenia.

De nouveaux horizons…

Au-delà des gros projets industriels, Chemparc cherche à attirer des PME à potentiel. « Avec l’acquisition des friches industrielles (Rio Tinto et Celanese) par la Communauté de communes, nous pouvons ouvrir de nouvelles perspectives, notamment dans le domaine des énergies renouvelables. Au niveau de la production d’énergie, mais également de matériaux innovants » ajoute Pierre Nerguararian.

La construction d’une première ferme photovoltaïque a été lancée avec le groupe Total. Elle produira 17 mégawatts (lire notre article). D’autres projets vont suivre.

Un corridor hydrogène transpyrénéen…

Parallèlement, Chemparc s’est rapproché des Aragonais lors d’une visite récente avec la Communauté de communes Lacq-Orthez et la CCI Pau Béarn, notamment sur la plateforme logistique de Saragosse, Plaza, la plus grande d’Europe.

Cette visite a également permis de découvrir les activités de recherche de la Fondation Ha, soutenue par le Gouvernement de l’Aragon et le concours des industriels français et espagnols concernés par la filière hydrogène.

Un projet européen en cours développe le concept de « corridor européen de l’hydrogène », avec une expérimentation prévue entre Saragosse et Rodez. Ce corridor transfrontalier de 900 km, entre la France, l'Andorre et l'Espagne, va être équipé de stations de production et de distribution, pour promouvoir l'hydrogène mobilité sur un réseau grandeur nature.

« Nous souhaitons les convaincre de nous associer à ce programme en créant une boucle passant par le Béarn. La filière hydrogène nous intéresse d’autant plus qu’elle peut concerner les chercheurs installés sur le bassin de Lacq au niveau des innovations nécessaires sur le plan du stockage et du transport » précise Pierre Nerguararian. « Sans oublier le projet Fébus, le bus à hydrogène prévu sur l’Agglomération Pau Béarn Pyrénées. Aujourd’hui, tout le monde travaille dans le même sens en Béarn. Les planètes sont alignées, il faut en profiter ».

Informations sur le site de Chemparc

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