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Bagnères-de-Bigorre passe ses sources au crible

Experts et scientifiques franco-espagnols participent au projet collectif de recherches tourné vers les ressources hydrauliques et le thermalisme, passées et à venir…
BAGNERES THERMALISME 2
Ce projet a débuté avec la découverte en 2014 d’un collecteur antique souterrain, lors de travaux au cœur même du quartier thermal.

« C’était un bon moyen de comprendre tout l’ancien système hydraulique thermal de Bagnères - dont certaines parties ont environ deux mille ans - qui ne sert plus, puisque depuis l’année 2000, les eaux thermales sont récupérées par forages profonds pour renforcer leur sécurisation », commente Richard Sabatier, délégué scientifique de l’Observatoire pour l’archéologie et le patrimoine en Haute-Bigorre (OAPHB 65) qui mène ce projet avec le soutien et l’accord officiel de la DRAC Occitanie.

C’est ainsi qu’en décembre dernier, une équipe de l’université de La Sorbonne s’est penchée sur les sous-sols de la ville, pour une campagne de géoprospection. Cinq étudiants en Master, originaires de Colombie, Côte d’Ivoire, Congo et Liban étaient présents aux côtés des géophysiciens Christian Camerlynck et Nicolas Florsche, du laboratoire Metis.

Les zones concernées ont été retenues en raison de la présence potentielle de structures archéologiques, mais également en fonction de leur aptitude à réagir aux sollicitations électriques et aux ondes radar.

Cette géoprospection a un avantage considérable : ne pas avoir besoin d’ouvrir le sol. Équipés d’appareils électromagnétiques, ces scientifiques ont pu recueillir et enregistrer des données, qui seront exploitées au sein de leur laboratoire. Elles seront ensuite transmises à l’OAPHB 65 qui pourra les interpréter en fonction de la cartographie et du terrain. Les résultats, qui s’annoncent d’ores et déjà positifs, seront présentés lors d’un colloque qui aura lieu en juin.

Cette connaissance renouvelée du passé thermal permettra ainsi une meilleure réflexion sur son avenir : « Des thermalismes se succédant dans ce paysage, captages, canaux et rigoles d’amenée et d’évacuation des eaux, réservoirs, bassins, ont formé au cours des siècles des enchainements hydrauliques qui constituent aujourd’hui un réseau complexe (…). Décrire et contextualiser l’ensemble de ces configurations hydrographiques et hydrauliques, c’est pouvoir étudier et comprendre comment les successives sociétés occupant la vallée ont pensé leur économie en utilisant l’action impérative et bienfaisante des eaux naturelles ».

Et pour mieux suivre ces deux années d’activités et la présentation du Projet collectif de recherches, l’OAPHB 65 vient de publier le Cahier N°2 Archéologie en Haute-Bigorre (disponible dans les librairies locales, au Musée Salies de Bagnères-de-Bigorre, ou en passant commande par mail : oaphb65.contact@orange.fr ou par un courrier adressé à OAPHB 65, Villa Romme, 1, rue Larrey 65200 Bagnères-de-Bigorre avec un chèque de 26,78 euros (22 € + 4,78 € pour frais de port).

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