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Abattoir d’Auch : la nouvelle chaîne porcin ovin caprin bientôt opérationnelle

Les travaux de modernisation avancent bon train, et les machines sont attendues dans les prochains jours. Le rêve devient réalité pour les éleveurs.
Le maire d'Auch, le président du Grand Auch, le président du Conseil départemental et le préfet du Gers
La formidable mobilisation collective entre pouvoirs publics et privés impulsée par Audrey Bourrust, éleveuse de porcs noirs à Castéra-Verduzan, à la suite du départ brutal du groupe Bigard en mai 2023 a porté ses fruits. D’ici la fin du mois d’octobre 2024, la chaîne pourra entrer en production.

Après l’inquiétude qui a fait place à l’espoir, puis au soulagement, voici venu le temps de l’effervescence caractéristique des ultimes étapes avant la concrétisation d’un projet longuement attendu. Car depuis la fermeture de l’abattoir de Condom en 2017, certains éleveurs porcins, ovins et caprins du Gers devaient parcourir plus d’une heure de route pour rallier l’abattoir le plus proche, engendrant en parallèle un stress supplémentaire pour leurs animaux.

Audrey Bourrust lors de la visite des locaux

En ce vendredi 27 septembre, l’heure est à la visite des locaux destinés à la nouvelle chaîne, pour lesquels les entreprises du BTP locales travaillent six jours sur sept. Les panneaux muraux sont en place, les résines posées sur les sols, et l’installation du processus a débuté avec l’arrivée de la charpente et la pose des premiers rails.

« Les machines seront là la semaine prochaine. L'objectif est d'environ 200 porcs par semaine pour commencer, avant une montée en puissance. Il y aura une phase d’apprentissage pour l’équipe déjà en place sur la chaîne bovine » soulignent Olivier Trébosc, président de la société 3A Gers (Alliance Abattoir Auch Gers qui gère les locaux appartenant à l’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne), et Fabrice Rançon, directeur de l’abattoir. « Nous allons gagner 1 500 tonnes supplémentaires qui s’ajouteront aux 2 800 tonnes équivalent carcasses abattues depuis le début de l’année pour les bovins, ce qui nous permet de conserver l’abattoir sur le département. »

Olivier Trébosc, Fabrice Rançon, Christian Laprébende, Bernard Pensivy, Philippe Dupouy, Muriel Abadie et Laurent Carrié

 D’autant que 3A Gers s’est récemment associée à Gersycoop (Gasco) pour mettre au point et produire une gamme de friandises à mastiquer pour chiens. Les co-produits issus de l’abattoir sont désormais collectés pour être transformés à l’atelier installé par 3A Gers à Fleurance, soit 200 tonnes supplémentaires. Une stratégie de diversification qui vient sécuriser l’avenir de l’outil, mais aussi l’élevage gersois et l’activité boucherie qui en résulte.

L’investissement total de 1,7 million d’euros a été financé par des fonds propres de 3A Gers, avec le soutien de l’État, la Région Occitanie, le Département du Gers, l’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne, ainsi que la quasi-totalité des communautés de communes gersoises qui ont bien saisi tout l'enjeu de conserver un abattoir sur place pour les filières d'élevages installées sur leur propre territoire.

« Notre établissement a vocation à devenir (c’est notre objectif et nous le touchons du doigt), un maillon fort de notre économie et de notre agriculture départementale et régionale, grâce notamment à l’implication de la coopérative Vivadour, sa filiale Vignasse-et-Donney, et ses partenaires Maison Jucla et Gers Distribution » a pour sa part déclaré Bernard Pensivy, président de la communauté d’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne. « Aussi, j’invite tous les éleveurs et les bouchers du Gers et des départements voisins qui ne l’ont pas encore fait, à s’intéresser de près à cet outil moderne, performant et proche de chez eux. »

Un message entendu par la plupart des éleveurs, qui sont aujourd’hui 230 – dont 70 actionnaires de l'abattoir - rassemblés autour de la SAS POC 32 et sa présidente Audrey Bourrust, qui attendent avec impatience de découvrir ou de retrouver enfin le plaisir de passer plus de temps en famille les dimanches, plutôt que d’être sur les routes…

Marielle Fourcade

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