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L'INFO INCONTOURNABLEL’eau si précieuse du bassin de l’Adour

Températures record, pluies inexistantes, canicule, sècheresse… Où en est-on dans le bassin de l’Adour ? Jean-Jacques Chevalier, de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne fait le point sur la situation pour PresseLib’.
Un oiseau qui boit de l'eau
Entre Pyrénées et océan, le fleuve à l’embouchure “nomade” enjambe Hautes-Pyrénées, Gers, Landes et Pyrénées-Atlantiques. Sur ce territoire couvrant 17 000 km², il traverse avec ses nombreux affluents - dont la Midouze, les gaves de Pau et d’Oloron, la Nive -, estives, plaines céréalières et massifs forestiers, avant de rejoindre un estuaire fortement urbanisé et industrialisé.

Si ce bassin est alimenté par le massif des Pyrénées, force est de constater que la diminution du manteau neigeux, ajouté à des périodes d’étiage de plus en plus longues et sévères, rendent les besoins en eau pour les différents usages difficiles à satisfaire. Et ce n’est pas la situation actuelle qui nous dira le contraire, d’autant que l’agriculture occupe la moitié de la surface du bassin de l’Adour.

Des réserves exceptionnellement basses

« Le soutien d’étiage a débuté précocement par suite des manques de précipitations et aux épisodes de canicule. Le niveau des réserves est exceptionnellement bas pour la période. Au 22 juillet, le niveau des réserves était de 59,6 % au Lac Bleu, 60,8% au Gréziolles, 53,8% à l’Arrêt-Darré, 57,8% au Louet et 58,5% à Gabas, qui sont les cinq réserves de l’Adour amont. Des mesures de gestion ont donc été prises, comme l’interdiction de prélèvements en eaux superficielles 1 jour sur 4, et 2 sur 4 dans le Gers et les Hautes-Pyrénées ». 

Urbanisation, élevages, cultures, industries et effets du changement climatique, les conclusions de l’étude prospective Adour 2050 révèlent la nécessité d’une mise en conformité des ouvrages d’assainissement, une végétalisation des centres-villes permettant notamment d’infiltrer les eaux de ruissellement, une évolution des modes de production agricole et des comportements des ménages.

En France, chaque habitant consomme en moyenne par jour 150 litres pour les usages domestiques (douche, sanitaires, cuisine…), 1,5 litre pour la boisson…et 4 800 litres d’eau “invisible”, à 75% pour les biens de consommation alimentaires et 25% pour les objets.

Vous n’y croyez pas ? Et pourtant. Entre production et transport, il faut compter 11.000 litres pour un jean, 2.500 pour un tee-shirt, 30.000 pour un ordinateur, et 2.000 pour un hamburger (de façon générale, un kilojoule ou calorie équivaut à un litre d’eau).

Pour nous aider dans notre quotidien à préserver l’eau si précieuse à la vie humaine (seulement 1% de l’eau présente sur Terre est douce, liquide et susceptible d’être consommée), l’association “Water Family – Du Flocon à la Vague”, en collaboration avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, sensibilise parents et enfants, mais aussi les entreprises, les collectivités, les particuliers, les professionnels du tourisme et des sports nature. On y apprend notamment à bien choisir nos cosmétiques, à privilégier les circuits courts, à réparer plutôt qu’à racheter…

Un plan stratégique 2021-2027

De son côté, le Comité de Bassin Adour Garonne a adopté un plan stratégique 2021-2027 de retour à l’équilibre pour une gestion quantitative de la ressource en eau en s’appuyant sur les Établissements Publics Territoriaux de Bassin, dont l’Institution Adour et l’EPTB du bassin Adour.

« L’objectif affiché est de réduire le déficit sur le territoire d’Adour-Garonne, estimé à 1 200 millions de m3 pour 2050, en mobilisant 850 millions de m3 grâce à un mix de solutions, comme 10% supplémentaires de gains d’économies d’eau, la renaturation de zones humides, la recharge de nappes, la réutilisation des eaux usées, etc. ».

À titre d’exemple, le Projet de Territoire et de Gestion des Eaux (PTGE) Midour repose sur la revalorisation des eaux usées traitées des stations d’épuration de Mont-de-Marsan (Conte), Villeneuve-de-Marsan et Nogaro en faveur de l’irrigation.  

Quant à nous, on commence par faire la chasse aux fuites d’eau dans la maison, on ferme le robinet le temps de se laver les dents ou les mains, on récupère l’eau de rinçage des fruits et légumes pour arroser les fleurs – le soir pour éviter l’évaporation – et on chante sous la douche plutôt que dans son bain. Mais pas plus d’une chanson !

site de l'institution Adour

Illustrations pixabay.com

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