Pierre Untas, ancien professionnel de la vidéo, a souhaité changer de voie en 2017 pour se lancer dans la mode. « J'avais envie de faire du local tout en étant le plus écologique possible. Le lin s'est naturellement proposé à moi : c'est la fibre végétale la plus forte du monde, il est produit en France, très peu transformé, et très doux au toucher ».
Pour son activité, Pierre Untas décide de joindre son deuxième prénom au nom de famille de sa mère : Anders Arens était né. « Pendant un an, j'étais auto-entrepreneur. Disons que l'entreprise s'est vraiment lancée en 2018 ».
Anders Arens investit alors des boutiques du monde entier : en Amérique, en Asie, et bien sûr en Europe. Mais la crise sanitaire est venue redistribuer les cartes du créateur. « Les fashion-weeks ne se faisaient plus, et la clientèle étrangère venait très peu vers nous. J'ai donc décidé de recentrer la marque sur un public français qui pourrait se sentir concerné ».
Concerné par quoi ? Par une mode éthique, française, intemporelle et minimaliste. « J'ai volontairement souhaité que mes produits soient très sobres. Le but c'est que l'on puisse porter ces vêtements tous les jours, peu importe notre âge. Les produits ont une très longue durée de vie, alors c'était important qu’ils restent indémodables ».
Cette longue durée de vie est due à la matière première utilisée : le lin. « Naturellement, c'est un matériau très résistant. En plus de cela, nous sommes spécialisés dans le maillage du lin. Avant chaque travail d'une pièce de tissu, nous la lavons d'une certaine façon pour qu'elle ne se détériore pas, et que le tissage tienne. C'est un procédé artisanal qui ne peut pas être industrialisé, et c'est quelque chose qui nous est cher ».
Parce que oui, tout ou presque est fait directement depuis l'atelier d'Anders Arens, à Anglet. « Le lavage, les coupes, le montage, les coutures, le repassage, tout est fait chez nous, par nous. Même les étiquettes. Même les petits pochons avec des graines de lin que nous mettons avec les commandes ».
Les seules choses qui ne sont pas faites intégralement chez Anders Arens, ce sont les collaborations avec d'autres artisans. Mais rassurez-vous, ils sont toujours de la région. « Pour nos planches de surf, nous travaillons avec quelqu'un basé sur la côte ; pour nos raquettes et nos balles de pala, nous faisons appel à une entreprise spécialisée, avec du cuir de la tannerie Carriat, etc. »
Tout ceci fait d'Anders Arens une marque de luxe, aux prix relativement élevés. « C'est un investissement. Mais c'est compréhensible. Le lin coûte 3 à 4 fois plus cher que le coton, la main-d’œuvre est européenne, nous apportons un traitement spécifique aux produits, toutes les finitions sont faites à la main, etc. »
Pour la suite de son aventure, Pierre Untas souhaite dans un premier temps se concentrer sur ses produits actuels. « Il y en a encore beaucoup de côté. Nous les sortirons certainement petit à petit courant 2022, mais après on arrêtera pendant un moment. L'idée sera de distribuer tous ces produits, sans trop s'éparpiller ».
Pour cela, il songe à acquérir une boutique-atelier. « C'est sur du plus long terme. Cela ne se fera peut-être même jamais. Mais, nous avons commencé à regarder la question. Cela nous permettrait de nous rapprocher encore un peu plus de notre clientèle, et c'est ce qui nous importe le plus finalement », conclut Pierre Untas.
En attendant, vous pouvez retrouver les produits Anders Arens sur le site internet de la marque, ou, de temps en temps, dans des boutiques locales pour des pop-up stores pour un achat direct.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire