Privé de l’indispensable mise en avant en pré-saison, « le foie gras a été victime d’un recul des ventes de 44% sur le mois d’octobre et 32% en novembre ». Même si la deuxième quinzaine de décembre a été meilleure, l’année 2019 a enregistré une baisse de 10% des ventes en volume.
La loi EGAlim, entrée en vigueur en 2019, vise à rééquilibrer les relations entre les producteurs et les distributeurs. Une de ses mesures limite les promotions sur les produits alimentaires : 34 % en valeur et 25 % en volume. Ce qui pèse très lourdement sur un produit fortement saisonnier comme le fois gras qui assurait jusque-là 75% de ses ventes grâce à une mise en avant promotionnelle.
Après le terrible impact des deux crises aviaires de 2015 et 2016 et avec les attaques incessantes dont elle fait l’objet, le secteur du palmipède gras a été considérablement fragilisé. Il faut savoir qu’en 2018, la filière a produit 30 millions de canards, contre 40 millions trois ans auparavant.
Pour le Cifog, sans révision immédiate de la loi EGAlim, « la filière court à la catastrophe ». Il s’élève contre le « caractère contreproductif et l'ampleur des dégâts causés par une mesure inadaptée à un produit saisonnier ». L’interprofession demande des « décisions immédiates » pour préserver l’avenir d’une filière qui représente plus de 100.000 emplois directs ou indirects.
Les professionnels demande la mise en place d’un « dispositif de sauvegarde passant par une adaptation immédiate de la loi EGAlim et la fin, pour tous leurs produits de la filière (foie gras, magret, confits), de la limitation à 25% des volumes vendus sous promotion ».
Ils souhaitent une décision d’urgence, sachant que les négociations commerciales entre les distributeurs et les producteurs prendront fin le 29 février, conditionnant le programme promotionnel de cette année. D’autant plus que les fêtes de Pâques sont le deuxième temps fort commercial pour la filière.
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