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La récupération du CO2 va s’amplifier à Lacq

Avec la première unité déjà en place, un nouveau site permettra le captage et la valorisation de 130.000 tonnes d’oxyde de carbone brut, généré par la production de bioéthanol…
LACQ MESSER 2
A la manœuvre, le producteur et distributeur de gaz industriels Messer et BSO (Bioénergie du Sud-Ouest), filiale française du groupe espagnol Vertex Bioenergy.

La semaine dernière, le géant du gaz industriel Messer et l’expert en biocarburants Vertex Bioenergy ont annoncé le renouvellement et le renforcement de leur partenariat déjà vieux d’une décennie. Avec un symbole fort : la construction d’une seconde unité béarnaise de récupération de CO2, sur le site Vertex de Lacq.

Cette nouvelle installation, « entièrement automatisée et pilotable à distance », représentera un investissement de 11,3 millions d’euros. Son lancement est programmé en juillet 2022 et permettra à Messer de doubler sa production de CO2 sur Lacq. Bioénergie du Sud-Ouest, la filiale française de Vertex, fournira chaque année à Messer un total de 130.000 tonnes de CO2 brut.

Les deux parties se félicitent de ce nouvel accord, qui d’un côté « s’inscrit dans la stratégie à long terme de Messer visant à continuer de diversifier son sourcing CO2 et à assurer un approvisionnement fiable en gaz », et de l’autre permet à Vertex d’améliorer l’empreinte environnementale de son bioéthanol, ce qui constituera « une nouvelle étape majeure vers la neutralité carbone de l'entreprise ».

Démarrage en juillet 2022…

On rappelle que sur place, Bioénergie du Sud-Ouest produit 235 millions de litres de bioéthanol par an à partir de maïs : 10% de la production régionale de maïs serait ainsi transformée. BSO, dont l’usine emploierait une soixantaine de personnes, pèserait ainsi pour 20% dans la production française de bioéthanol. Et il se trouve que cette production génère du CO2 « au cours de l’étape de fermentation, qui consiste à transformer le sucre issu de l’amidon contenu dans le maïs en éthanol grâce à l’action de levures ».

Messer purifie, liquéfie et analyse ce CO2 brut en vue de son utilisation ultérieure dans les industries agroalimentaire, chimique, pharmaceutique ou encore de l’eau et du papier.

Le CO2 peut en effet servir à la production de boissons gazeuses, à la gestion de température d’aliments et de médicaments, à l’enrichissement de l’atmosphère des serres ou encore à la régulation du pH des eaux usées (en lieu et place de solvants organiques). Grâce à la nouvelle unité de récupération, Messer pourra donc « répondre aux besoins croissants de ses clients en France » et « soutenir le développement de son activité CO2 dans le nord de l'Espagne ».

On notera que Vertex Bioenergy, dont le siège est à Madrid, compte également 3 usines espagnoles. L’entreprise produit au total 780 millions de litres de bioéthanol par an, y compris à partir d’alcool vinique.

En France, le maïs à transformer provient d'agriculteurs de coopératives locales, actionnaires de Bioénergie du Sud-Ouest via une holding. Quant au groupe familial Messer, il pèse aujourd’hui 2,8 milliards d’euros et emploie 11.000 personnes dans le monde.

Oxygène, azote, argon, hydrogène, hélium : outre le dioxyde de carbone, il fournit tous types de gaz aux industriels de nombreux secteurs. Messer France, né en 1997 de l’ancien attelage formé par l’entreprise Airgaz et la SIAC (Société Industrielle de l’Anhydride Carbonique), a réalisé un chiffre d’affaires de 135 millions d’euros l’an dernier. Messer France compte aujourd’hui 350 collaborateurs.

Plus d’informations sur le site internet messer.fr

 

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