C’était en 2020, et Caroline, alors laborantine, ne savait pas encore que cette décision allait considérablement transformer sa vie professionnelle. Dès le départ, les chiffres encouragent le couple à embaucher un salarié, puis une femme de ménage. Le succès les conforte dans leur choix. En juin 2021, la laborantine passe à mi-temps, pour pourvoir aider à la boucherie qui régale sa clientèle en prônant une viande gustative issue d’éleveurs des alentours.
« Puis, Benjamin a voulu ouvrir une cave à vin, car son mini-rayon à la boucherie marchait très bien. Le local d’à côté était à vendre. Nous l’avons racheté, pour ouvrir en août 2022 après des travaux. En septembre, j’ai démissionné de mon poste de laborantine pour me consacrer entièrement aux deux magasins. Il y a une porte communicante qui me permet de passer facilement de l’un à l’autre ».
Malicieusement nommée “Chai Ben”, la cave met elle aussi les produits locaux et régionaux à l’honneur - même si l’on y trouve des vins de toute la France -, et pas qu’en bouteille. À l’exemple de ce chocolat tout droit venu de Mirande, produit à la demande de Caroline par la sœur de Benjamin, dont les parents, pâtissiers réputés, sont les créateurs de la Croustade mirandaise.
Je voulais aussi me démarquer un peu de tout ce que l’on trouve déjà sur le département
« Je cherchais du chocolat local partout, je n’en trouvais pas. Comme elle a un diplôme de pâtissier-chocolatier, elle n’a pas hésité à s’installer en tant qu’auto-entrepreneur, en plus de son travail de cuistot, pour m’en fournir, sous la marque “Les gourmandises de Coco”. Je voulais aussi me démarquer un peu de tout ce que l’on trouve déjà sur le département, et j’ai découvert un brasseur d’Arreau, “L’Aoucataise”, qui propose de la limonade et du Cola. La bière vient de “Pépouze”, à Buzet-sur-Tarn, le miel du gendre des boulangers d’à côté… ».
Les 6 et 7 de la place Jean Sénac à Miélan deviennent vite des lieux incontournables de la ville. D’autant que les heureux propriétaires y organisent des dégustations en toute convivialité, et privatisent leur cave pour des soirées. La sortie des vins primeurs a donné lieu à des rencontres festives très fréquentées.
« Aujourd’hui, nous avons embauché un salarié de plus, et nous avons aussi un apprenti. Tous sont vraiment attachés à la qualité de la viande, et à l’accueil très chaleureux de la clientèle » souligne Caroline.
C’est ce que l’on peut qualifier de réussite – et de reconversion - professionnelle totale, en plus d’être une initiative toujours très appréciée lorsqu’il s’agit de dynamiser une commune.
Marielle Fourcade
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