« Ces échafaudages seront intégralement recouverts d’un parapluie, pour que les ouvriers puissent travailler et que le bâtiment reste protégé. La découverture et la restauration de l’ensemble de la charpente, qui était sous-dimensionnée, des planchers des combles et de la couverture en ardoise vont débuter vers la mi-février. Ces travaux, très attendus, vont s’étaler sur l’année, avec une interruption en période estivale pour faciliter la fluidité du public. Nicolas Calandre de l’agence Thouin Architecture en est le maître d’œuvre pour le compte de la Ville de Lourdes » souligne Rachel Suteau, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du pôle Patrimoine culturel.
Voilà pour la partie visible de l’iceberg, puisque d’autres chantiers, déjà lancés ou à venir, vont transformer bien au-delà de son apparence ce monument classé historique, abritant le Musée pyrénéen.
Nous avons lancé en 2021 le chantier des collections
« Une étude archéologique sur le bâti a été menée avec l’INRAP ; nous communiquerons les résultats que nous venons de recevoir en principe durant le premier trimestre 2023. Nous avons lancé en 2021 le chantier des collections, pour lequel la Ville bénéficie d’un fort appui financier à travers le Plan de Relance, avec une subvention à hauteur de 1,2 million d’euros. Elle intègre la restauration de la couverture du logis du Gouverneur du fait de son rôle de protection du monument et des collections. L’estimation de son coût global, après réévaluation, est de 750 000 € HT ».
Les travaux ont donc nécessité le déménagement d’une partie du personnel, et des collections - estimées aujourd’hui à 15 000 objets et œuvres portés à l’inventaire des Musées de France -, qu’il va falloir classer, inventorier et récoler.
En parallèle, nous avançons sur des chantiers “coups de cœur” en ciblant des fonds sur le Pyrénéisme pour notre projet de renouvellement muséographique
« Nous nous devons d’achever ce récolement d’ici 2025. Mais, en parallèle, nous avançons sur des chantiers “coups de cœur” en ciblant des fonds sur le Pyrénéisme qui nous semblent particulièrement intéressants pour notre projet de renouvellement muséographique, qui devrait avoir lieu à partir de 2026 ».
Et ils sont nombreux, car le musée a la chance de posséder 1 600 plaques de verre et des photographies réalisées au tournant du 20e siècle par Lucien Briet, mais aussi ses carnets de terrain, des archives de ses correspondances… Tout un pan d’histoire et d’images de très grande qualité de la partie centrale des Pyrénées aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. On y découvre l’évolution des massifs, mais aussi un témoignage ethnographique passionnant puisque Lucien Briet a beaucoup photographié les villages et leurs habitants, du côté de l’Aragon et de Gavarnie-Gèdre.
Tout l’enjeu est de les dépouiller et de les faire connaître
« Nous avons aussi plus de 20 000 photographies et 40 000 archives d’ouvrages de grands Pyrénéistes, comme Ramond de Carbonnières, Alphonse Meillon, Georges Ledormeur, sur lesquels nous travaillons avec une équipe de spécialistes, Agnès Mengelle, Jean-François Laborie et l’association des Amis du Musée pyrénéen. Tout l’enjeu est de les dépouiller et de les faire connaître, en rendant visible cette histoire récente et cette richesse des Pyrénées grâce à leur caractère absolument unique ».
Un petit journal du Chantier des collections devrait faire son apparition en version numérique du château, de façon à tenir le public informé au fur et à mesure. À titre exceptionnel, le musée sera fermé au mois de janvier, pour permettre à l’équipe de se mobiliser. Enfin, l’ancien collège non loin du musée sera réhabilité, pour accueillir la conservation des œuvres dans de bonnes conditions, ainsi que les archives municipales.
Marielle Fourcade
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