Plus de 1.600 élèves participent au défi « 10 jours sans écrans ».

Téléphone, tablette, télévision, ordinateur, console de jeu… les écrans occupent une place de plus en plus importante dans notre quotidien et de plus en plus tôt. Pourtant, chez les enfants, une très grande exposition aux écrans pourrait entraîner des problèmes de motricité, de faibles habiletés sociales, des capacités cognitives moins élevées, des difficultés d’attention, des problèmes de sommeil.

En effet, en plus de troubles de l’attention, la surexposition d’un enfant aux écrans peut également favoriser l’apparition de problèmes de santé (surplus de poids, obésité, fatigue, maux de tête, myopie, problèmes de posture, mauvaise alimentation, hypertension, diabète de type 2, problèmes cardiovasculaires à long terme...).

Afin de sensibiliser les élèves des écoles maternelles et élémentaires à cette problématique, le défi « 10 jours sans écrans » a été imaginé au début des années 2000 par le québécois Jacques Brodeur. Ce défi consiste à proposer aux enfants de s’engager pendant 10 jours, à ne plus (ou moins) passer de temps sur les écrans dits de loisirs : télévision, tablette, ordinateur, smartphone ou console de jeux.

Sensibiliser les enfants et leur entourage

« Ce défi permet d’amorcer une réflexion chez les plus jeunes. D’après les enseignants, les élèves qui ont participé à ce défi sont plus attentifs et réceptifs. 99% des parents ont observé un changement positif chez les enfants durant le défi », souligne Françoise Marteel, adjointe au maire de Pau en charge de l’Education.

L’association Charnière est intervenue en amont du défi dans les sept établissements palois (les écoles Marca, Marancy, Pierre et Marie Curie, Bouillerce, Les Lauriers et Jean Sarrailh). Basée à Moustey, dans les Landes, elle s’est donnée pour mission de faire prendre conscience aux jeunes ainsi qu’aux adultes des problématiques des écrans.

« Les enfants n’ont pas toujours une hygiène de vie adaptée à leurs besoins. Certains d’entre eux ont des écrans dès leurs premiers pas, ou même dans la poussette. Tous les jours, les équipes enseignantes sont face à des enfants fatigués, qui ne sont pas du tout attentifs. Au-delà d’un usage excessif, le visionnage de contenus inadaptés est également un problème récurrent. Ces derniers temps, j’ai été amené à parler de pornographie avec des élèves en école élémentaire », explique Marvin Bouquet, représentant de l’association Charnière.

Ce défi s’applique en dehors des temps de scolaires (matin, midi, après-midi, soir et week-ends). Des livrets sont téléchargeables et proposeront aux élèves des alternatives aux écrans, avec des idées de sorties en famille (pour découvrir la ville de Pau), des recettes à faire en famille à base de produits locaux, des jeux, des coloriages…

« On n’arrivera jamais à retirer totalement les écrans dans les chambres, mais en les sensibilisant à ces enjeux, ils pourront s’approprier certains conseils pour changer leur pratique », nuance-t-il.

Noémie Besnard