C'est indéniable : les lecteurs de PresseLib' sont des érudits, des adeptes de la belle langue française. J'en veux pour preuve les centaines, euh non les milliers (ça fera mieux pour mon homélie, et ma biographie posthume) de commentaires que vous laissez, chaque fois que je traite ici des petites coquilles ou imperfections grammaticales ayant hélas cours de nos jours.
Mais aujourd'hui précisément, c'est une leçon pour fins spécialistes que je soumets à votre éminente lecture. Car, certes, vous savez tout des verbes irréguliers, des multiples facéties des verbes être et avoir, selon qu'ils sont placés avant ou après ce hilh de pute de COD, mais franchement, connaissiez-vous les "pluriels irréguliers" ? Ah, ah, je vous en bouche un coin, n'est-il pas ?
Et…
Commençons par un exemple tout ce qu'il y a de plus simple. Le pluriel d'un rat ? Qui a dit "des rats" ? Celui-là est un cancre, vlan, bonnet d'âne, goudron et plumes, et au coin pendant une heure. Privé de PresseLib' pendant huit jours. Ok, patron, si vous insistez, huit pauvres minutes. Farpaitement. Car le pluriel d'un rat, ce sont des goûts. Un rat, des goûts. Personnellement, vous me permettrez d'apprécier ce cas, qui au pluriel, deviendra : des colles. Me voici surprise en "flagrant" dont le pluriel est... des lits.
Mais bien sûr que j'en ai d'autres, tenez : une voiture... des mares. Tandis que les bouchers sont le pluriel de l'évier, tout le monde avait compris... (petite interruption, le temps qu'elle vous monte au cerveau celle-là...)... Ne faites pas un bond (pluriel : des buts), et ne prenez pas cet air (pluriel : des confits). Encore moins, n'arborez cette moue (pluriel : des goûters). Continuons : une dent deviendra forcément des chaussées. Dans ce beau (pluriel : des cors), le valet (pluriel : des curies) s'appuie sur un mur (pluriel : des crépis), et on ne lui souhaite pas une passagère (pluriel : des faïences).
Il faudrait, pour s'en sortir, faire appel à un scout (pluriel : des brouillards), car tout cela vire au vrai (pluriel : des dalles) bazar. Je vous sens comme un drogué (pluriel : des foncés) ou un pauvre valet (pluriel : des curies), décontenancé par ma prose jolie (pluriel : des gaines). C'est que j'en ai dans le crâne (pluriel : des garnis) plus que dans mon frigo (pluriel : des givrés), même si en l'occurrence, ça n'a pas grand rapport (pluriel : des tas).
Après ce brusque (pluriel : des luges) et fâcheux (pluriel : des agréments), vous reprendrez bien une bière (pluriel : des haltères). Voilà que mon délicieux (pluriel : des cerfs) patron (pluriel : des spots) - aïe pas taper, patron, c'était pour rigoler, ouhhhh ! - envisage de m'infliger une cinglante (pluriel : des routes) et grosse (pluriel : des panses) réduction d'argent (pluriel : des tournées ?). Me voilà comme un ministre (pluriel : des missionnaires), autant me prendre un petit sirop (pluriel : des râbles), et me repasser l'affaire en bandes (pluriel : des cinés), pardon en boucle (pluriel : des frisées). Ouf, suis épuisée, moi. C'est diantrement compliqué la langue française. Et bien fatiguant d'être intelligent (dont le pluriel n'est pas : des biles) ...
Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien... (au singulier comme au pluriel)
Gracianne Hastoy
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