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Un bilan plutôt positif pour les chefs d’entreprises béarnais

3.300 entreprises ont été interrogées par la Banque de France et la CCI Pau Béarn dans le cadre de leur enquête annuelle.
Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, et Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la Banque de France, ont présenté le bilan économique 2022 en Béarn et Nouvelle-Aquitaine.
Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, et Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la Banque de France lors de la conférence du 9 février, à l'ESC de Pau.
DR
Ouverte aux différents acteurs économiques locaux, la conférence s’est tenue jeudi 9 février dans les locaux de l’Ecole Supérieure de Commerce de Pau.

Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, et Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la Banque de France, ont présenté le bilan économique 2022 et les perspectives pour les mois à venir. Voici ce qu’il faut retenir…

L’inflation est la première préoccupation des Français. Fin 2022, elle était de 6.7% sur l’ensemble du territoire national. La Banque de France s’engage à la ramener autour de 2% d’ici fin 2024 à fin 2025. Sur cette thématique, 2023 risque fortement de ressembler à 2022, avec cependant une moindre pression sur les prix des matières premières (gaz, métaux…).

L’organisme bancaire prévoit sur un retour « à la normale » entre 2025 et 2026, il faudra donc patienter un peu. Il prévoit également une hausse des salaires de 6% au cours de l’année à venir (en 2022, les salaires ont augmenté de 3.8%).

Par rapport au reste de la Nouvelle-Aquitaine et de la France, le Béarn s’en sort plutôt pas mal, grâce à un bilan d’activité globalement positif sur le deuxième semestre 2022 (+5% de chiffre d’affaires). Mais les indicateurs financiers continuent de se dégrader.

Sur le territoire, 79% des entreprises sont impactées par l’inflation. 83% d’entre elles ont déclaré être davantage attentives à leurs charges et 48 % des répondants envisagent de baisser leur rémunération. « C’est une situation inédite », précise sur ce dernier point Didier Laporte.

La hausse des coûts de l’énergie représente la deuxième difficulté des chefs d’entreprises en Béarn : un quart des sociétés locales est impacté (une entreprise sur deux en Nouvelle-Aquitaine), dont 26% ont vu leur facture d’énergie multipliée par 2 ou plus.

DR- Freepik

Cette crise énergétique inquiète bon nombre d’entrepreneurs, car elle constitue une menace de leur exploitation à court ou moyen terme pour 55% d’entre eux, même si 33% des entreprises répondantes n’ont pas encore pris de mesures pour réduire la facture.

D’autre part, les besoins en main-d’œuvre sont le premier frein à la croissance française. En Nouvelle-Aquitaine, les entreprises du bâtiment sont particulièrement touchées : 58% d’entre elles font part de leurs difficultés de recrutement.

Ce taux passe à 56% dans le domaine du service. Au troisième trimestre 2022, le taux de chômage en France est quasi stable à 7,3% (source Insee). La France compte désormais 2,3 millions de chômeurs (au sens du BIT), mais 372.000 emplois sont vacants (source Dares).

En abordant le contexte géopolitique et les difficultés évoquées plus haut, Didier Laporte se veut tout de même optimiste : le bilan d'activité est positif au second semestre 2022, avec des chiffres d'affaires qui sont d'un bon niveau et des carnets de commandes bien remplis. « Les chefs d’entreprises ont confiance en leur société (84% dans les services, 72% dans l’industrie et 71% dans le BTP), malgré une forte défiance envers l’économie nationale ».

Le Béarn se situe légèrement au-dessous des moyennes régionales sur l’indicateur de chiffre d’affaires au semestre 2022, mais avec des perspectives plus favorables par rapport à la moyenne régionale.

Selon l’enquête, les chefs d’entreprises prévoient 7% d’augmentation de leur activité dans les six mois à venir, contre 4% au second semestre 2022. Toutefois, le contexte géopolitique et inflationniste a un impact sur les marges et les trésoreries, notamment pour le commerce.

Didier Laporte, le président de la CCI Pau Béarn.
DR

Le soutien aux entreprises

La CCI Pau Béarn reste à la disposition des entrepreneurs pour les aider à faire face à la crise énergétique. Elle vient d’ailleurs d’organiser une table ronde afin de présenter les aides gouvernementales adaptées à leur situation, les dispositifs de pilotage de la consommation en entreprise et ses offres d’accompagnement à la transition.

Deux nouveaux décrets ont été mis en circulation le 3 février dernier à destination des TPE et PME les plus énergivores, qui ont subi une augmentation de plus de 50% du prix unitaire de l’électricité.

Pour bénéficier du dispositif électricité, la société doit avoir une dépense d’énergies supérieure à 3% de son chiffre d’affaires par rapport à 2021. Si c’est le cas, elle doit remplir une attestation et l’envoyer à son fournisseur, qui déclenchera lui-même le plan (à faire avant le 31/03 pour les contrats signés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022).

Les TPE pourront profiter d’une aide plafonnée à 280 euros/ MWh en moyenne sur l’année 2023. Quant aux PME, un amortisseur d’électricité a été créé. Enfin, un guichet d’aide gaz électricité s’adresse aux entreprises les plus énergivores. Les aides sont à demander par période : septembre-octobre 2022, novembre-décembre 2022. Puis janvier-février 2023, mars-avril 2023…

Pour toutes informations, les entrepreneurs peuvent appeler Laurence Porto, de la direction générale des Finances publiques, au 06.16.08.97.01 ou poser leur question via la messagerie sécurisée de l’espace professionnel sur le site impot.gouv, en sélectionnant « je pose une autre question / j’ai une autre demande », ce message devra débuter par : « Aide gaz électricité ».

Toutes les attestations et modalités sont à retrouver sur la page d’accueil du site impot.gouv.fr

Noémie Besnard

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