Les maires, les présidents de départements et les présidents de région, rassemblés au sein de Territoires Unis ont rappelé leur mise en garde sur le besoin de proximité des Français et préconisent un nouveau choc de décentralisation comme l'un des moyens de sortir de la crise actuelle. « Il y a un message très profond qui vient du cœur de la France, c'est ce besoin de proximité » a souligné François Baroin président de l'Association des Maires de France (AMF), en présentant la contribution lors d'une conférence de presse commune. L'Etat doit « avoir le courage et l'ambition de confier aux départements, aux régions, aux communes des compétences supplémentaires ».
« Derrière les enjeux du pouvoir d'achat qui ont déclenché les premiers mouvements de protestation et qui pouvaient faire croire à un mouvement social comme les autres, est apparue très vite la crise de la démocratie que recèlent ces événements, peut-on lire dans la contribution. « Les citoyens ont exprimé leur refus de voir les décisions publiques qui les concernent s'éloigner chaque jour un peu plus d'eux et être délivrées depuis des bureaux loin et anonymes, coupés des réalités locales ».
Cette analyse les conduit à plaider pour un acte III de la décentralisation après les lois de 1982 et 2003. Les associations fixent cinq objectifs pour « une décentralisation véritable » : garantir la libre administration des collectivités territoriales et assurer leur autonomie financière ; mettre la commune au centre de la démocratie de proximité ; renforcer le rôle des collectivités dans les politiques publiques et établir une nouvelle répartition des compétences .
Pour M. Baroin, cette crise des gilets jaunes peut être pour l'Etat une occasion unique de dire « on va se concentrer sur des missions régaliennes, la sécurité, la défense… et confier d'autres secteurs aux acteurs locaux. Ce que nous proposons à travers cette contribution c'est une aide à l'Etat pour sortir de la crise », conclut-il.
La contribution de Territoires Unis s'inscrit dans l'un des cinq thèmes traités dans le cadre du Grand débat : transition écologique, fiscalité, organisation de l'Etat, démocratie et citoyenneté. Selon le gouvernement, il y a eu au total 10.000 réunions en deux mois, 1,4 million de contributions recueillies sur la plateforme dédiée et 16.000 cahiers de doléances déposés dans les mairies.
Si demain marque la fin officielle de la première phase du grand débat, celles des réunions locales et du dépôt des contributions des internautes, « ce n'est que mi-avril que le chef de l'Etat fera connaître les grands axes de réponse et le sens de la direction à suivre » confie Sébastien Lecornu, ministre des Collectivités territoriales.
Photos : Territoires Unis
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