L’histoire de la petite entreprise commence par la rencontre, en 2019, de deux Béarnais appartenant au réseau Entreprendre Adour : Pierre Gougy, entrepreneur autodidacte, et Grégory Hourcadet, dirigeant des sociétés Eurelec et Quadrilater, spécialisées dans la construction modulaire.
Pierre Gougy est pompier volontaire au centre de secours d’Arthez-de-Béarn et sensibilisé au quotidien par la prévention incendie, dont les maires ont la responsabilité. « Pour les municipalités, cela représente un coût important : elles n'ont pas forcément les fonds pour installer des cuves, manquer de foncier ou avoir des terrains trops escarpés », explique celui qui se demandait comment lutter plus efficacement contre les incendies.
C'est alors qu’il fait la connaissance de Grégoire Hourcadet et de son entreprise de transformation de containers maritimes. Une idée germe alors dans l’esprit de l’entrepreneur béarnais.
De multiples usages
Grâce à des conteneurs maritimes recyclés et recyclables, avec beaucoup de persévérance, de nombreux tests et une technologie brevetée, les deux entrepreneurs ont mis au point un nouveau type de « réserves incendie autonomes » (RIA), destiné entre autres à l’usage des pompiers. Récupérés dans les ports de Marseille, du Havre ou encore de Barcelone, ces conteneurs sont ensuite étanchéifiés et adaptés à leur nouvelle utilisation.
CubàO propose deux modèles de 60 ou 30 m3 (l’équivalent de cinq canadairs). Peints, habillés de bardage en bois ou d’une couverture végétale, ces conteneurs sont conçus pour s’intégrer parfaitement à leur environnement, que ce soit en zone rurale ou semi-rurale ou en montagne. L’entreprise paloise les installe ensuite dans des lieux stratégiques.
« Le manque de points de ravitaillement est un problème crucial dans le cadre de la prévention contre les incendies. L’été dernier, en Gironde, nous avons eu beaucoup de difficultés à alimenter nos véhicules en eau. C’est une problématique partagée par les communes rurales et de montagne », note Pierre Gougy.
Qualifiée « d’inventive et d’innovante » par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), cette solution englobe également une dimension de récupération des eaux de pluie. Les villes et villages peuvent utiliser cette nouvelle source d’approvisionnement pour entretenir leurs espaces verts ou alimenter les balayeuses qui nettoient la voie publique…
Dans les deux prochaines années, CubàO ambitionne d’embaucher 10 personnes supplémentaires et de se tourner vers d’autres secteurs, comme l’élevage, l’industrie, les transports… « Les domaines d’utilisation sont multiples », résume Pierre Gougy.
Noémie Besnard
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