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INSOLITEContrôles radars pour les chasseurs ?

Peut-être pas quand même… Mais la secrétaire d’État chargée de l’Écologie veut très sérieusement introduire des alcootests au cœur de la forêt.
EXPÉRIMENTATION – Les buralistes et les chasseurs dans le 64

La dernière trouvaille du gouvernement consiste à créer un délit d’alcoolémie pour l’exercice de la chasse, laissant croire que ce serait une pratique courante, voire qu’elle serait une cause majeure d’accident.

C’est oublier que, dans nos campagnes, la grande majorité des chasses individuelles a lieu le matin et souvent au lever du jour. Et que dans ces cas-là, les chasseurs ont plutôt du café ou du lait dans les veines que du vin rouge ; ils ripaillent sauf exception après la chasse, se contentant éventuellement d’un petit casse-croûte en cours de route pour caler l’estomac.

C’est oublier aussi que les chasses collectives, en battues, sont très encadrées par les associations de chasse. Et que, de plus, les chasseurs ont tout intérêt à faire leur propre police, puisqu’ils seront les premiers à risquer leur vie si l’un des leurs a un comportement dangereux.

Si cette mesure devait passer, qui va contrôler tous les champs, toutes les forêts, tous les chemins de France, alcootest et carnet à souches à la main ? Et tant qu’on y est, pourquoi ne pas installer des limites de vitesse et des radars dans les bois ?

Il faut quand même savoir que, selon l’Office français de la biodiversité, lui-même, le nombre des accidents de chasse est tendanciellement en forte baisse depuis 20 ans. Exception faite de la saison dernière, avec 90 accidents de chasse, contre 80 la saison précédente et 136 celle d’avant.

« Ces résultats sont à mettre en lien avec les efforts produits par l’ensemble des acteurs cynégétiques, qu’il s’agisse des formations assurées par le monde fédéral, de l’examen du permis de chasser délivré par l’OFB, de l’ensemble des pratiques que les chasseurs eux-mêmes font évoluer ou encore de l’évolution permanente de la réglementation (…) Parmi les principales causes d’accidents recensés, on retrouve, comme les années passées, le manquement aux règles essentielles de sécurité lors de la chasse en battue au grand gibier : non-respect de l’angle de tir (30 degrés), mauvaise manipulation d’armes, tirs en directions des routes, habitations ou chemins de randonnées. »

Il n’est jamais question d’alcool dans ces observations officielles.

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