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PORTRAIT PASSIONJean-Baptiste Maudet, une si Tropicale tristesse

L’enseignant-chercheur en géographie avoue qu’il a pris un grand plaisir à écrire son dernier roman publié aux Éditions Le Passage. Et s’est beaucoup amusé. Allons voir cela de plus près…
photo de Jean-Baptiste Maudet lors d'un salon
Vous aimez les livres écrits par des auteurs « locaux » ? Saviez-vous qu’à Pau, nous avons le privilège d’une belle plume, maintes fois récompensée ? On vous dirait bien qu’on va vous le présenter, mais il refuse déjà d’un geste de la main. Lui, c’est Jean-Baptiste Maudet, qui préfère de beaucoup parler de livres et de littérature. Comme on le comprend ! Car il est vrai qu’en ce domaine, il a des choses à dire !

La première et non la moindre étant qu’il s’est beaucoup amusé dans la rédaction de son dernier ouvrage. Et toc à tous ceux qui souffrent devant le fameux SPB, ou syndrome de la page blanche !

Et pourtant, l’avènement de cet auteur s’est, somme toute, fait il y a peu. « Je dirais que j’écris des romans, depuis peu. Mon premier roman est sorti en 2019 aux éditions Le Passage (Matador Yankee). J’ai ensuite écrit un deuxième roman sorti en 2020 (Des humains sur fond blanc) et mon dernier roman, Tropicale tristesse, est sorti à la rentrée littéraire du mois de septembre. Écrire des romans ce n’est peut-être pas la même chose que de se sentir écrivain. J’écris par ailleurs dans mon métier d’enseignant chercheur en géographie, mais l’écriture dans sa dimension créatrice et esthétique est sans doute un impensé relatif dans ce métier. » Laissons-lui la parole, on pressent déjà que ça va être passionnant :

GH :      Géographe et écrivain, c’est donc compatible ?

Jean-Baptiste Maudet (J.B.M) : Cela est même devenu indispensable pour moi. Cela replace l’écriture quelle qu’elle soit dans une relation aux genres littéraires dans lesquels elle s’inscrit. Je ne compte pas mélanger les genres, mais les écarts, les ponts, les frontières, les ressemblances entre ces deux mondes me fascinent.  

GH :      Votre dernier ouvrage “Tropicale Tristesse”, vous pouvez nous raconter ?

J.B.M : J’ai décidé de prendre un congé sans solde de deux années pour écrire ce roman, l’envie de m’y consacrer entièrement pour répondre à des questions simples : que veut dire écrire pour moi ? Le roman ne répond pas à cette question, c’est un roman de fiction qui se passe principalement en Amazonie dont le personnage principal, qui est aussi la narratrice, est une femme. Mais la dérive de Jeanne Beaulieu, son rythme, ses bifurcations, sa liberté et ses contraintes dit quelque chose du processus d’écriture dans lequel je me suis engagé. L’écriture de ce roman a été un voyage à travers la littérature sur l’Amazonie (Michaux, Sepulveda, Cendrars, Lapouge, Mutis…) et à travers les mots de Lévi-Strauss. Son écriture n’a cessé de me questionner sur ce que signifie aujourd’hui le voyage.  

GH :      Quand trouvez-vous le temps d’écrire ? Est-ce un processus compliqué pour vous ou au contraire évident ?

J.B.M : Je n’ai aucune routine d’écriture. Je le regrette parfois, je pensais qu’en m’y consacrant entièrement j’aurais trouvé un rythme de croisière, cela n’a pas été le cas. J’ai rencontré des coups d’arrêt, des cataractes, des rapides, des chutes, des méandres alanguis jusqu’à finir par rejoindre l’embouchure. 

GH :      Vous êtes en lice pour un prix, encore une fois, vous pouvez nous en parler ? Est-ce important pour un auteur d’obtenir la reconnaissance des prix ? 

J.B.M : J’ai attendu cette rentrée avec la boule au ventre de me dire que mon livre serait peut-être balayé en quinze jours. Touché-coulé. Le fait d’être dans la sélection de plusieurs prix est toujours quelque chose d’agréable et un moment joyeux qui vous prépare souvent à des déceptions futures. Être lauréat d’un prix serait une grande joie, mais il faut se dire aussi que le plus important est sans doute d’être lu par des gens que je toucherais au cœur, une personne, dix personnes, quelques centaines, c’est cette rencontre intime et miraculeuse qui devrait continuer à nous servir de boussole, avant tout. En cela les libraires jouent un rôle important car ils œuvrent tous les jours pour susciter ce genre de miracle. La presse joue son rôle, les prix le leur, l’ensemble forme une toile d’araignée de laquelle il ne faudrait pas finir pris au piège.    

Gracianne Hastoy

Cet article vous a donné envie de le rencontrer ? N’hésitez pas à aller faire dédicacer votre livre ces jours-ci dans la région :

  • Librairie L’étagère, Saint-Malo, 28 octobre

  • Salon du libre de Brive, 4, 5, 6 novembre

  • Salon du Livre du Var, à Toulon, 18, 19, 20 novembre

  • Médiathèque de Pau, 26 et 27 novembre, 

  • Librairie L’escapade, Oloron, 2 décembre

  • Librairie Hirigoyen, Bayonne, 3 décembre

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