Les derniers sondages le confirment, l’exécutif se retrouve face à un mur d’opposition. Et son expression dans les rues des provinces devrait être pris très au sérieux par le gouvernement. Il reflète un mouvement de mécontentement très profond qui n’est pas sans rappeler l’esprit de départ des « gilets jaunes ». Le sentiment d’être oublié, d’être déclassé, pèse de plus en plus en dehors des grandes métropoles.
On suivra de près la tendance dans les principales villes du bassin de l’Adour. Le 19 janvier, malgré le mauvais temps, on a compté environ 14.000 manifestants à Pau, 8.000 à Bayonne, 7.000 à Tarbes, 6.000 à Mont-de-Marsan, 5.000 à Auch.
Les images de foules compactes parlaient d’elles-mêmes, au-delà de l’éternelle bataille de chiffres. Il y avait du monde, beaucoup de monde. Avec des personnes de tous horizons, défilant le plus souvent dans la bonne humeur, mais avec détermination.
Au moment où le texte arrive à l'Assemblée nationale, une déferlante populaire dans les rues ne pourra pas laisser les parlementaires indifférents. Déjà, même dans le camp présidentiel, la contestation prend du poids.
Près de 70% des Français soutiennent cette mobilisation. D’après le dernier sondage Elabe, l’hostilité au projet de réforme atteint 78% chez les actifs, et même à 81% pour les professions intermédiaires, ou encore 80% pour les ouvriers et employés. Même les retraités basculent dans l’opposition : 59% (+13% en une semaine). Lire notre article.
Cette journée de mobilisation sera accompagnée par de nombreux mouvements de grève. Ainsi, la Sncf a confirmé qu’il n’y aura qu’un TGV sur 4 sur l’axe atlantique, 2 Ouigo sur 5, 2 TER sur 10. Dans les airs, au moins 1 vol sur 5 sera annulé, et il pourrait y avoir de nombreux retards. Environ, un enseignant sur deux devrait manquer à l’appel dans les écoles et collèges. Plusieurs syndicats de lycéens et d’étudiants ont appelé à bloquer les établissements. Les mouvements de grève toucheront aussi les secteurs de l’énergie, les raffineries et les ports.
A noter que les stations de ski seront également concernées par des grèves, qui devraient se limiter à cette journée de mardi.
Est-ce que le président de la République et le gouvernement pourront passer en force ? Est-ce que si le pays est bloqué par les grèves, l'opinion des Français va se retourner ? La dernière enquête sur ce point est claire : dans cette hypothèse, 64% considèrent que c'est l'exécutif qui porterait la responsabilité, contre 35% pour les syndicats.
Une chose est sûre, le pays a surtout besoin de retrouver du calme, de la sérénité et de la tolérance.
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