Ugo Benghozi s'est d'abord fait un nom dans le surf, en s'offrant une carrière professionnelle. C'est d'ailleurs au cours de cette dernière qu'il a eu l'idée de s'aventurer dans l'audiovisuel. « Avec des amis, nous avons eu l'idée de faire un film sur le surf. Puis ça s'est transformé en une série dans laquelle on se filmait en train de surfer un peu partout dans le monde. En tout, on est arrivé à 25 épisodes », explique celui qui n'avait alors aucune connaissance dans l'audiovisuel. « L'idée c'était de permettre aux gens de venir avec nous dans nos voyages. Ainsi, au fur et à mesure des épisodes, on mettait de plus en plus en avant la dimension culturelle, le voyage, etc., plutôt que le surf en lui-même ».
Cette série est alors intitulée Riddim, du mot anglais « rhythm » sous phonétique jamaïcaine. « Parce qu'on vivait au rythme des vagues, des pays que l'on visitait », explique Ugo Benghozi. Riddim devient également le nom de la structure créée pour le projet, puis de la société de production, fondée en 2008, qui découle de cette aventure. « J'ai choisi de m'installer dans les Landes pour des questions de qualité de vie. Je venais souvent pour surfer, et je me sentais bien ici ». C'est donc à Soorts-Hossegor que l'entreprise est aujourd'hui installée, bien loin de Paris, épicentre de l'audiovisuel en France. « Ça ne nous facilite pas la tâche. C'est évident que si l'on était à Paris, la société aurait une autre dimension, mais ça ne m'intéressait pas ».
Cette situation géographique n'empêche pas Riddim Production de réaliser bon nombre de films. Ainsi, depuis sa création, c'est une soixantaine d’œuvres qui ont vu le jour. « Dans la création d'un documentaire, notre rôle c'est de cadrer et structurer la production. La plupart du temps, des réalisateurs nous proposent des idées, mais ça peut également arriver que l'on en sollicite ».
La naissance d'un documentaire se déroule ensuite en trois phases. « La première, c'est la plus importante, c'est le développement. C'est dans cette phase que l'on réunit les financements, auprès d'une chaîne de télévision, du CNC, et éventuellement d'autres subventions. On va également écrire le documentaire afin d'avoir une version qui correspond à ce que souhaite la chaîne avec laquelle nous travaillons ». La seconde étape est celle de la production, du tournage, puis vient la dernière phase, la post-production.
« Chaque expérience est différente. Ce qui nous plaît, c'est de mettre en valeur des histoires humaines. On vend des histoires fortes, on révèle des personnages qui par leur talent ou leur parcours peuvent être une source d'inspiration, une invitation à un nouveau regard sur notre monde », poursuit le gérant de Riddim Production, qui travaille avec l'aide d'Emmanuelle Martin, productrice. « On est d'ailleurs les deux seuls au sein de l'entreprise, toutes les autres personnes qui interviennent dans les phases de la production sont des intermittents du spectacle ».
Aujourd'hui, Riddim Production travaille aussi bien avec des chaînes publiques que privées. « On travaille régulièrement avec France Télévision ou les antennes de Canal+ en Outre-Mer par exemple », explique Ugo Benghozi, natif de Guadeloupe, et donc touché par les DOM-TOM. « Mais on ne travaille pas qu'avec ces chaînes, on est très ouvert ». Notamment à l'idée de se développer, de travailler avec des chaînes plus importantes, voire internationales, et même à l'idée de débarquer sur les plateformes de streaming, comme Netflix par exemple. « Ça serait génial, car ce sont d'autres moyens et cela nous permettrait de développer des documentaires encore plus ambitieux, mais la concurrence est rude », déplore le gérant.
En attendant les projets de l'entreprise ne s'arrêtent pas, bien au contraire, et vous pourrez même y jeter un coup d’œil concret, le 4 mars prochain, avec la diffusion de Malaïa, l'Esprit des femmes, sur France 3...
Timothé Linard
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