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Les sangs rares au centre des enjeux de santé publique

L’Établissement français du sang développe une campagne de sensibilisation auprès des populations avec des origines africaines, antillaises ou caribéennes, particulièrement concernées.
La campagne de sensibilisation aux sangs rares, par l'Etablissement français du sang.
Ainsi, du 29 janvier au 4 février a eu lieu la troisième édition de la Semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares. Il s’agissait de mettre en évidence les besoins importants liés à ces spécificités.

Si les groupes sanguins A, AB, B, O et du Rhésus + et – sont plus connus de la population, il en existe d’autres beaucoup moins familiers, tels que les groupes Bombay, Rhésus nul ou encore Duffy nul. Au total, on ne compte pas moins de 390 groupes sanguins, dont 250 sont considérés comme rares.

En France, un groupe sanguin est rare lorsqu’il concerne moins de 4 personnes sur 1.000. Cela veut dire que la fréquence de ces groupes sanguins dans la population est suffisamment faible pour créer un déséquilibre entre le nombre de donneurs et les besoins des patients : un véritable défi pour la transfusion ! Il s’agit là d’un enjeu de santé publique et d’équité pour traiter certaines maladies.

Une géographie des groupes sanguins

En France, on estime que 700.000 à un million de personnes sont porteuses de groupe sanguin rare. Celles originaires d’Afrique subsaharienne, des DROM (Martinique, Guadeloupe, Guyane) ou de l’océan Indien (Réunion, Mayotte) ont plus de chances d'être concernées.

« La génétique et les origines jouent un rôle important dans les caractéristiques du sang. Certaines personnes peuvent avoir un groupe sanguin fréquent dans une zone géographique particulière, mais moins fréquent, voire rare, au sein du pays dans lequel elles vivent. Par exemple, le rhésus négatif, très fréquent en Europe, est quasiment inexistant sur le continent asiatique. Ainsi, les personnes avec des origines afro-antillaises ont 84 % de chances d’avoir un groupe sanguin rare en France métropolitaine, sans même le savoir », expose le Dr Jérôme Sin Lee Sou, responsable des prélèvement du Pays basque.

En Nouvelle-Aquitaine, ce sont plus de 5.500 dons qui devront être recueillis cette année pour répondre aux besoins spécifiques de certains malades.

Un enjeu d’équité pour traiter certaines maladies

Que ce soit à la suite d’une chimiothérapie, d’une hémorragie causée par un accident de voiture ou encore dans le cadre d’un traitement contre une maladie génétique, lorsqu’une transfusion doit être réalisée, il faut trouver un produit sanguin compatible avec le sang du patient, c’est-à-dire le plus proche possible de ses caractéristiques sanguines.

C’est pourquoi, l’EFS recherche des personnes porteuses de groupes sanguins rares. « Certaines pathologies touchent majoritairement des personnes d’origine afro-caribéenne. C’est le cas de la drépanocytose, une maladie génétique qui se caractérise par une malformation des globules rouges qui entraîne de graves répercussions, comme des crises vaso-occlusives, des AVC. Pour traiter les symptômes de cette maladie, il est nécessaire pour certains patients d’avoir recours à des transfusions régulières de globules rouges. Il est donc important que les donneurs de mêmes origines que ces patients aux sangs rares se mobilisent, d’autant que les besoins dans l’Hexagone sont constants », souligne le Dr Sylvie Vallat, responsable des prélèvements du Béarn.

Pour soigner efficacement l'ensemble des patients en attente d’une transfusion, l’EFS a donc besoin de donneurs de sang de toutes les origines.

Noémie Besnard

Les besoins en sang toujours importants en Nouvelle-Aquitaine

En France, ce sont 10.000 dons qui doivent être recueillis chaque jour. Pour répondre aux besoins des patients, l’EFS organise régulièrement des campagnes de dons. Le niveau des dons doit être régulier pour garantir à chaque patient le produit sanguin dont il a besoin.

Si les deux derniers mois n’ont pas été faciles pour l’EFS « la situation n’est aujourd’hui pas alarmiste, mais le stock régional, actuellement autour de 8.000 poches, devrait plutôt être autour des 10.000 à 20.000 poches. Les départements de la région sont donc plus ou moins encore en tension et nous appelons les donneurs à se renseigner sur les prochaines collectes de dons ou à se rapprocher de la Maison du don la plus proche de chez eux », note le Dr Cédric Belleville, responsable des prélèvements des Landes.

Ici, tous les groupes sanguins sont concernés, rares ou non.

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