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Un débat parlementaire comme si on y était...

Fin janvier, la trentaine d'élèves de Prépa Science Po du Lycée Victor-Duruy, à Mont-de-Marsan, se sont retrouvés dans la salle du conseil municipal pour simuler d'un débat parlementaire dans le cadre de leur parcours scolaire...
Des élèves du Lycée Victor Duruy lors de la simulation de débat parlementaire.Photo : Éric Fricot.
L'idée a été initiée par leur professeur, M. Fricot. Il a été rejoint pour l'occasion par Christine Juberthie, membre de l'association Parlons Démocratie, dont le but est comme son nom l'indique, d'informer et de sensibiliser notamment les jeunes à la politique...

Il y a trois ans, le Lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan donnait naissance à une classe préparatoire Science Po. « C'est une option qui donne l'opportunité à des élèves de développer leurs connaissances sur l'actualité économique, sociale, et politique, notamment dans le but de pouvoir candidater en suivant à Science Po Bordeaux ou Science Po Paris », explique Éric Fricot, professeur de SES et donc de cette option. Dans le cadre de cette classe, il propose ainsi à des élèves de Seconde, de Première, et de Terminale, des activités d'écriture ou d'oral : rédaction éditoriale, développement d'un projet politique suivi d'une présentation, décryptage de l'actualité, débats, etc.

Cette année, l'enseignant a eu l'idée de mettre en place une simulation de débat parlementaire. « On essaye toujours de trouver des situations qui sortent du commun. Pour les élèves, c'est un bon moyen d'apprendre des choses, et de travailler leur éloquence. C'est aussi un plus dès qu'ils candidatent sur Parcoursup. En somme, l'idée était d'avoir quelque chose de ludique et de valorisant pour eux ».

L'établissement a également eu l'opportunité de se rapprocher de l'association parisienne Parlons Démocratie, dont les missions sont de « faire intervenir des professionnels des institutions publiques dans des établissements scolaires pour contribuer à un enseignement moral et civique captivant », peut-on lire sur leur site internet. « J'ai sauté sur l'occasion, et on a bien fait ! D'une part l'association a été très demandée, d'autre part ça a été très enrichissant pour tout le monde », poursuit le professeur qui a donc été épaulé lors de cette simulation par Christine Juberthie, responsable des interventions pour l'association.

Photo : Éric Fricot.

Tout était près, la trentaine d'élèves et leurs encadrants investissaient donc la salle du Conseil municipal de Mont-de-Marsan le 24 janvier dernier, pendant quelques heures, pour y débattre de deux projets de lois. « L'association nous a proposé plusieurs thèmes, et nous en avons sélectionné deux. Le premier c'était la vitesse sur les autoroutes, parce que je trouvais que c'était un bon rappel par rapport à ce qui avait pu se passer avec les gilets jaunes notamment. Le second était consacré aux trottinettes électriques. On a choisi celui-là parce que c'est un truc de jeunes ! », plaisante le professeur. « Et puis ce sont des sujets d'actualités, et surtout accessibles », ajoute une élève.

Car l'idée n'était pas ici de choisir des sujets très clivants. « L'objectif c'était de leur faire voir les enjeux d'un débat politique. Qu'ils puissent se rendre compte de comment ça se passe, du temps que ça prend, et que chaque mot cité dans le projet de loi a son importance pour le citoyen qui, ensuite, va être celui qui va devoir appliquer la loi », explique Éric Fricot. « C'était une introduction à un autre monde que le monde scolaire que l'on côtoie depuis toujours. Ça nous permet de changer notre façon de voir et d'appréhender la politique », poursuit un autre élève.

Une recherche qui a d'ailleurs été poussée par les organisateurs de la simulation, en appliquant l'actuelle répartition politique de l'Assemblée Nationale. « Nous avons tiré au sort les partis que l'on allait représenter. Forcément, on n'est pas toujours tombé sur un parti avec lequel on partageait des idées, alors on a du faire des recherches pour noter leurs positions sur les sujets que l'on allait aborder. Mais c'était une bonne chose ! C'était un moyen de se confronter à d'autres idées, cela nous a offert l'opportunité de voir les choses différemment », relativise une élève, avant qu'une autre ajoute : « Pour certains sujets, ça nous a même permis de passer au-dessus des a-priori, et de nous enrichir personnellement ! »

Éric Fricot, qui confie avoir été « autant angoissé » que ses élèves, tire un bilan très positif de cette première expérience inédite en son genre. « Nous verrons pour adapter cette idée sous d'autres formats. Étant donné que j'ai les élèves sur trois ans pour la majorité d'entre eux, c'est bien aussi de pouvoir faire un roulement et qu'ils voient plusieurs choses. On a par exemple déjà fait des battles, avec un public qui votait ensuite, et également un débat radio pendant la présidentielle 2022 sur Radio MdM. Donc on verra ! », conclut le professeur, toujours avide de proposer des activités ludiques qui sortent du commun...

Timothé Linard

Plus d'informations sur la Prépa Science Po Duruy

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